Dernier Cri : Le livre de Hervé Commère

Numérique

Fleuve éditions

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Une mort inexplicable, un ex-flic traqué, une cité ouvrière désolée...

"Notre premier coup de cœur de 2025" Libération

"Un polar d'une habilité sidérante !" Le Point

Au cours de la nuit adultère qu'Etienne Rozier, ancien policier devenu lobbyiste, passe avec une journaliste, cette dernière est assassinée. S'il ne démasque pas lui-même le meurtrier, Rozier sait qu'il sera le coupable idéal.
Il n'a alors d'autre choix que de disparaître des radars et reprendre à son compte l'enquête qu'elle menait parmi les travailleurs pauvres, dans les coulisses de l'industrie textile. Cette immersion le conduit jusqu'à une ville qu'il pensait ne jamais revoir, liée à un passé qu'il avait préféré renier : Elbeuf.
Là-bas, tout est possible, à défaut d'être permis.

Un polar social sur le poids des origines et les fractures de notre monde.

De (auteur) : Hervé Commère

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Expérience de lecture

Avis Babelio

soniaboulimiquedeslivres

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Roman découvert dans sa version audio. Mon point sur la narration : Lu par : Christophe Brault Durée d’écoute : 11 heures et 50 minutes J’ai beaucoup apprécié passer ces 11 heures d’écoute en compagnie de la voix de Christophe Brault. Il donne corps au personnage principal, accentuant la tension et la profondeur du récit. Les descriptions de la ville d’Elbeuf, chargée d’histoire et de regrets, prennent vie avec une belle intensité. La voix de Christophe, à la fois maîtrisée et expressive, colle aux personnages et sublime l’écriture d’Hervé Commère. On ressent pleinement le désarroi de Rozier, la brutalité du monde dans lequel il évolue et l’urgence qui le pousse à découvrir la vérité. Mon avis sur le roman : Un polar social aussi haletant qu’engagé, où l’industrie textile devient le théâtre d’une enquête à la fois intime et implacable. « Dernier cri » nous plonge directement dans un prologue d’une brutalité saisissante. On y découvre Rafi, jeune ouvrier du textile à Dacca, au Bangladesh. Il travaille sans relâche pour coudre des jeans destinés aux grandes marques occidentales, dans des conditions inhumaines. Son unique objectif : sortir sa sœur Farah de cet enfer, où la misère, l’analphabétisme, le poids des traditions et le yaba (drogue omniprésente chez les ouvriers) enferment les plus faibles dans un cycle infernal. Mais tout bascule lorsque l’usine où travaille Rafi s’effondre. Une catastrophe industrielle, inspirée de drames bien réels comme l’effondrement du Rana Plaza en 2013, qui annonce la portée sociale et politique du roman. Ce prologue n’est pas juste un décor : il est la clé de l’intrigue, l’origine d’un enchaînement de conséquences. « Leurs conditions de travail évoluent moins rapidement que les critères de la mode occidentale. Qui s’en plaindrait ? Pas la jeune femme qui, son t-shirt blanc déniché, a passé les jeans en revue sans en trouver un qui la séduise, et caresse à présent du doigt une veste dont elle n’a pas besoin, mais qui lui plaît, et ne coûte que 23 euros. Pas Rafi non plus, qui voit plus loin que ces ruelles où grouillent les cafards et la résignation. » L’histoire bascule ensuite en France, où l’on suit Étienne Rozier, ex-policier reconverti en lobbyiste. Lors d’une nuit adultère avec une journaliste, cette dernière est assassinée. Accusé tout désigné, il n’a d’autre choix que de fuir et de mener lui-même l’enquête. Poussé dans la clandestinité, cette quête de vérité l’amène à Elbeuf, ville industrielle qu’il connaît trop bien, marquée par son passé ouvrier et ravive des blessures qu’il pensait enfouies. Ce roman va bien au-delà de l’enquête policière. Hervé Commère tisse une fresque sociale glaçante, mettant en lumière les laissés-pour-compte d’un monde en mutation, explorant les ravages de la désindustrialisation et les inégalités sociales. À travers l’enquête de Rozier, le lecteur se voit offrir une plongée bouleversante dans les rouages de l’industrie textile, la précarité ouvrière et le sort des migrants. De Dacca à Elbeuf, le destin de ceux que l’on oublie nous est raconté avec une justesse et une humanité qui frappent en plein cœur. Étienne Rozier est un personnage profondément humain. Ancien policier ayant abandonné son métier pour une carrière plus lucrative, il se retrouve malgré lui pris au piège d’une machination qui le dépasse. Sa fuite l’oblige à affronter non seulement la vérité sur l’affaire criminelle qui l’accable, mais aussi sur lui-même. Son retour à Elbeuf est une descente aux enfers. C’est une ville qu’il avait fuie, un passé qu’il avait préféré effacer. Mais dans ce décor de friches industrielles et de désillusion sociale, il n’a d’autre choix que de renouer avec ce qu’il a tenté d’oublier. Rozier est un homme en quête de rédemption, un antihéros confronté à des dilemmes moraux puissants. En cherchant à prouver son innocence, il se confronte à un monde qu’il avait renié, et découvre une vérité plus grande que lui : celle des laissés-pour-compte du textile, de la mondialisation et de l’oubli. Son enquête sur la mort de la journaliste l’amène à ouvrir les yeux sur le sort de ces travailleurs de l’ombre, ces migrants exploités dans une indifférence quasi générale. A mesure qu’il découvre la vérité, son regard change. Il ne peut plus ignorer ce qu’il voit. « Votre pantalon fabriqué en Chine, d’ailleurs il ne vient sans doute plus de Chine, mais plutôt du Bangladesh ou d’Éthiopie, il est confectionné par des enfants réduits à l’état d’esclaves, au mépris de tout droit humain, et sans aucune considération pour l’environnement. Votre jean, il fait parfois plus de 60 000 kilomètres en avion avant d’arriver jusqu’à vous, pour se retrouver dans des supermarchés qui payent au minimum ceux qui les mettent en rayon. Voilà ce qu’il coûte, votre pantalon chinois. Il fait souffrir tout ceux qui l’entourent, du début à la fin. » On retrouve Rafi et Farah à Elbeuf. Rafi a survécu à la catastrophe de Dacca, mais à quel prix ? Réfugié en France après un parcours périlleux, il travaille désormais dans une entreprise de nettoyage qui emploie des migrants. Son histoire est poignante. Lui qui rêvait d’une vie meilleure se retrouve exploité autrement, invisible dans un pays qui ferme les yeux. Sa sœur Farah, elle aussi, tente de survivre, de s’intégrer, dans un monde où tout est finalement, plus difficile quand on n’a pas les bons papiers. Leur parcours met en lumière la dure réalité des migrants : l’illégalité, la peur constante d’être expulsé, et la nécessité d’accepter n’importe quel travail pour survivre. « Ce qui compte c’est que sept heures à Elbeuf ont suffi pour que Swann Artigaud se déniche un job, une bagnole et un toit. La base est posée. Demain Swann Artigaud devient agent d’entretien et Etienne Rozier ouvre grands ses oreilles et ses yeux. » La critique sociale est omniprésente mais jamais pesante. L’auteur ne donne pas de leçon, il nous confronte simplement aux faits : la mondialisation, l’exploitation, la migration forcée, la misère qui ne connaît pas de frontière. Le parallèle entre l’ancienne industrie textile française et les usines du Bangladesh est édifiant. À Elbeuf, des générations d’ouvriers ont vu leur monde s’effondrer, comme celui de Rafi à Dacca. Loin d’être un simple décor, ces thématiques s’intègrent naturellement à l’intrigue, donnant au roman une dimension humaine et politique forte. L’enquête criminelle sert de fil rouge à une dénonciation magistrale des dérives de notre monde. À travers le destin de Rozier, mais surtout celui de Rafi et des autres, Hervé nous confronte à des réalités que l’on préfère souvent ignorer. La plume d’Hervé est incisive, sobre et engagée. Il place l’humain au cœur de l’intrigue. Il expose des injustices sans jamais tomber dans le pathos ou le didactisme. Il nous pousse à réfléchir sans nous asséner un discours moralisateur, en laissant parler les faits et les destins brisés. Hervé sait donner à ses décors une présence presque vivante, renforçant l’impression d’enfermement ou d’oppression qui pèse sur les personnages. Que dire de la fin ? Elle nous laisse avec une réflexion troublante sur les choix que l’on fait quand on n’a plus d’issue. J’en suis ressortie sonnée, partagée entre incompréhension, tristesse et un sentiment d’inéluctabilité. Une conclusion qui, loin d’apporter un soulagement, renforce encore l’impact du roman. « Dernier cri » est un polar rythmé, captivant et engagé. L’intrigue, solidement construite, nous tient en haleine jusqu’au bout, tandis que la dimension sociale apporte une réflexion pertinente sur les rouages du capitalisme et la condition ouvrière. Entre passé trouble et présent menaçant, « Dernier cri » interroge et bouscule, c’est une lecture marquante, qui résonne longtemps après la dernière page… ou la fin de l’écoute. « En France, lui avait expliqué Nobel, on t’accueille si tu viens d’un pays en guerre, si tu es un opposant. Pas si tu viens d’un pays pauvre. On t’accueille si tu risques de mourir à cause de tes idées. Pas si tu risques de mourir de faim. » #Derniercri #HervéCommère 1000038905 (1)6828366468247628394.

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chevalierortega33

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

Comment rendre notre consommation vertueuse ? C’est avec son regard militant qu’Hervé Commère renoue avec le thriller social, après une incursion dans la littérature jeunesse et j’avoue qu’il m’a manqué. Avec ce Dernier cri, titre ambigu, nous retrouvons la rigueur historique de Ce qu’il nous faut c’est un mort, la construction millimétrée de Imagine le reste, l’originalité des situations de Sauf. Bref, ravie je suis après cette lecture. Etienne Rozier, ancien flic, devenu lobbyiste ou plutôt « petite main du lobby international » dans ce qu’il a de plus détestable, est en mission d’infiltration dans une ZAD, alors qu’il doit rester sous les radars sous peine d’en finir douloureusement et brutalement avec sa vie qui aurait pu être sans grands tourments. Une usurpation d’identité plus tard, il se retrouve dans sa région natale où son passé se rappelle douloureusement à lui. Nous en apprenons beaucoup des enjeux économiques qui induisent notre consommation téléguidée, de l’organisation de la contestation, de la vie éphémère de nos biens nécessaires ou pas, de l’appât du gain affiché comme une démarche humanitaire mais dévoyé de sa finalité affichée. J’ai aussi beaucoup pensé, comme Hervé Commère qui le cite dans ses sources, au roman de Michaël Mention De mort lente, roman malheureusement victime du COVID et qui n’a pas connu la notoriété qu’il méritait : oui la lutte du pot de terre contre le pot de fer, les humbles face aux nantis, ceux qui crèvent de faim à ceux qui se shootent au citrate de bétaïne… Ce roman n’est pas une fable mais bien un tableau de notre temps où les plus démunis osent encore avoir un rêve … Je remercie Hervé Commère pour sa confiance et les échanges toujours enthousiastes et documentés.

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silencieuse1

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 semaines

L'action se situe à Elbeuf, petite ville normande, ancienne cité drapière située au sud de Rouen. A priori, on pourrait se demander pourquoi ce choix. Mais au fil des pages et de l’intrigue bien ficelée, on comprend parfaitement ce qui nous mène en ce lieu : les ateliers de confection et leur décor d’un autre temps. Tout démarre dans une fabrique de jeans au Bangladesh, cela donne le ton d’un roman qui dénonce l’exploitation des humains par les humains. Étienne Rozier, personnage principal plus ou moins sympathique et très souvent cynique, reprend l’enquête d’une jeune femme assassinée et découvre l’univers de la pauvreté des coulisses de l’industrie textile : machines, corps, étoffes, cadavres, argent, sang … jusqu’au dernier cri. Lequel ? Celui de l’enfant qui meurt ou « à la dernière mode » ? Un polar percutant d’un auteur qui ne craint pas de peindre des personnages au plus près de leurs insensibilités, de leurs errances émotionnelles, de leur basse cupidité.

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Didjmix

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 semaines

Notre auteur a le don, à chaque fois, de partir d'une situation simple, qui prend des proportions qu'on ne souhaite à personne. C'est la première fois que notre héros trompe sa femme. Les ébats adultères se font dans un hôtel avant qu'un meurtre ne soit commis. Pris au piège, il va devoir fuir pour mieux prouver son innocence. Et alors là, commence son calvaire. On va visiter une ZAD habitée par cette génération qui refuse ce monde qu'on lui laisse ; on visite aussi une ville ouvrière, abandonnée par les politiques publiques mais pas par la corruption politique ; on croise aussi des migrants et leurs conditions de débrouillardise. Un peu de patos mais pas top. Un peu de François Ruffin aussi. Mais surtout un savoir-faire, si on en doutait encore : un polar avec un retournement de situation c'est toujours agréable. Mais quand il y en a deux. Mais quand il y en a trois...

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Policiers & Thrillers , Roman Policier
  • EAN
    9782265158467
  • Collection ou Série
    Fleuve noir
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Hervé Commère

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