Le Cid : Le livre de Pierre Corneille

Qui ne connaît « Le Cid » ? Bras vengeur du père humilié, sauveur héroïque de Séville et pour finir, amoureux comblé. Tout en alexandrins et rimes. « Ô rage. Ô désespoir. Ô vieillesse ennemie. N’ai-je si longtemps vécu que pour cette infamie ! » « Nous partîmes cinq cents, et par un prompt renfort, Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port. » Corneille, un talent fou !

C'est la deuxième œuvre de Pierre Corneille que je lis (la première étant L'Illusion Comique) et j'ai beaucoup aimé. C'est sans nul doute la pièce de théâtre la plus connue de l'auteur et l'une des plus connues tout court. L'écriture des dialogues est au cordeau : beaucoup de passages cultes en une seule pièce. Et c'était un plaisir à découvrir, car je savais beaucoup de choses sur cette histoire mais pas sa fin. Je vous conseille vivement de lire et de regarder le Cid.

- Entre Honneur et Amour, aucun choix ne pourra être le bon... - Parmi les pièces de théâtre qui ont marqué mon adolescence, il y a "On ne badine pas avec l'amour" d'Alfred de MUSSET et "Le Cid" de CORNEILLE. Je suis particulièrement sensible à la poésie de ces 2 pièces. Dans le Cid, la construction en alexandrins donne à l'œuvre un rythme soutenu, que seul le choix du lexique va ralentir ou au contraire accélérer. Le Cid, c'est une histoire d'amour qui devient soudain impensable, lorsque le père de Chimène donne un soufflet à celui de Rodrigue. Ce dernier, trop âgé pour manier le fer avec aisance va demander à son fils de le venger. Le duel sera favorable au jeune homme, mais comment Chimène pourrait-elle se marier avec l'homme qui l'a privée de son père ? Le dilemme est le même pour chacun des 2 amants : vivre son amour malgré la situation ou protéger son honneur. C'est autour de ces questions que s'articule le choix cornélien qui s'offre à eux. Aussi, et malgré une prise de position favorable à son père, Rodrigue va tout tenter pour mériter la main de celle qu'il aime, provoquant le destin, jouant avec sa vie et la remettant entre les mains de celle-ci. Chimène, quant à elle, alors que son amour pour Rodrigue reste intact malgré l'acte terrible qu'il a commis, pense devoir se sacrifier et y renoncer pour honorer son nom et la mémoire de son père. Et tout cela alors même que les victoires guerrières de son amant font de lui Le Cid ! Je vous offre un petit extrait choisi : "Je le souhaite ainsi plus que je ne l'espère ; Don Diègue est trop altier, et je connais mon père. Je sens couler des pleurs que je veux retenir ; Le passé me tourmente, et je crains l'avenir." (Chimène à l'infante- Acte II scène 3)

Suite à la lecture du livre graphique "L'incroyable histoire de la littérature française", j'ai eu envie de découvrir au moins une des oeuvres des auteurs / autrices présenté.e.s des différents siècles. J'ai ainsi lu Gargantua et Pantagruel et découvert que Rabelais n'était pas seulement un bon vivant mais aussi très scatologique. J'ai découvert que Joachim du Bellay dont j'adore le premier vers : Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage, ne célébrait pas tant le plaisir du voyage et de la découverte mais la nostalgie de la maison familiale… Quant à Ronsard, à part se plaindre du temps qui passe et de la perte de ses ardeurs, je connaissais un peu. Avec Montaigne et Les Essais, livre 1, je découvre que notre président ait été inspiré par Montaigne pour son « En même temps » car les différents chapitres, que j'ai parcourus sont la plupart basés sur ce « En même temps». Ayant clos le 16ème siècle, je décidais d’entamer le XVIIème. Avec Corneille, le Cid s’impose même si le maitre a écrit des comédies… Et bien m’en a pris car j’ai découvert une pièce vraiment magnifique, avec des vers qui sont devenus des proverbes. J’ai fait cette « lecture » avec des lecteurs / lectrices de l’académie française (théâtre à la table). https://www.youtube.com/watch?v=kpFj3Epqb3c C’était magique. On découvre des amants pris au piège de l’honneur, de la famille…