Née contente à Oraibi : Le livre de Bérengère Cournut, Samantha Markovic

Née contente à Oraïbi par Bérengère Cournut Le très beau récit initiatique d’une jeune fille amérindienne Hopi (Arizona). Elle nous partage ses croyances et on comprend combien la frontière est ténue entre le monde des vivants et celui des morts. Il n’y a pas vraiment de fil conducteur, elle évoque le passage de l’enfance au monde des adultes, les cérémonies, l’homme médecine, la liberté de chacun, le monde des rêves, l’appartenance au clan et bien sûr la communion avec la nature.

C'est le deuxième roman de Bérengère Cournut que je lis et je savais à l'avance qu'il allait me plaire. Déjà, car j'adore sa plume, et aussi car les sujets dont elle traite font écho en moi. Il est souvent question de mythes et de légendes, d'une culture mystérieuse et peu connue, de Dieux et d'esprits guidant les peuples, et de l'émancipation d'une jeunesse prête à vivre toutes les aventures en quête d'identité. Et elle ne déroge pas à cette observation avec Née contente à Oraïbi. Et c'est au plus proche de la culture indienne Hopi qu'elle nous plonge dans ce roman, où l'on suit la jeune Tayatitaawa, Celle-qui-salue-le-Soleil-en-riant. Elle nous contera l'histoire de son père solitaire et de son frère indomptable, de sa mesa et de la place de l'agriculture dans les rites de son peuple, des grands canyons veillant au loin ainsi que toute la grandeur de la mythologie hopi. On apprendra, grâce à elle, à suivre le cours du temps et des saisons, la patience et la connaissance, la liberté de l'esprit face au corps, et les liens profonds qui unissent toute une communauté. Car même si elle vient du Clan du Papillon, elle pourra également compter sur les Clans du Serpent, de l'Ours gris, ou encore de la Courge. Chaque clan a son importance, chacun représente un bienfait pour l'autre et tous doivent vivre en harmonie. Eh oui, ce n'est pas pour rien qu'on appelle les Hopis le Peuple de la Paix. La bienveillance. Le récit de Bérengère Cournut en est si riche que le lire nous apaise. À travers Tayatitaawa, elle nous apprend à aimer notre famille, à chérir la nature, à ne pas avoir peur de l'inconnu, et à ne jamais oublier son histoire. Ce roman est un pur moment de découverte et de contemplation, porté par une jeune fille aussi libre que lumineuse et une plume épurée et transcendée.

Je suis partie en voyage, à la rencontre de Tayatitawa « Née contente », du peuple Hobi à Oraibi, en Arizona, près de San Francisco. Elle m’a raconté sa vie, son peuple, les clans, les liens entre les uns et les autres, les histoires de son pleule, leur lien avec la terre, l’eau, le feu, le monde animal et minéral. Je l’ai suivie à la poursuite de son frère, qui lui fera découvrir un monde secret, celui du clan des animaux. Elle m’a raconté ses origines, son chemin de vie pour devenir une femme. Elle m’a raconté les liens qu’elle avait avec son père, le décès de celui-ci et son immense peine qui prendra du temps avant qu’elle en fasse son deuil. Elle m’a emmené avec elle dans son esprit, à la rencontre de Màasaw. J’ai fait un beau voyage à la rencontre de ce peuple, hors du temps, la période n’est pas indiquée. Cela n’a pas grande importance. Merci à vous Bérengère COURNUT, pour votre écriture, votre poésie, votre onirisme. Dès que je plonge dans un de vos ouvrages, je sais que je vais passer un moment rare qui poursuivra longtemps son chemin dans mon esprit.