Brouillard au pont de Tolbiac : Le livre de Léo Malet

Solides et efficaces descriptions d'un Paris condamné à disparaitre - et qui a disparu. Une intrigue bien ficelée . L'un des meilleurs de Léo Malet. Pour résumé, un chef d'œuvre d'ambiances nostalgiques avec des touches autobiographiques. Nestor Burma et Léo Malet sont rattrapés par leur passé.

Je me suis acheté un lot de romans policiers de la collection Jean Bonnot : j’aime les vieux romans policiers, notamment ceux qui sont un peu oubliés. Le style d’écriture est souvent désuet pour beaucoup de lecteurs, mais c’est exactement ceux que je préfère entre tous en réalité. On fait un saut dans le temps, en arrière… mais pas seulement pour le style d’écriture. Et ce roman ne fait pas exception à la règle. J’ai aimé le style général du roman. J’ai été plus qu’agréablement surprise par l’humour de l’auteur dès les premières pages. J’ai largement moins apprécié le paternalisme envers les femmes : on est typiquement dans le genre de roman dans lequel on va retrouver la femme objet, sans intellect’, sans caractère, fragile, dépendante d’un homme et bien évidemment bien lotie physiquement, en guise de faire valoir à notre héros central. Le cliché type, qui me fait rire avec du recul. J’ai découvert Nestor Burma, l’enquêteur qui résout plus vite les enquêtes que la police, héros d’une série télévisée d’il y a quelques dizaines d’années. Nestor Burma était interprété par Guy Marchand. Dans ce roman, Nestor Burma reçoit chez lui une missive : un de ses très anciens amis lui demande de venir le rejoindre. Surpris, notre enquêteur va tenter de le rejoindre mais il s’aperçoit qu’en réalité, il vient de mourir très récemment. Une femme, Belita, l’a connue et devient le seul point d’entrée pour l’aider à comprendre l’histoire de ce vieil ami. Nestor Burma va revenir sur son passé dans le 13ème arrondissement à Paris, et sur le monde anarchiste en général. Cette lecture a été l’occasion pour moi de retourner dans le 13ème arrondissement cher à mon cœur. J’y étais. J’ai néanmoins découvert la place d’Italie, le quartier Tolbiac d’une autre manière : celle d’un quartier assez mal famé dans la fin des années 50, décrit évidemment pour les besoins de l’intrigue, mais assez loin de l’image que je m’en fais. Ce fut donc une agréable lecture, un humour surprenant, décalée, et pourtant une histoire bien sérieuse, noire, et un final … qui rend bien service pour la suite des aventures de notre séducteur en chef, Nestor Burma.