Entretien avec un vampire : Le livre de Anne Rice

Cette lecture était surprenante ! Désireuse de découvrir des adaptations de films en livre, j'ai commencé avec Entretien avec un vampire qui, finalement, m'a beaucoup plus. Ce n'était pas le cas au cours des premières pages : l'histoire de Louis racontée par lui-même au cours d'un dialogue m'a surprise, le format est plutôt étonnant. Finalement, qu'elle bonne découverte ! On se surprend à éprouver de l'empathie pour ces vampires, ces tueurs sanguinaires qui, pour certains, ressentent autant d'émotions que les humains. Mention spéciale au personnage de Lestat qui m'a fait un peu mal au cœur. Bref, foncez, ce roman vaut le détour !

Pour une fois, je découvre le livre après le film. Qui ne connait pas la fameuse interview du vampire Louis ? Sa rencontre avec Lestat , sa transformation, ses questionnement moraux sur sa nouvelle condition d’immortel …finalement il est très philosophique ce livre pour un roman sur les vampires. Le film est très fidèle au livre. Le gros plus c’est le développement des personnages , ils sont tous tellement complexes, forcément le personnage de Louis est le plus développé, il a du mal à accepter sa nouvelle condition, ses conséquences mais il apprécie aussi l’opportunité de découvrir le monde . Comme pour le le film, j’ai été particulièrement touchée par le personnage de Claudia. Orpheline, puis enfant vampire, puis femme piégée dans un corps d’enfant . Là où, le livre m’a mise un peu moins à l’aise c’est que Claudia a 5 ans et sa relation avec Louis plus ambigüe…ok le livre a été écrit il y a 50 ans mais bon ….une autre époque heureusement révolue. BREF…JE NE REGRETTE PAS D’AVOIR LU CE CLASSIQUE

Dans "Entretien avec un vampire" d'Anne Rice, ce joyau de la littérature gothique moderne où les vampires ne se contentent plus de sucer le sang, mais aussi notre patience. Rice nous offre un Louis de Pointe du Lac si tourmenté qu'on se demande s'il ne serait pas plus heureux avec une bonne thérapie plutôt qu'avec l'immortalité. Voilà un vampire qui passe l'éternité à se lamenter de sa condition – quel gâchis d'une parfaite santé dentaire. Imaginons le concept pourtant alléchant qui sous-tend cette complainte éternelle : un reporter anonyme enregistre les confessions nocturnes d'un être surnaturel dans une chambre d'hôtel à San Francisco. Une entrevue d'embauche particulièrement longue, en somme, où le candidat étale son CV de deux siècles avec une complaisance qui ferait rougir Narcisse lui-même. Louis, notre protagoniste mélancolique, nous raconte sa transformation par le charismatique Lestat, un vampire blond qui semble avoir anticipé les rock stars des années 80 avec quelques siècles d'avance. À bien y regarder, derrière cette transformation fatidique se cache une relation entre Louis et Lestat qui relève davantage du mauvais mariage que du pacte démoniaque. Louis, éternellement insatisfait, reproche à Lestat de ne pas lui avoir fourni le manuel d'utilisation des canines surnaturelles. Lestat, quant à lui, s'avère être un mentor sadique dont la pédagogie se résume à "tue ou meurs de faim". Une dynamique toxique qui aurait fait les délices des magazines people de l'époque, si ceux-ci avaient existé dans la Nouvelle-Orléans du XVIIIe siècle. Sans conteste, cette tension conjugale vampirique atteint son apogée avec l'adoption de Claudia, une enfant transformée en vampire – une idée qui, aujourd'hui, vaudrait à nos protagonistes une visite des services sociaux surnaturels. Cette fillette éternelle, piégée dans un corps d'enfant avec un esprit qui mûrit, devient rapidement le point focal de la narration. Rice nous offre ainsi une métaphore subtile comme un coup de poing : une enfant qui ne grandit jamais mais qui développe une rage adulte. On pourrait presque y voir une critique acerbe des stars de Disney. Par la suite, incapables de résoudre leurs conflits familiaux surnaturels, le trio infernal voyage à travers l'Europe à la recherche d'autres vampires, dans ce qui s'apparente à un "Voyage, vampire et désespoir" avant l'heure. Ils découvrent finalement le Théâtre des Vampires à Paris, une troupe de vampires qui joue à être... des vampires. La mise en abyme est si profonde qu'on risque le vertige intellectuel. Ces vampires parisiens, snobs et décadents, regardent nos américains comme des provinciaux, prouvant que même l'immortalité ne vous épargne pas le mépris français. Force est de constater que, parallèlement à cette quête identitaire vampirique, la prose de Rice est aussi riche et excessive que le mobilier rococo qu'elle décrit avec une précision obsessionnelle. Chaque rideau, chaque candélabre, chaque goutte de sang bénéficie d'une description si minutieuse qu'on se demande si l'auteure n'était pas rémunérée au mot. Cette surenchère stylistique transforme parfois la lecture en une épreuve d'endurance, où l'on navigue entre des paragraphes aussi denses que le sang coagulé dont se délectent ses personnages. Il faut le reconnaître, malgré cette verbosité parfois étouffante, le succès phénoménal du roman a donné naissance à toute une lignée de vampires torturés et philosophes, remplaçant l'horreur traditionnelle par l'angoisse existentielle. Rice a réussi l'exploit de transformer des prédateurs en victimes, des monstres en poètes maudits. Grâce à elle, le vampire n'est plus celui qui vous vide de votre sang, mais celui qui vous noie dans ses états d'âme. Indéniablement, au-delà de cette révolution narrative, "Entretien avec un vampire" reste une œuvre marquante qui a révolutionné le genre. Rice a humanisé les créatures de la nuit tout en posant des questions fondamentales sur la moralité, l'identité et l'éternité. Mais ne nous y trompons pas : sous ses atours philosophiques et sa dentelle littéraire, le roman reste un délicieux péché de la culture pop, un feuilleton surnaturel qui a ouvert la voie à une déferlante de romances paranormales plus ou moins inspirées. Une fois le livre refermé et le vertige existentiel dissipé, on ne peut s'empêcher de penser que l'immortalité, telle que dépeinte par Rice, ressemble étrangement à une interminable soirée mondaine où l'on serait coincé avec des convives égocentriques et verbeux. Si c'est cela l'éternité, on comprend mieux pourquoi Louis paraît si déprimé. Après tout, qui voudrait passer l'infini à écouter Lestat se vanter de ses conquêtes ou à gérer les crises existentielles d'une enfant de cinq ans dotée de la sagesse amère d'une quinquagénaire? En définitive, pour conclure cette exploration sanglante, "Entretien avec un vampire" est à la littérature gothique ce que la pâtisserie française est à la diététique : un plaisir coupable, excessivement riche, dont on savoure chaque bouchée tout en sachant pertinemment qu'on devrait peut-être s'en tenir à une lecture plus saine. Mais après tout, comme nous l'apprend Louis, l'existence serait bien fade sans quelques péchés exquis.

Bien que j'ai aimé le style de l'Autrice, le découpage du livre en 4 grandes parties interminables m'a quelque peu dérangé et a gâché un peu l'expérience de lecture . En dehors de cela l'histoire m'a transportée , m'a émue. Les personnages sont charismatiques.