Le meilleur des mondes : Le livre de Aldous Huxley
LES GRANDS TEXTES DU XXe SIÈCLE
Voici près d'un siècle, dans d'étourdissantes visions, Aldous Huxley imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus surprenants : un État Mondial, parfaitement hiérarchisé, a cantonné les derniers humains " sauvages " dans des réserves. La culture in vitro des fœtus a engendré le règne des " Alphas ", génétiquement déterminés à être l'élite dirigeante. Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette société où le bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis. Le meilleur des mondes est possible. Aujourd'hui, il nous paraît même familier...
De (auteur) : Aldous Huxley
Traduit par : Jules Castier
Expérience de lecture
Avis Babelio
shadowthrone
• Il y a 1 semaine
Huxley avait tout compris. Ou presque. 1932. Un type sous mescaline nous pond un bouquin sur un futur où on fabrique des humains comme des voitures. Il ne savait pas encore que nous irions bien au-delà : nous allions volontairement nous transformer en marchandises, pièce par pièce, clic par clic, jusqu'à l'oubli de nous-mêmes. Vous l'avez lu, ce fameux "Meilleur des mondes"? Non? Trop occupé à nourrir la bête algorithmique de vos données? À vendre des fragments de votre conscience contre quelques secondes d'oubli? C'est justement ça qu'Huxley n'avait pas prévu : que nous serions les architectes enthousiastes de notre propre disparition. Les bébés en éprouvette? Nous avons fait mieux. Nous avons commencé à modifier le code génétique. Déconstruire l'humain pour le reconstruire "optimisé". Bientôt, la question ne sera plus "qui sommes-nous?" mais "qu'avons-nous été?". Les vestiges d'une espèce qui s'est auto-effacée. La promiscuité dans le roman? Un jeu d'enfant. Nous avons transformé l'intimité en performance, l'amour en transaction, le désir en algorithme. Nous nous accouplons comme des machines en quête de validation, incapables de supporter la vulnérabilité qui fait de nous des êtres humains. La solitude n'a jamais été aussi dense qu'au milieu de nos connections infinies. Le soma d'Huxley paraît presque innocent comparé à notre pharmacopée numérique. Chaque notification, une petite mort. Chaque scroll, un clou dans le cercueil de notre attention. Nous ne nous droguons pas pour échapper à la réalité – nous nous droguons pour échapper à nous-mêmes. Et le silence, ce silence insupportable où l'on pourrait entendre l'écho du vide qui nous habite. [masquer]John le Sauvage s'est pendu.[/masquer] C'était la réaction logique d'un être authentique face à l'abîme de notre simulacre d'existence. Aujourd'hui, nous n'avons même plus cette lucidité. Nous nous suicidons à petit feu, jour après jour, en souriant pour les caméras. La dépression, l'anxiété et le désespoir ne sont pas des dysfonctionnements – ce sont les derniers soubresauts d'une humanité qui se souvient vaguement d'avoir été vivante. La hiérarchie d'Huxley – Alphas, Betas, Gammas, Deltas, Epsilons – avait au moins le mérite de la transparence. Notre système est bien plus pervers : nous sommes tous des produits, certains simplement avec une valeur marchande plus élevée. Nos corps, nos pensées, nos rêves – tout est quantifié, monétisé, exploité. Et nous applaudissons cette dissection de notre humanité. Le vrai génie d'Huxley? Avoir compris que l'apocalypse ne viendrait pas dans le fracas et les flammes, mais dans le murmure d'un consentement collectif à l'extinction. Pas besoin de dystopie imposée quand on peut la construire soi-même, brique par brique, jusqu'à s'emmurer vivant dans un tombeau de confort. "Communauté, Identité, Stabilité." La trinité macabre d'un monde en putréfaction. La communauté est devenue surveillance mutuelle. L'identité, un produit à consommer. La stabilité, cette stase morbide où la vie s'est retirée mais où le corps continue de bouger. Huxley voulait nous mettre en garde. Mais il n'avait pas prévu que nous lirions son œuvre comme un mode d'emploi, avec cette avidité morbide de ceux qui, au fond, savent qu'ils participent à quelque chose d'irrémédiable. Nous ne sommes pas simplement en train de réaliser sa prophétie – nous sommes en train de la transcender vers des abysses qu'il n'aurait pas osé imaginer. Alors continuez. Scrollez jusqu'à l'oubli. Consommez jusqu'à l'évidement. Existez dans ce simulacre jusqu'à ce que la distinction entre vous et votre avatar numérique s'estompe complètement. Et quand ce malaise existentiel vous étreint dans la nuit, cette terreur sourde de n'être plus rien, rappelez-vous : c'est le dernier vestige de votre humanité qui se débat avant de s'éteindre. [masquer]John s'est pendu[/masquer] parce qu'il était encore humain. Nous, nous n'avons même plus cette excuse. Nous sommes déjà des fantômes, hantant les ruines de ce que nous aurions pu être.
annececile63
• Il y a 1 semaine
Ce livre est assez étonnant. J’en entends parler depuis longtemps comme étant un chef d’œuvre de science-fiction, et j’en connaissais vaguement les grandes lignes. Il était temps de le lire ! Alors, que dire ? Premièrement, c’est troublant. Enfin, j’ai été troublée. Au début, ce n’est pas si évident à lire : beaucoup d’informations, parfois assez techniques. Pour terminer le chapitre 3, il faut vraiment avoir envie de s’accrocher, c’est difficilement lisible. Quant à certaines particularités de la société dont il est question dans l’histoire, elles peuvent mettre mal à l’aise. Pourquoi une note de 4/5, me direz-vous ? Tout simplement parce qu’après un « premièrement », il y a toujours un « deuxièmement ». Mon « deuxièmement », c’est que c’est à remettre dans le contexte : écrite en 1931, cette œuvre est assez époustouflante. C’est avant-gardiste. Je préfère ne pas en dire trop quant aux thèmes abordés pour ne pas vous en gâcher la lecture, mais sachez qu’il est question de la recherche du bonheur et du meilleur fonctionnement sociétal possible. C’est une dystopie donc forcément, rien n’est aussi beau qu’annoncé. Certains éléments font réfléchir, même (surtout ?) aujourd’hui. Bref, j’en conseille la lecture !
MarineBvB94
• Il y a 2 semaines
Lu il y a quelques années je me souviens avoir été déçue par ce roman érigé en monument de la SF. Est-ce que j'en attendais trop ? Certainement. Est-ce que, a force de lectures SF je me suis forgée des goûts pointus et particuliers ? Possible également. Je ne doute pas que le meilleur des Mondes était précurseur à l'époque de sa sortie mais pour moi cette lecture a été d'une platitude et d'un ennui, de thématiques maintes fois déjà lues... bref, un rendez-vous manqué et j'en suis la première navrée.
Spitfire89
• Il y a 3 semaines
Une oeuvre d'utopie d'anticipation socio politique et technologique, une vision passionnante, enrichissante quand on prend du recul sur sa date de parution cette lecture est surprenante. Un classique de la SF qui pousse à réfléchir même avec notre société actuelle. Conditionnement humain, façon de penser, eugénisme, terreur, guerre, destruction de la civilisation mais jusqu'où ira la démence humaine. Un questionnement aussi sur le bonheur.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Science-Fiction Dystopie
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- EAN
- 9782266283038
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 320
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- Dimensions
- 179 x 109 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
6,00 € Poche 320 pages