Un goût de cannelle et d'espoir : Le livre de Sarah McCoy

Quand j'ai vu ce livre je n'étais pas franchement attirée. Le titre, la couverture, même le résumé, rien ne m'emballait. Et pourtant dès les premières pages j'ai ressenti le besoin et l'envie de connaître la suite. J'ai beaucoup aimé les personnages qui malgré leurs faiblesses sont capables d'évoluer et de changer leur façon de penser (sans pour autant se renier). C'est un livre émouvant qui parvient à ne pas tomber dans le pathos. Une belle découverte.

Ce livre n’est pas comme les autres récits que j’ai lus sur la Seconde Guerre mondiale. Pour une fois, l’histoire se place du côté d’une famille allemande, et l’on réalise vite que, malgré l’absence d’invasion, la peur, les rationnements et l’absurdité de certaines idéologies régnaient aussi chez eux. Une phrase marquante résume bien cette réalité : « Être nazi est une position politique, pas une ethnie. Le fait que je sois allemande ne fait pas de moi une nazie. » Une autre résonne tout autant : « Vous pouvez aimer et soutenir vos frères, maris et pères, vos soldats, sans pour autant adhérer à la politique qui sous-tend la guerre. » En parallèle, des années plus tard, une autre histoire se dessine à la frontière américano-mexicaine. On y découvre le combat de ceux qui risquent tout pour une vie meilleure, prêts à affronter l’inconnu pour offrir un avenir à leurs enfants. Deux époques, deux luttes différentes, mais toujours des choix difficiles et leurs conséquences. Les destins s’entremêlent avec finesse, portés par des femmes de caractère et une écriture envoûtante. Et au fil des pages, une douce odeur de pain d’épices semble flotter, ajoutant une touche de chaleur à ce récit poignant, qui se clôt avec des recettes à tester. Un roman à la fois bouleversant et réconfortant.

Un goût de cannelle et d'espoir" que j’ai lu sous le titre de « La bonne étoile d’Elsie » est un roman historique captivant qui se déroule en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale et au Texas dans les années 2000. Le roman commence en 1944 en Allemagne. Nous suivons Elsie Schmidt, une jeune fille de 16 ans, vit avec sa famille dans leur boulangerie à Garmisch. La guerre fait rage, et la famille Schmidt fait de son mieux pour survivre tout en gardant leur entreprise à flot. Elsie, malgré son jeune âge, se retrouve confrontée à des dilemmes moraux et des décisions difficiles, notamment lorsqu'un soldat américain blessé, Tobias, entre dans sa vie. Des décennies plus tard, nous suivons Reba Adams, une journaliste américaine, vit à El Paso, au Texas. Elle cherche à échapper à son passé et à bâtir une nouvelle vie et elle se plonge dans une enquête sur la vie d'Elsie Schmidt pour un article de Noël. À travers ses recherches, Reba découvre non seulement l'histoire d'Elsie, soixante ans plus tard, mais aussi ses propres vérités et réconciliations. À travers la recherche de Reba, le livre souligne l'importance de la mémoire historique et de la réconciliation avec le passé. C’est pour cette raison, que j’ai énormément apprécié le contexte historique du roman et y est appris des facettes de l’histoire que je ne connaissais pas. Sarah McCoy réussit à peindre une image vivante et authentique de l'Allemagne nazie, tout en offrant des perspectives humaines et personnelles sur cette période tumultueuse. Les personnages y sont développés de manière profonde et attachante, avec des récits personnels qui m’ont très touchés. Ils sont souvent confrontés à des choix difficiles qui mettent en lumière leur courage et leur capacité à se sacrifier pour les autres. L’autrice aborde des thèmes dans le roman tels que l'amour, le sacrifice, la tolérance et l'espoir, ce qui rend l'histoire à la fois émouvante et inspirante. Sarah McCoy réussit à mêler habilement histoire et fiction, offrant une lecture enrichissante et émouvante. Ce roman est une véritable leçon de vie sur la résilience humaine face à l'adversité et l'importance de l'espoir, même dans les moments les plus sombres. Les personnages sont souvent confrontés à des choix difficiles qui mettent en lumière leur courage et leur capacité à se sacrifier pour les autres.

L’histoire alterne entre 1945 et 2007. En 1945, Elsie Schmidt est une jeune fille de dix-sept ans, qui vit avec ses parents en Allemagne, dans leur boulangerie familiale. Elle épouse, contre son gré, un officier SS prénommé Josef, qui commet les pires atrocités dans les camps de concentration. Mais Elsie a le coeur pur et décide de cacher un enfant juif dans le mur de sa chambre, à l’insu de tous, ses parents les premiers. En 2007, nous suivons Reba Adams, une jeune journaliste américaine qui vit à El Paso, au Texas, frontière du Mexique. Elle est en couple et fiancée à Riki, garde-frontière mexicain, naturalisé américain depuis de longues années. Pour les besoins d’un article, Reba se rend dans la boulangerie d’Elsie Meriweather, où elle est chaleureusement accueillie par sa fille, Jane, et les odeurs de pains et de pâtisserie. J’ai été captivée par ces deux histoires entremêlées. Le climat de 1945 est forcément noir, on ressent la tension constante, tout le monde est sur le qui-vive, les vivres et matières premières viennent à manquer. J’ai bien aimé l’approche de Sarah McCoy sur ce sujet largement essoré. Elle se concentre sur une famille Allemande, qui travaille du matin au soir, une famille qui subit sans faire de vague et se contente de survivre, ensemble. On ne se retrouve pas dans le mélodramatique ni dans le tragique. Point d’effusions de larmes, mais bien un immense respect pour cette famille unie face aux obstacles de la vie. Pour l’histoire moderne, elle est plus classique, avec une jeune femme qui se cherche, personnellement et professionnellement. Ses atermoiements m’ont parfois ennuyés, surtout au vu des l’alternance des époques : on apprend à relativiser en voyant qu’en 1945, ils se contentaient de bien peu et ne se questionnaient pas autant ! Mais j’ai bien aimé suivre Riki dans son travail de garde-frontières pour voir la réalité des choses : des milliers de mexicains, souvent des femmes et des enfants, qui payent une fortune des passeurs pour traverser aux États-Unis. Ils sont alors livrés à eux-mêmes, seuls, sans argent. C’est incontestablement le mal de notre siècle, similaire aux milliers d’Africains qui risquent quotidiennement leur vie pour passer illégalement en Europe. Le point commun avec 1945 : survivre, coûte que coûte, au péril de leurs vies. Entraide, solidarité, espoir, tolérance, famille,… sont autant de thématiques et de valeurs abordés par Sarah McCoy. J’ai aimé le courage d’Elsie de cacher un juif au détriment de sa vie. Courage que j’ai retrouvé chez Riki, qui décide de suivre les voies de son coeur pour se retrouver plus en adéquation avec ses valeurs. Enfin, le train d’union entre avant et après : Elise et la boulangerie. J’ai beaucoup aimé l’ambiance de cette boulangerie, dont on hume les parfums, qui amène douceur, bonheur et gourmandise dans ce cadre bien noir. Un roman captivant et gourmand, qui alterne entre l'Allemagne durant la seconde guerre Mondiale et les États-Unis de nos jours, à la frontière mexicaine. Une lecture savoureuse, qui instille de l'espoir dans chaque lecteur. À déguster avec une brioche à la cannelle !