Bayard, le " bon chevalier " : Le livre de Thierry Lassabatère

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Perrin

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La véritable histoire du " bon chevalier " Bayard.

Fruit d'une enquête fouillée et minutieuse, ce livre nous restitue un Bayard renouvelé parce que plus authentique, y compris dans sa dimension légendaire, culturelle, et dans son rapport profond à son époque.
Cette réalité nouvelle du héros est d'abord celle d'un portrait dressé au croisement des sources : littéraires, avec les premiers biographes du " bon chevalier " lus au plus près des textes selon leur rhétorique propre et leur dépendance à la tradition panégyrique du temps, mais aussi les chroniqueurs, poètes et penseurs français comme italiens ; administratives, notamment ces " montres et revues " militaires qui n'avaient jusque-là été exploitées par aucun biographe du " bon chevalier ". Une conclusion émane de ces lectures croisées : la conviction, sinon la preuve, que les exploits attribués à Bayard étaient souvent exagérés, voire " volés " à d'autres, mais toujours nourris d'événements réels.
C'est donc un Bayard plus affermi et mieux affirmé qui renaît de ces pages. Un petit noble et grand soldat imitant en même temps les héros de roman chevaleresque à la mode, bien de son temps et de sa classe dans une société très normative, dont il incarne, comme tous ses compagnons d'armes, un crépuscule très collectif et très lent, qui s'amorçait à peine avec les guerres d'Italie. Un champion de l'équitation et de la joute qui se ferait un nom de guerre en remportant un duel d'honneur et en défendant des ponts – lors de la fameuse campagne du Garigliano, mais aussi à Pavie et lors de la fatale retraite sur la Sesia. Et qui, peut-être autant qu'à son exceptionnelle bravoure, devrait sa durable célébrité au talent littéraire des biographes issus de son entourage : son cousin Symphorien Champier et son secrétaire Jacques de Mailles. Cette biographie " culturelle " est aussi un hommage à ce trio d'exception.

De (auteur) : Thierry Lassabatère

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Expérience de lecture

Avis des libraires

"Plus qu'une biographie, c'est une monumentale étude littéraire et culturelle de l'histoire du bon chevalier, entre Moyen Age et Renaissance, que signe ici Thierry Lassabatère."
Le Figaro Histoire
"Fruits d'une enquête minutieuse, cette biographie imposante essaye de comprendre qui fut le vrai "Chevalier sans peur et sans reproche"."|Jacques de Saint Victor
Le figaro Littéraire
"Thierry Lassabatère, historien, nous livre une imposante biographie de plus de 750 pages, passionnante en tout point."
Le Bien Public

Avis Babelio

Sarindar

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Commençons par féliciter Thierry Lassabatère pour ce travail monumental sur Pierre Terrail de Bayard et le remercier d'avoir situé en bonne place, dans sa dédicace, son cher maître en Histoire, le regretté Philippe Contamine. Je ne me serais jamais aventuré à lire un ouvrage sur Bayard si je ne l'avais su écrit par l'excellent biographe de du Guesclin et spécialiste d'Eustache Deschamps qu'est déjà, c'est définitivement acquis, celui qui nous propose ici un portrait tout à fait magistral du "Bon Chevalier", qui eut deux grands admirateurs en son temps : Symphorien Champier, cousin de Bayard, et Jacques de Mailles surnommé le "Loyal Serviteur", en fait son secrétaire. Je me suis retrouvé facilement dans ce livre qui présente toutes les qualités d'une grande biographie (d'une "étude" dit selon son propre terme l'auteur, et j'ajouterai d'une étude érudite avec son impressionnant appareil de notes référencées), non seulement par ses dimensions - 729 pages avec la bibliographie -, dont pas une n'est de trop, mais aussi par le sérieux et l'irréprochabilité du travail accompli. Les qualités stylistiques de l'auteur accompagnent fort agréablement son propos, et Thierry Lassabatère nous brosse le portrait du "héros" non pas à la manière des zélateurs de ce dernier mais comme un véritable compulseur d'archives comparées qui font mieux ressortir encore la personnalité et le rôle qui fut exactement celui de ce Bayard, qui ne se comporta certes pas aussi brillamment, en toutes occasions, que le veut la légende mais qui fut très exactement présent dans les lieux où on le sait être passé et s'être illustré. Et comment le sait-on ? Pas seulement par le récit de ses thuriféraires, ce serait peu crédible, mais principalement par un patient travail de recherche, ce que l'on perçoit bien avec l'auscultation des "montres", ces documents qui vérifient la présence ou l'absence de tel homme d'armes réputé ou moins connu lors d'un rassemblement de troupes censées participer à des opérations projetées dans un avenir plus ou moins proche, et ici les efforts produits portent leurs fruits, aussi bien ceux déjà fournis par Amable Sablon du Corail, auteur entre autres d'un inoubliable ouvrage sur Marignan 1515 et d'analyses sur les "Montres" où l'on retrouve effectivement Bayard, que ceux qui sont dûs à Thierry Lassabatère lui-même qui dans ce : Bayard, le "Bon chevalier", confrontant ces pièces aux chroniques, aux biographies et à toutes les autres sources utiles (parfois très disertes et parfois au contraire fort silencieuses), parvient à retracer des itinéraires précis dans cette carrière qui fait passer notre homme de la situation de page à la cour des ducs de Savoie à partir de 1486, à homme d'armes dans la compagnie d'Yves Alègre en 1494 puis dans celle du comte de Ligny un peu plus tard la même année, avant de participer successivement aux campagnes italiennes de Charles VIII, principalement attiré par Naples, de Louis XII, forcément plus intéressé par Milan où ses ancêtres de la maison d'Orléans avaient déjà des raisons d'agir, et puis les expéditions de François 1er, victorieux à Marignan grâce aux Vénitiens mais combien plus malchanceux à Pavie - désastre que ne connaîtra pas notre ami Bayard, mort avant ce terme. Il participe à de nombreuses joutes qui le font connaître, il semble bien être à Fornoue en 1495, puis il est de l'expédition par laquelle Louis XII s'empare de Milan, il affronte en duel l'Espagnol Alonso de Sotomayor - car les Aragonais se sont glissés dans le jeu et ne le quitteront pas de sitôt -, assiste au revers de Cerignola en avril 1503, gagne la gloire le long du Garigliano, passe sous la responsabilité de Louis d'Ars, participe activement à la prise d'un "bastillon" lors du siège de Gênes en 1507, est fait capitaine de gens de pied par une ordonnance de janvier 1509, est présent lors de la bataille d'Agnadel le 14 mai 1509 remportée sur des Vénitiens jugés trop gourmands. Un temps, Gaston de Foix, duc de Nemours semble voler la vedette au "Bon Chevalier", mais il trouve la mort lors du siège de Ravenne en avril 1512. À lire ce tableau des succès et des défaites connus par les Français, on pourrait croire que Bayard vit constamment briller son étoile au firmament. La réalité est plus complexe et moins flamboyante, ou plus exactement, le nom de Bayard ne fut exalté que par un certain nombre d'admirateurs français qui devaient certainement lui accorder plus d'importance et de mérites qu'il n'en eut en réalité. Thierry Lassabatère souligne bien cet aspect des choses, confirmé par exemple par des auteurs italiens comme l'historien florentin Francesco Guicciardini, qui ne conteste pas les qualités guerrières de Bayard, mais ne leur confère pas plus d'importance qu'elles n'en eurent à ses yeux. le voici qui se retrouve lieutenant général du Dauphiné et qui fait partie des hommes qui accompagnent le tout nouveau roi François 1er en Italie. Quel fut son rôle exact dans la capture à Villafranca de Prospero Colonna, général ennemi ? Il y a débat. Toujours est-il qu'il fut bien là à Marignan les 13 et 14 septembre 1515 pour la victoire de François 1er sur les Suisses, grâce à l'intervention déterminante des Vénitiens le deuxième jour de la bataille. Les compagnies d'ordonnance si importantes dans les dernières années du règne de Charles VII quand il s'était agi de chasser les Anglais et durant les premières phases des guerres d'Italie avaient vu décroître leur influence et leur nombre au fil des événements, ce que met en évidence Thierry Lassabatère. Fit-il son souverain chevalier après la bataille, alors que le rituel du sacre nous permet de penser que le connétable de Bourbon adouba le monarque au cours de la cérémonie, ainsi que se plaît à l'écrire l'historien Didier le Fur ? Thierry Lassabatère, tout comme Amable Sablon du Corail aiment à croire que le roi accorda bien ce droit à Bayard de le faire chevalier, pour ne pas mettre de jalousie entre les personnages de son entourage mieux placés que le Bon Chevalier tant en matière de noblesse qu'en ce qui concernait la hiérarchie militaire et seigneuriale. Ce privilège accordé au Bon Chevalier prend d'ailleurs tout son sens quand on sait que le connétable de Bourbon présenté comme l'adoubeur réel passa quelques années plus tard au service de l'ennemi du royaume, l'empereur Charles Quint. le simple énoncé de ce nom fait que l'on préfère penser que le roi a été bien inspiré de confier ce geste symbolique entre tous à Bayard, car convoquer le connétable de Bourbon, devenu ensuite un prince félon, c'est quand on y pense jeter une ombre sur la chevalerie du roi, alors que cette même chevalerie est illuminée si elle passe par les mains de Bayard. Les arguments avancés par Thierry Lassabatère et par Amable Sablon du Corail démontrent que les choses ont bien dû se dérouler pour une fois selon l'image qui s'est imprimée dans nos mémoires, à savoir ce choix imposé par la seule volonté du roi. Mais voilà, nous avons aussi lâché le nom de Charles Quint qui évoque bien sûr la venue des temps difficiles pour les Français en Italie. Après la défaite française de la Bicoque en 1522, les choses vont en effet de mal en pis, on doit évacuer le Milanais, et si le roi compte sur Bayard pour lui restituer une nouvelle fois la capitale lombarde, les choses ne tournent plus à l'avantage des Français. On le renvoie encore sur le terrain, il pénètre dans Lodi mais fait chou blanc devant Crémone. Et c'est la mort qui attend Bayard, le 30 avril 1524 à Romagnano, près d'un pont qui franchit la Sesia. Il est tué d'un vilain coup d'arquebuse ou d'escopette (bouche à feu évasée sur le bord). On mentionne le fait qu'il était le dernier à se tenir héroïquement sur les lieux. Le livre de Thierry Lassabatère fait mieux que compléter les travaux de ses prédécesseurs sur le même personnage, il les supplante à mes yeux. Il nous faut maintenant souhaiter que l'auteur nous réserve à la suite de cela d'aussi belles et bonnes surprises que ses travaux exemplaires sur du Guesclin et Bayard. NB - le chapitre 2, intitulé : Grandi entre deux Renaissances, est un pur joyau. Je pense que chaque lecteur le goûtera particulièrement. François Sarindar, auteur de : Charles V le Sage ou les limites d'un grand règne.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Sciences Humaines & Savoirs , Histoire
  • EAN
    9782262068301
  • Collection ou Série
    Biographies
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    752
  • Dimensions
    242 x 157 mm

L'auteur

Thierry Lassabatère

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29,90 € Grand format 752 pages