Tokyo : Le livre de Mo Hayder

Mo Hayder était une écrivaine britannique née en 1962 et décédée à l'âge de 59 ans des suites d'une sclérose A 26 ans, elle décide d'aller s'établir au Japon et à Tokyo plus précisément. Mais la vie y est difficile et 2 ans plus tard elle s'envole pour les Etats-Unis pour suivre des études dans le milieu du cinéma. C'est de retour en Grande-Bretagne, qu'elle décide de se consacrer à l'écriture. Elle va signer 12 livres. Concernant "Tokyo" paru en 2004, il marque les esprits et est reconnu comme roman noir de qualité. Son œuvre sera reconnue et elle aura plusieurs prix pour ses romans. Nous débarquons avec Grey, étudiante anglaise, à Tokyo. Elle arrive avec le strict minimum. Qu'est ce qui l'amène dans cette ville pleine de mystères? Cela fait des années qu'elle étudie et est fascinée par la bataille de Nankin en 1937, date à laquelle les Japonais ont attaqué la Chine. Elle voudrait retrouver un film mystérieux qui en révèle plus sur cet évènement. Pour cela, elle aimerait rencontrer un professeur chinois qui enseigne à Tokyo et qui détiendrait ce film. Mais elle doit également penser à gagner sa vie afin de pouvoir résider dans la capitale japonaise. Elle va rencontrer Jason, qui lui trouve un toit et même un emploi dans un club d'hôtesses. Et finalement tout cela va se mélanger et nous donner une histoire pleine de mystères et de croyances comme on peut en trouver en Asie. On peut parler d'un certain talent d'écriture pour cette auteure. Mais je ne peux pas dire que cette lecture m'a passionné. Je comprends tout à fait que l'on puisse parler de faits réels qui appartiennent à notre histoire et que l'on rende hommage aux nombreuses victimes de cette guerre. Tout ça mêlé avec une partie romancée, cela pourrait intéresser bon nombre d'entre vous.

« Tokyo » de Mo Hayder est un roman fascinant et intense, que j’ai adoré du début à la fin. Il se distingue par sa construction originale, mêlant deux temporalités distinctes : l’une dans les années 1990 à Tokyo, et l’autre dans les années 1930 pendant l’invasion du Japon en Chine, particulièrement autour du massacre de Nankin. Cette structure permet à Hayder d’explorer de manière poignante et souvent dérangeante des événements historiques dans un cadre contemporain. Le personnage principal, Grey, est une jeune femme troublée, pleine de mystère, qui part à la recherche d’un film controversé sur les atrocités commises à Nankin. Sa quête la mène dans les recoins sombres de Tokyo, un cadre qui sert parfaitement à accentuer l’ambiance tendue et parfois gore du roman. Hayder, qui a vécu à Tokyo, maîtrise l’atmosphère de la ville et des personnages avec une plume à la fois poétique et brutale. Le roman plonge dans des aspects culturels et historiques souvent peu abordés, ce qui enrichit l’expérience de lecture, tout en étant un peu dérangeant par les thèmes qu’il aborde. Les descriptions peuvent être choquantes, mais elles sont toujours justifiées par l’intensité de l’intrigue et le caractère profondément humain des personnages. Le côté thriller est présent, bien que le livre s’éloigne des codes traditionnels du genre, favorisant plutôt une atmosphère de mystère et d’angoisse. La lente immersion dans les ténèbres de la psychologie des personnages et de leur environnement crée une tension qui persiste bien après la lecture. Tokyo est une œuvre marquante qui m’a non seulement captivé par son récit, mais aussi par la profondeur de ses thèmes et la richesse de ses influences culturelles. C’est un livre que je recommande vivement à ceux qui apprécient les romans sombres, profonds, et un peu dérangeants.