Crime et châtiment : Le livre de Fedor Dostoievski

Ca me fait mal au cœur de mettre une note moyenne à un livre que j'avais aussi hâte de lire, à un tel monument de la littérature mondiale. Ca me fait surtout mal parce que ce livre aborde des débats philosophiques que j'aime particulièrement. Bref il avait tout pour me plaire et pourtant, j'ai des sentiments très partagés envers cet ouvrage: d'un côté, je n'ai jamais vraiment réussi à rentrer dans l'histoire ni à accrocher aux personnages, ce qui compromet malheureusement l'appréciation d'un livre qui se veut aussi introspectif que celui-ci. Néanmoins, les débats moraux qui torturent l'âme de Raskolnikov ainsi que sa théorie sur les surhommes (qui n'est pas sans faire penser aux idées de Nietzche) ont le mérite de nous faire réfléchir et de nous questionner sur nos propres convictions, et c'est ce qui constitue la grande force du roman. Je suis convaincu que tous les hommes un tant soit peu intelligents ont un Raskolnikov en eux, et qu'ils se perdent dans ces débats infiniment complexes centrés sur la morale et la justice au point de remettre en question les notions de bien et de mal absolus. Raskolnikov est l'incarnation de ce tiraillement philosophique qui devait très certainement aussi travailler l'esprit de Dostoïevski (j'ai eu cette impression en lisant le livre qu'il a mis beaucoup de lui même dans ce personnage). Bref je trouve que c'est un livre très brillant dans le traitement des thématiques qu'il aborde, c'est juste dommage qu'il s'y passe pas grand chose sur l'ensemble des 700 pages. Mais je dois admettre que malgré cet ennui que j'ai pu ressentir tout au long de la lecture, en finissant Crime et Chatiment j'ai eu cette impression d'avoir lu une grande œuvre, et qu'elle me restera longtemps en tête. D'une certaine manière, ce livre m’a impacté, surtout son dénoumement et le message qu'il délivre.

Ce livre est l’un des meilleurs jamais créé, la littérature russe et presque au niveau de la littérature grâce à ce chef d’œuvre. L’auteur est extrêmement doué pour nous faire rentrer dans la psyché des personnages, mais franchement Raskolnikov c’est un gros neuille 10/1

Crime et Châtiment fait partie de ces romans philosophiques où l'auteur, à travers un récit en apparence simple – celui d'un double meurtre commis par un ex-étudiant en droit, Raskolnikov – parvient à transmettre un message profond sur la nature de nos sociétés et à nous faire réfléchir sur des thématiques clés de notre existence. La culpabilité est sans aucun doute la thématique la plus explorée par Dostoïevski. Tout au long du roman, il nous invite à examiner les potentielles causes du passage à l'acte de Raskolnikov. Ces dernières restent ambiguës et complexes : le personnage principal lui-même cherche désespérément à comprendre les raisons de son crime. Toutefois, aucune réponse claire n'émerge. Son crime est-il motivé par des raisons financières ? L'argent de l'usurière aurait permis à Raskolnikov de reprendre ses études de droit et de mettre sa mère et sa soeur à l'abri de tout souci matériel. Cependant, il est frappant de constater qu'il ne touche jamais au coffre contenant les richesses de la vieille usurière. Est-ce un acte utilitariste ? La mort de l'usurière aurait pu avoir un impact positif sur les dizaines de familles pétersbourgeoises ayant mis certains de leurs objets en gage chez elle. Dans ce cas, le double meurtre pourrait être considéré comme "acceptable" dans une logique où les conséquences positives de son acte (faciliter la vie de nombreuses familles dans le besoin) surpasseraient les effets négatifs (la mort d'une femme décrite comme vile et cruelle). Est-ce la conscéquence d'une folie latente ? Le roman évoque à plusieurs reprises les conditions de vie précaires de Raskolnikov, notamment son logement exigu, décrit comme une pièce si petite qu'elle évoque davantage une armoire. Ce cadre oppressant aurait pu l'entraîner progressivement dans une spirale de désespoir et de folie, le poussant à commettre l'irréparable sans véritable justification rationnelle. Cela résonne avec une des thématiques centrales du roman : les conditions de vie précaires des habitants de Saint-Pétersbourg, décrites par Dostoïevski. L'auteur plonge le lecteur dans le quotidien oppressant de la classe moyenne russe et met en lumière les vices associés à cette condition sociale : pauvreté, alcoolisme, prostitution, maladie, et même meurtre. Est-ce un crime idéologique ? À plusieurs reprises, Raskolnikov tente de justifier son crime en développant une théorie selon laquelle certaines personnes extraordinaires – il prend notamment Napoléon comme exemple – auraient le droit de transgresser les lois morales et sociales dans le but d'accomplir un plus grand bien. Dans cette optique, les actes apparemment immoraux de ces individus seraient nécessaires pour faire avancer l'Histoire. Tout au long du récit, Raskolnikov se demande s'il appartient à cette catégorie de personnages hors du commun. En explorant ces différentes hypothèses, Raskolnikov cherche désespérément à trouver une justification valable à son acte, mais il échoue. le sentiment de culpabilité qui naît en lui devient rapidement insupportable. Malgré une série de circonstances qui auraient pu lui permettre d'échapper à la justice, il décide finalement de s'auto-dénoncer et purgera sa peine en Sibérie. Raskolnikov n'a donc pas réussi à se libérer des remords qui pesaient sur lui. Il perçoit son acte comme profondément immoral et abject, malgré ses multiples tentatives de rationalisation. C'est précisément cette perception que Dostoïevski nous invite à questionner: le crime de Raskolnikov est-il réellement un crime ? Qu'est-ce qu'un crime ? Qui décide qu'un acte doit être considéré comme criminel ?'En d'autres termes, Dostoïevski questionne la morale et les valeurs présentes dans nos sociétés : qu'est-ce que le Bien ? Qu'est-ce que le Mal ? Ces interrogations résonnent particulièrement avec les idées nihilistes qui prenaient de l'ampleur dans certains cercles intellectuels du XIX#7497; siècle. Raskolnikov illustre une tentative de nihilisme moral. Après son double meurtre, il s'efforce de rejeter les valeurs traditionnelles – selon lesquelles le meurtre est intrinsèquement mauvais – en essayant de justifier rationnellement son acte. Cependant, il échoue à surmonter le poids écrasant de la culpabilité, qui le pousse finalement vers une quête de rédemption. le personnage de Sonia joue un rôle central dans cette quête. Elle incarne la compassion, le sacrifice, et met en lumière l'idée que la rédemption passe par l'amour, la foi et l'acceptation du chatiment. À travers elle, Dostoïevski montre que la religion est la seule issue possible face au désespoir et au chaos provoqués par le rejet des valeurs morales traditionnelles. Ainsi, Crime et Châtiment offre une réponse subtile mais puissante aux idées nihilistes de l'époque. le roman démontre que l'abandon des valeurs morales conduit inévitablement au chaos intérieur. Dostoïevski rappelle que, malgré les tentatives de rationalisation ou de rejet des normes établies, la conscience humaine reste profondément attachée à une distinction fondamentale entre le Bien et le Mal.

Ce roman classique de la littérature russe, je l’ai écouté. C’est une bonne et une mauvaise chose. Une bonne chose parce que si je l’avais lu je suis à peu près certaine que je n’aurais pas été jusqu’au bout. Une mauvaise chose parce que je n’avais pas de trame papier et je m’en serais bien servi pour certains passages que j’ai eu un peu de mal à suivre à l’audio. #129683;#129704; La Russie des années 1860, je n’y connais pas grand chose. Les différences de classes sociales, les moeurs des classes populaires, des étudiants, des fonctionnaires, les relations entre les logeurs et leurs locataires etc … tout est hyper bien présenté et détaillé. La pauvreté, la douleur, la saleté … tout est sombre dans ce roman. #129683;#129704; J’ai eu plus de mal sur les parties philosophiques sur certains sujets de société ou qui ont à voir avec ce qui arrive au héros … c’était pas toujours évident de rester concentrée sur l’audio dans ces moments là. Les noms russes n’ont pas non plus aidé en général #128517;. Entre les noms d’usage, les noms complet et les « surnoms » ou diminutifs, j’ai eu un peu de mal à m’y retrouver. Pour certains personnages, je suis à peu près sûre que je les ai soit mélangés, soit dissociés alors que c’était la même personne. #129683;#129704; Bref, une bonne écoute mais un peu trop compliqué QUE à l’audio.