Prix littéraire
Denis Rudler est finaliste du Prix Jean Anglade 2025
Publié le 27/02/2025 , par Presses de la cité

Découvrez Denis Rudler, notre finaliste 2025 :
Suite à une formation d’ingénieur en micromécanique, je me suis orienté vers la formation professionnelle de personnes en insertion (demandeurs d’emploi, immigrés, jeunes suivis par les services sociaux ou de justice, personnes incarcérées). Je suis à la retraite depuis le 1er juillet 2012.
J’ai écrit une trentaine de pièces, la plupart jouées par des troupes de théâtre amateur du Nord Franche-Comté, notamment celle du Royaume d’Evette (Belfort) pour laquelle j’assure les mises en scène. Quelques-unes ont été jouées par des troupes professionnelles. L’une d’elles a été diffusée sur France Culture.
J’ai écrit plusieurs romans qui n’ont jamais été publiés.
Découvrez Cette autre part du monde...
Dans ce roman, j’ai essayé d’évoquer la vie d’un quartier où j’ai vécu durant les années 1950. C’était un quartier délabré et pauvre du centre-ville de Belfort.
Une population aux origines multiples y vivait dans un espace restreint, corseté par d’imposantes fortifications. C’était un modèle réduit d’humanité tant il y avait de diversité, aussi bien sociale que culturelle. On y rencontrait des indigents, des ouvriers, des artisans, mais aussi de petits commerçants, de modestes fonctionnaires, ainsi que des familles issues de l’immigration, ancienne et récente. À la périphérie du quartier, dans les fortifications, vivaient des Tziganes en voie de sédentarisation.
Cette diversité n’épargnait pas le lot de souffrances dues aux accidents, aux maladies ou aux violences liées à la guerre d’Algérie. Parfois, la presse locale s’emparait d’un événement et en profitait pour dénoncer un repaire de voyous et de maladies contagieuses, une verrue qui menaçait d’infecter la ville entière. Or, le quartier était riche des langues qu’on y parlait, mais aussi des cultures qui cohabitaient, des activités quotidiennes dans de nombreux ateliers artisanaux et des solidarités qui se créaient entre voisins provenant de pays que seuls les planisphères accrochés aux murs de l’école permettaient de localiser.
Certains de mes personnages sont inspirés de personnes ayant réellement vécu. Avec le temps, les souvenirs s’altèrent, les images deviennent floues. Alors, l’imagination vient combler les défaillances de la mémoire pour donner une nouvelle vie à ces laissés-pour-compte. C’est un exercice d’écriture particulièrement stimulant.
Dans ce quartier contrasté, le jeune Théo découvre la vie, une vie difficile auprès d’une mère souffrante. Les mots, les expressions qu’emploient les voisins, ses camarades d’école ou des commerçants, l’emportent à travers le monde. Dans ce méli-mélo de sonorités parfois incompréhensibles, il y a le français, la langue que parle Théo, mais qui n’est pas la langue maternelle de sa mère. À l’école, il apprend à lire et à écrire. L’école et la lecture vont lui ouvrir définitivement les portes de l’autre monde.