Arca : Le livre de Romain Benassaya

Avez-vous déjà failli abandonner un livre après en avoir lu 80 % ? On peut se dire qu'après 400 pages, la machine est lancée et qu'il ne coûte pas grand chose de filer vers la fin. Sauf qu'hier soir, le moteur a calé. Je me suis retrouvé à retourner le bouquin entre mes mains, désespéré de ne pas pouvoir lire autre chose. J'ai donc pris une décision radicale : sur les 100 dernières pages, je n'ai lu que les dialogues (ou presque). Tout de suite, la lecture est devenue plus dynamique (forcément) et toujours compréhensible. C'est révélateur de la narration lourde (euphémisme) pour ce premier roman de l'auteur. Je n'en pouvais plus de connaître les états d'âmes à répétition de ses personnages au détriment de l'intrigue qui pédalait dans une semoule épaisse, il fallait m'en extraire radicalement ou bien renoncer. Pourtant, les idées sont bonnes : courant XXII ème siècle, l'Humanité est venue à bout des ressources de la Terre. Pour se sauver de l'extinction, elle n'a d'autre choix que de coloniser une planète similaire à la Terre, à des années lumières de là. Près de 4 000 pionniers ont été sélectionnés pour ce voyage qui durera 8 ans. Pourtant, une mutinerie finira par éclater à bord. C'est la première fois que je lis un roman autant estampillé SF. Et malgré mes déboires, je ne compte pas y fermer la porte, ni même renoncer aux autres romans de Romain Benassaya, qui me font de l'oeil et auxquels je souhaite donner une chance. Peut-être aura-t'il peaufiné son style ? Après tout c'est un premier roman, je vais donc me montrer indulgent (grand seigneur que je suis !) Il n'y a pas que des déceptions : j'ai beaucoup apprécié les passages sur Encelade, et encore plus sur Mars où l'auteur développe une colonisation de la Terre complètement ratée et ou la colère des Terraformeurs gronde. Ca m'a rappelé le sort des mineurs. Suis-je un lecteur ingrat ? Est-ce normal de penser à notre prochaine lecture alors que nous n'avons même pas fini celle que nous avons sous les yeux ? La frénésie consommatrice s'insinuerait-elle jusque dans nos pages ? Hum ... Sujet trop casse gueule pour un samedi matin.