Call of the night - Tome 10 : Le livre de Kotoyama

L'histoire progresse en termes de rythme. Mais elle se précipite aussi de temps en temps, ce qui est ennuyeux. Ce manga est très différent de son début et les deux parties sont bonnes. Une bonne construction des personnages et tellement d'intrigues au final, sans avoir l'impression d'être bombardée d'informations. Des twist plot et un bon style graphique.

"Vampires VS Detective, le combat fait rage !" annonce la 4ème de couverture de ce (déjà) dixième tome de Call of the Night. Alors comment s'achève la confrontation entre Anko Uguisu , déterminée à exterminer les vampires, et Nazuna déterminée à protéger Kô ? Avec beaucoup de coeur mais hélas peu de force... Ainsi, ce dixième volume qui a tout de même boosté le rythme de la récit à travers le personnage de cette détective intriguante et dangereuse fait retomber la tension comme un soufflet avec un Kô qui est devenu le porte-étendard du coeur et de l'amitié. Le jeune homme solitaire et perché est devenu une source d'empathie toujours prêt à aider son prochain. Il réalise alors le véritable but de la détective qui est tout simplement le suicide. Pousser à bout les vampires puis se faire tuer par eux afin que plus tard, la vérité éclate quand à leur existence, voilà l'objectif du plan un tantinet nébuleux pour ne pas dire foireux d'Anko Uguisu... L'auteur de cette chronique a achevé la lecture de ce combat dans une petite déception puisqu'au final le personnage d'Anko n'est juste qu'une pauvre bougre qui a élaboré un plan faussement complexe : devenir une espèce de martyr et, de plus, on sent que Kotoyama la mangaka est tellement attachée à ses personnages qu'elle n'ose pas mettre davantage leurs vies en danger. Alors que ce combat apportait un peu de piment dans l'intrigue de Call of the night , au final, cette même intrigue est rattrapé par son cœur, par son envie de préserver les personnages quitte à les rendre moins intéressant par la suite. C'est donc le cas de cette détective qui, après la confrontation, devient une pure victime tentant de suicider, se plaignant que sa vie n'ait aucun sens avant que Kô n'ait le bon sens de lui dire "mais si on attrapait plutôt la vampire à la cause de tous tes malheurs ??" . On se demande au final pourquoi la détective n'a pas pensé plus tôt à retrouver le vrai coupable plutôt que de passer dix ans de sa vie à traquer du mordant avant un éventuel sacrifice... En somme, c'est une déception que ce tome 10 qui échoue à proposer une vrai tension et tend vers la réconciliation facile n'apportant pas grand chose à l'intrigue si ce n'est d'orienter la lecture vers un véritable ennemi, cette fois , de nature vampirique. Kotoyama tend donc à préserver tous ces personnages, peut-être un peu à l'excés tandis qu'au bout de dix tomes, la romance entre Kô et Nazuna se ralentit malgré quelques légers éclats ( la balle que reçoit Kô, l'attitude rougissante de Nazuna...). Cet appel de la nuit demeure bien trop calme mais on apprécie toujours autant cette ballade nocturne car faute de réelle tension, le style de Kotoyama est toujours aussi hypnotique avec une pointe d'érotisme vampirique traité de manière non superficiel, un véritable amour pour la douce fragilité de ces personnages qui ne manque pas de nous toucher, à commencer par la détective totalement égarée. Mais il faut reconnaitre que la mangaka est sans doute moins à l'aise quand il s'agit d'instaurer un peu de danger et d'antagonisme.