L'Empathie : Le livre de Antoine Renand

Incroyable ! Il fait partie de ses thrillers dont j'ai tourné frénétiquement les pages sans pouvoir m'arrêter. L'intrigue de base est simple, on recherche un violeur en série. Mais l'humain prend énormément le dessus sur cette intrigue, par la découverte du vécu des différents personnages. Il n'y a pas longtemps j'ai écrit un post sur le fait que la lecture apprend l'empathie, le non jugement, l'ouverture aux autres ... je ne pensais pas si bien dire. Ce récit est en plein dedans, sans vous spoiler, à votre insu vous ressentirez de l'empathie pour un personnage que, dans la vraie vie, vous auriez condamné sans chercher plus loin. Au delà de ça, je découvre la plume d'Antoine Renand, addictive, incisive, il ne mâche pas ses mots, les scènes de viols sont atroces mais c'est ce qui permet de s'imprégner encore plus du récit. Un thriller poignant, addictif et qui nous amène à son titre : L'Empathie. Car seule l’empathie permet de percer l’origine du mal et d’envisager l’absolution.

Dans ce roman d'une grande intensité, nous allons suivre les capitaines Anthony Rauch et Marion Mesny au sein de la brigade du viol de la police judiciaire. Ils sont à la poursuite d'un homme qui pénètre dans des appartements pour agresser et violer des femmes devant leur mari ligotés... Cette lecture m'a secoué, elle m'a perturbée. Je me suis posée beaucoup de questions sur l'appareil judiciaire et le suivi fait aux femmes ayant subi des agressions sexuelles. Les personnages sont très intéressants et ont des psychologies très différentes que l'on arrive vraiment à ressentir. L'agresseur quant à lui est vraiment l'incarnation du mal. Bref, un roman palpitant, une intrigue très bien menée et dont vous ne ressortirez pas indemne. Une très belle découverte.

Déçu par la lecture de ce roman qui alterne une enquête et l'histoire de l'enquêteur. Le roman est noir et profondément humain mais le personnage qui grimpe à mains nues le long des façades des immeubles parisiens ou des building est peu réaliste. L'auteur aborde le viol sans détour et avec réalisme.

Une immense claque. Dans la gueule de notre société moderne. Dans la gueule des victimes de viol d'un motard dans les ascenseurs. Dans la gueule de couples qui n'auraient jamais dû laisser leur fenêtre ouverte, parce que le Mal incarné s'y faufile pour vos pires cauchemars. Un thriller machiavélique entraîne une équipe de flics parisiens spécialisés dans les viols sur les traces d'un spécimen particulièrement pervers. Et athlétique ! Au point de grimper à mains nues les façades des immeubles, pour pénétrer dans les logements des futures victimes. D'où son surnom de "Lézard". Pour sa part, il se considère plutôt comme le mâle Alpha, seul autorisé à se reproduire, et dominant la meute. Et il entend bien le faire savoir à tous ceux qui le poursuivent. Comme une forêt de drames, chaque histoire en cache une autre. La brigade du viol n'échappe pas à cette loi primaire. Je me suis fortement attachée au capitaine Marion Mesny et à son collègue Anthony, dit La Poire. Chacun portant une croix qui se dévoile peu à peu comme la clé de compréhension d'une cartographie mentale inextricable. Louisa, la mère de la Poire est la meilleure avocate pénaliste de France, et la pire porte-parole de l'amour maternel. À moins que... "Elle s'était toujours refusée à le considérer comme une victime. A le conforter dans cette posture, dans laquelle la société tendait de plus en plus à ranger les accidentés de toutes sortes, de façon complaisante. Pendant toute sa carrière de pénaliste, elle avait observé l'augmentation de cette tendance à la victimisation à tout crin. Se revendiquer victime n'avait jamais aidé personne. On maintenait les gens dans cet état, d'une voix doucereuse, en leur laissant croire qu'un procès soigne et répare. Mieux que quiconque, Louisa savait que les assises ne résolvaient pas tout, et que les accidents sont des choses qui arrivent. Il fallait se battre." Antoine Renand excelle, avec ces ingrédients humains, à peindre une fresque infernale terriblement moderne. Ce peintre redoutable pose la question de la criminalité sexuelle et de l'empathie comme dernièremarque d'humanité. Aux flics l'empathie pour les victimes, aux avocats celle pour les criminels. Ce thriller est extrêmement addictif et les rebondissements vous laissent à peine le temps de reprendre votre souffle ! Les histoires s'imbriquent les unes dans les autres, et des faits divers ayant marqué notre histoire viennent réveiller votre mémoire traumatique. En bref, un auteur absolument redoutable !