Les illusionnistes - Climat, agriculture, nucléaire, OGM : l'enquête inédite sur les dérives de l'écologie politique : Le livre de Géraldine Woessner, Erwan Seznec

Excellent livre, dont la lecture est indispensable aux citoyens éclairés. On retiendra surtout que, pour que les illusions professées par les idéologues écologiques fonctionnent, il faut un public politique aveugle, incapable de prendre le recul nécessaire et dont l'inculture scientifique est frappante, comme dans les spectacles de magie..

Un illusionniste «produit des effets d'illusion par différents procédés mécaniques (trucages, tours de prestidigitation) et psychologiques ». C’est un magicien qui fait le bonheur des spectateurs et téléspectateurs nombreux à apprécier les jeux du cirque. Mais quand ces illusionnistes s’attaquent à nos sources d’énergies, à nos agriculteurs, et emploient la violence et le désordre pour détruire les biens de la collectivité, il est temps d’analyser leurs idées, leurs méthodes et leurs objectifs. Ce sont ces composantes de l’écologie que Géraldine Woessner et Erwan Seznec analysent dans cet essai décapant qui débute par une analyse des thèses de Malthus, Ehrlich, Ellul et Illich qui enfantent Le Club de Rome, le Rapport Meadows, et Green Peace, dont les prévisions apocalyptiques sont perpétuellement démenties par les faits, mais dictent les discours politiques et les réglementations qui en découlent. Puis les auteurs radiographient en détail les aberrations de notre politique énergétique qui, depuis 30 ans, a placé l’Europe sous la dépendance du gaz russe et décimé nos parcs nucléaires en accroissant la production de CO2. La même doxa ruine la politique agricole commune et va nous mettre en situation de dépendance alimentaire vis à vis des amériques du nord et du sud. La loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette) va freiner la modernisation du parc immobilier et rendre impossible la construction de maisons individuelles en imposant l’habitat collectif. Ces décisions politiques reposent sur des rapports pseudo scientifiques comme le démontrent les auteurs et comme l’a mis en évidence la Commission d’enquête parlementaire qui a décortiqué les causes et les raisons du doublement de nos factures électriques en 5 ans :  Le 2 novembre 2022, alors que la commission d’enquête sur notre souveraineté énergétique entame ses auditions a l’Assemblée nationale, l’anthropologue Nathalie Ortar, directrice de recherche au ministère de la Transition écologique, affirme avec aplomb, sous serment : « Suite a Tchernobyl, on a eu des écoles ou les enfants sont tombés massivement malades de leucémie. Cela a été étayé scientifiquement. De la même façon qu'il y a eu des morts massifs - on Ie sait aussi, cela a été étayé scientifiquement - de bergers en Corse.» Sommée des Ie lendemain, dans un courrier officiel, d'indiquer ses sources aux parlementaires, la « scientifique » demandera que ses propos soient retirés, finissant par reconnaitre, penaude, avoir fait preuve d'une « grave négligence» en relayant des rumeurs sans Ie moindre fondement. Effaré, l’un des membres de la commission, nous révélant l’affaire, aura cette réflexion : « Cela démontre a quel point la propagande antinucléaire a pénétré ceux qui se prennent pour des scientifiques au sein de I'institution. » L’employée du ministère, dont les mots out été retirés du rapport d'audition publiquement disponible, ne sera finalement pas poursuivie pour parjure.« Peut-on sanctionner l’ignorance et I’incompétence ? » soupire Ie même député. (p 142) Derrière le discours populiste des marchands de peur se cache un projet politique qui ne recule devant aucun mensonge. L’incroyable fausse rumeur des « bébés sans bras » ou la tentative d’extorsion de fonds contre Monsanto (Glyphostate) montre la malfaisance de certains médias et réseaux sociaux qui profite du manque de culture scientifique des électeurs et des élus pour raconter n’importe quoi en sachant que plus c’est gros, mieux çà passe. D’une lecture facile malgré l’aridité du sujet, cet essai mérite une large diffusion et doit être lu avant que le projet écologique supprime la démocratie conformément à son programme cité dans le dernier chapitre « la tentation de la dictature ».

Les « écologistes » détesteront évidemment ce livre puisqu’il est à charge contre les dérives de ce mouvement, mais il s’agit d’une charge précise, documentée et qui permet au lecteur sensible au devenir de notre planète d’accéder à des informations éclairantes, pour saisir combien certains de nos « écologistes », ne luttent finalement pas tant pour la planète que contre le progrès, la croissance et le capitalisme… Ah, et pour leurs petites carrières aussi, en politique ou dans l’associatif, le filon est porteur, visiblement, certains l’ont bien compris. Chaque sujet abordé (l’énergie, le logement, l’agriculture, le climat…) est à la fois détaillé, sourcé, parfois un peu technique mais toujours parfaitement compréhensible. Vous verrez, c’est perturbant, révoltant parfois, désespérant aussi quand on apprend la façon dont certaines politiques aux conséquences délétères sur la planète, sur le quotidien des Français ou sur la souveraineté du pays (énergétique ou alimentaire) ont été décidées pour d’éphémères gains politiques, sans jamais anticiper les effets sur le long terme. Je vous conseille vraiment de le lire si vous vous intéressez sincèrement aux enjeux écologiques, sans a priori idéologique, pour saisir tout ce qui se joue derrière les discours de façade et combien « l’écologie » est parfois devenue un lobby comme les autres, efficace, manipulateur, défendant son pré carré bien plus que l’intérêt du vivant.