Drive : Le livre de Hettie Jones

J'ai passé un bon moment avec ce recueil de poèmes. Hettie Jones fait partie du mouvement de la Beat Generation, et à travers ses écrits, elle nous parle de différents sujets, tous empreints d'une touche de liberté. J'ai été très touchée par le poème « What my Uncles Taught Me », où elle compare un oncle qu'elle aimait beaucoup, parti trop tôt, à un autre, fier et arrogant qui a abusé d'elle. Elle aborde de nombreux sujets dans son œuvre. Si parfois ce ne sont que des poèmes assez descriptifs de la nature ou de la ville, elle se permet aussi d'aborder la place de la femme, les premières règles ; et on ressent aussi beaucoup son amour pour les voitures et, à travers elles, la liberté qu'elles lui procurent. Les poèmes sont parfois très courts, parfois plus denses, mais ils sont tous très fluides à lire. Belle découverte !

"La peur c'est la mort / trompe-la encore une fois / laisse-là / à Mamaroneck". Après avoir surfer sur internet, je découvre Mamaroneck dans l'Etat de New York. Hettie Jones fait partie de la bande à Burrough, Ginsberg, Cassidy et Kerouac plus connue sous le vocable de la Beat Generation. Hettie Jones écrit comme elle parle, avec un souffle de liberté. Chaque objet du quotidien, chaque lieu a une épaisseur, une histoire. ça remue, ça part. Elle joue avec le rythme. La moitié des poèmes sont aussi en version originale. La musique en est différente. Le titre du recueil est Drive (conduire). C'est une poésie engagée contre le puritanisme, le patriarcat, contre les violences faites aux femmes, contre la guerre. Pour Hettie, la poésie est un contre-pouvoir. La poésie est éducative. Une belle découverte.

Drive est un recueil retraçant le quotidien d’Hettie Jones après sa séparation avec LeRoi Jones, militant afro-américain. Le quotidien d’une femme qui quitte la jeunesse, les enfants au bout des bras. Entre récits de liberté au volant d’une voiture, affirmation de sa féminité, mais aussi récits des guerres décoloniales, du racisme et du sexisme, “Drive” met en lumière toute l’ambivalence de cette époque, entre joie, lutte et désespoir. Une chose est sur : il faut vivre à 1000 à l’heure, et ça, Hettie Jones l’a bien compris. Une langue qui s’affranchit du lyrisme et des rimes pour embrasser la modernité et ses nouvelles libertés. Un recueil intéressant qui trace les contours de la Beat génération en poésie !