50° au-dessous de zéro : Le livre de Kim Stanley Robinson

Un bouquin qui fait froid dans le dos (ah ah). Ceux qui s'attendraient à "lire un film catastrophe" à la 2012 d'Emmerich en seront pour leurs frais, puisqu'il faut attendre plus de deux cent pages avant de ressentir le froid piquant que le titre promet, et que ce n'est pas vraiment le cœur du récit. J'ai adoré tout l'aspect "sociobiologique" de l'histoire à travers la personnalité d'homme du paléolithique contrarié du protagoniste principal, mais je me suis ennuyé devant ce déferlement d'agences gouvernementales plus ou moins obscures et cette vague sous-intrigue d'espionnage peu crédible. J'ai trouvé que l'humanité s'en sortait un peu trop bien face aux évènements climatiques mondiaux décrits (une partie des Etats-Unis, mal préparée à ces conditions extrêmes, subit presque sans broncher un hiver avec des températures frôlant - 50 degrés Celsius... les gens rallument juste leurs cheminées, et les canalisations explosent), mais Robinson parvient malgré tout parfaitement à retranscrire cette impression de froid extrême par les sensations du protagoniste principal. Je ne sais pas si c'est volontaire de la part de l'auteur, mais j'ai trouvé assez pitoyables les gesticulations des scientifiques, qui parlottent beaucoup mais n'agissent pas, plus à la recherche de crédits que vraiment les mains dans le cambouis. J'ai trouvé aussi assez dommage que Robinson ne parle pas un peu plus de nos habitudes de consommation, de l'épuisement des minerais et des matières fossiles qui ont amené à ces dérèglements. De fait, le livre n'a rien de moralisateur. Tant mieux ou tant pis, c'est vous qui voyez. Sans doute qu'en 2005, on avait pas encore totalement pris conscience de la part de responsabilités de CHAQUE être humain dans la gabegie. C'est en tout cas très bien écrit, on est loin du style clinique de certains auteurs de SF, et rien que pour la personnalité attachante du héros, ça vaut la peine d'être lu.