Ars obscura T.1 : Sorcier d'empire : Le livre de François Baranger, Yvan Lecomte

Le premier tome d'une trilogie que j'ai lu l'année dernière. C'est ce premier opus qui m'a le plus marqué. Mon préféré. Comme vous l'avez vu au synopsis, il s'agit d'une uchronie napoléonienne avec de la "dark fantasy". Et c'est génial. Ici, les complots politiques, le contexte historique, les différents personnages et l'histoire globale s'emboîtent très bien. De belles descriptions, des personnages originaux... Les scènes d'action sont très bien écrites. Comme le livre, d'ailleurs, de manière générale: concrètement, il m'avait tellement plu que j'avais immédiatement acheté les suivants. C'est la couverture, dessinée par l'auteur lui même, qui m'avait fait de l'œil. François Baranger a de multiples talents; ce livre m'a motivé à découvrir la totalité de ses œuvres. Pour être honnête j'avais toujours rêvé d'une uchronie napoléonienne fantastique. Ce livre m'a comblé. La fantasy française a de beaux jours devant elle, avec des œuvres pareilles. Et, étant fan de The Witcher (mes romans préférés), je dois avouer qu'il y a un petit style inspiré qui m'a beaucoup plu aussi. Je ne vois pas vraiment de défauts: le rythme est bon. Peut être le trop plein de personnages. Mais je les apprécie tous, quand même.

Le démarrage fut difficile. Beaucoup de personnages, beaucoup de lieux, un contexte historique (l'époque napoléonienne) supposé connu mais légèrement différent, et peu d'action. Il a vraiment fallu que je m'accroche. Ce que j'ai fait, et ce fut le bon choix! Arrivée à la fin de ce premier tome, je suis maintenant impatiente de passer au deuxième! J'espère que la suite sera à la hauteur de la deuxième partie de ce premier tome.

Un roman de fantasy uchronique sous l'ère napoléonienne.. Que se serait t-il passé si Napoléon avait eu sous ses ordres un mystérieux sorcier qui, grâce à ses pouvoirs, aurait permis à l'ogre corse de faire de la France une grande puissance impériale ? C'est la trame de fond de ce roman de dark fantasy orienté uchronie de François Baranger, illustrateur et romancier, connu pour son travail sur des jeux vidéos et des films en tant que concept-artiste. Monsieur Baranger est également illustrateur sur les intégrales grands formats des adaptations de Lovecraft chez Bragelonne. La série Ars Obsura est sa dernière saga littéraire en date. L'auteur s'était déjà fait remarqué dans l'écriture de l'imaginaire avec sa série de science-fiction Dominium Mundi. Ce premier tome d'Ars Obscura Sorcier d'Empire qui compte à ce jours trois volumes est une fantasy d'uchronie agréable à lire dans l'ensemble malgré un trop plein de personnages qui donne superficiellement de l'épaisseur à ce premier opus. En effet, Francois Baranger, mue par un amour certain envers les acteurs de ce premier tome, succombe un peu facilement à cette aventure chorale et plurielle en multipliant des points de vues qui ne sont pas tous nécessaires à la narration. Un personnage, jusqu'à alors secondaire, finira alors par avoir droit à son chapitre. Certes, cela donne de l'ampleur à l'intrigue qui nous fait épouser le point de vue des diverses pièces de l'échiquier mais, il faut reconnaitre que l'écrivain ne possède pas non plus le même talent narratif pour décrire et sublimer cette période napoléonienne. Du coup, avec ce premier volume, nous avons plutôt l'impression de rester en surface 'une aventure, certes agréable et bien rythmée mais qui manque tout de même d'un peu d'envergure et d'immersion malgré une reconstruction historique "honnête". Cela dit, ce premier tome d'Ars Obscura demeure encore une fois agréable à lire. François Baranger introduit efficacement cette période napoléonienne placée sous la menace d'un curieux sorcier que nous ne découvrons pas immédiatement. Ses héros sont charismatiques. A noter la première apparition très réussi d'Ethelinde et de ses séances de tatouages , un passage très visuel qui semble faire écho aux talents d'illustrateur de François Baranger. Pour un peu, j'aurais aimé que le romancier exacerbe un peu plus ses travail d'illustrateur dans l'écriture de ce premier volume, quitte à laisser fleurir quelques envolées descriptives pour donner davantage de corps et d'âme à ce premier tome d'Ars Obscura... Toujours est t-il que l'auteur introduit efficacement les pièces de ce vaste échiquier à commencer par le sombre héros Ludwig , la vengeresse Ethelinde, l'énigmatique Elegast , le loyal Irenion... du côté de la France puisque l'auteur nous conte aussi ce qui se passe du côté de la Russie. Ainsi, Ars Obscura est une saga qui s'étend sur différentes zones et entraine son lecteur dans une géopolitique épique et prenante inspiré forcément du Premier Empire à la différence près que l'intrigue ici débute en 1815. Dans Ars Obscura, le Premier Empire est toujours présent dans le lore. Ces points de vue ne sont pas tous indispensables mais ils permettent de mesurer l'ambition narrative d'une intrigue placé sous le signe de l'aventure, du complot et du détournement historique. L'utilisation de la magie est ici bien employée comme un élément encore nébuleux, quelque chose qui fait irruption dans ce monde. Dommage que l'auteur apporte peut-être des révélations un peu trop précoces quand à l'origine d'Elegast et de la magie sur cette empire napoléonien. En somme, ce premier tome d'Ars Obscura n'est sans doute l'une des plus bouleversantes fantasy de ces dernières années mais cette saga promet une aventure palpitante, une uchronie intéressante composée de (trop) nombreux personnages mais qui se laissent lire et apprécier pour qui voudraient savourer un bon détournement de l'Histoire par le biais du merveilleux.

Nous sommes au XIXe siècle et Napoléon a conquis une bonne partie de l’Europe. Seulement, il n’a pas réussi cette prouesse uniquement grâce à son armée. Il a reçu l’aide d’un sorcier puissant, du nom d’Élégast. Nul ne connaît son origine mais beaucoup aimeraient le voir tomber, et avec lui l’empereur dictateur. Dans cette histoire, nous suivons différents protagonistes, chacun ayant des intérêts et des objectifs divers. Parmi eux, Éthelinde et Ludwig, les deux héros au sens noble, dont l’histoire reste encore nimbée de mystère. J’ai particulièrement apprécié l’ambiance de ce roman, sombre et mystique. Il semble qu’on ne puisse se fier à personne en ce monde. La population se mure dans son silence, les différents corps d’armée ne s’entendent guère, la Garde du Sorcier abusant souvent de son statut pour s’adonner à des comportements répréhensibles. Des alliances et des complots ont lieu dans l’ombre, mais une réalité reste commune à tous ces jeux de pouvoirs, quoi qu’il advienne, c’est toujours le peuple qui trinque. En plus de souffrir des mêmes maux qu’avant la révolution, le peuple doit vivre dans la peur d’une magie obscure et de son mage tout-puissant. Une magie avec laquelle sont arrivées de mystérieuses bulles noires, d’où surgissent de terrifiantes créatures surnaturelles. Ce premier tome d’Ars Obscura m’a séduite par son univers dense et son atmosphère occulte. Un roman dont les mystères m’ont mis l’eau à la bouche. J’ai hâte de poursuivre avec le tome 2.