Ce que je sais de toi : Le livre de Eric Chacour, Loïc Renard

Un roman qu’on a du mal à lâcher. Les différents points de vues des protagonistes en fonction des parties du roman est très bien agencé. Cela nous permets de voir une progression et d’être réellement surpris par la dernière partie du roman. Merci à son auteur de nous avoir fait voyager dans le temps à travers sa plume.

Ce que je sais de toi Eric Chacour Ce premier roman d'Éric Chacour, "Ce que je sais de toi", m'a profondément émue. C'est un roman qui parle d'amour et de filiation. L'écriture est sensible, poétique et pleine de pudeur. L'auteur, avec une sensibilité rare, nous entraîne dans l'univers de Tarek, un jeune médecin égyptien des années 1980, dont la vie est bouleversée par une passion interdite. Alors qu'il mène une existence bien rangée, entre son dispensaire et le cabinet médical hérité de son père, la rencontre d'Ali, un jeune homme aux origines modestes et aux mœurs légères, ébranle toutes ses certitudes. Ce lien, à la fois intense et dangereux dans le contexte social de l'époque, pousse Tarek à remettre en question sa vie, son mariage, et finit par le contraindre à l'exil au Québec. Le roman nous plonge dans un récit qui traverse plusieurs décennies, des années 1960 à l'aube des années 2000. La narration, à la deuxième personne du singulier, alterne entre les souvenirs de Tarek, son présent à Montréal, et les répercussions de ses choix sur ceux qui l'entourent. L'auteur, à travers les transformations sociales de l'Égypte, aborde avec délicatesse et pudeur les thèmes de l'amour interdit, de l'exil, et des non-dits familiaux. Loin de tout voyeurisme, l'auteur décrit ses personnages avec empathie. C'est un roman émouvant que je vous recommande... Sophie #129719; #booklovers #bookstagram #bookaddict #booklover #book #bookstagramfrance #livres #livrestagram #livrestagramfrance #livrestagrammeuse #livresaddict #lecturedumoment #lectureaddict #lectureterminée #cequejesaisdetoi #ericchacour

L’histoire nous plonge dans les années 80 au Caire. « Mektoub » dit-on en arabe pour accepter la fatalité d’un destin qui vous échappe. Pourtant, la vie de Tarek , jeune médecin, se déroule sans accroc. Fils de médecin, il reprend la clinique paternelle, épouse la belle Mira. Le couple vit dans la grande maison familiale où règne la mère, matriarche qui tient son rang, ainsi que la petite sœur et la domestique. Tarek est devenu l’homme de la famille, celui qu’on admire et dont on attend beaucoup. Le « tu » qui raconte cette histoire familiale pleine de non-dits nous intrigue. Qui donc pour retracer la vie de Tarek tout en gardant ses distances ? Ce mystère ne sera dévoilé qu’a la page 179, dans la seconde partie. Tarek s’est exilé à Montréal où il pratique la chirurgie. Pourquoi s’être éloigné de sa famille et quitté son pays ? La réponse tient dans un prénom : Ali. Ce jeune homme défavorisé, Tarek l’a pris sous son aile et il devient son assistant au dispensaire du quartier défavorisé du Moqattam. Cette rencontre avec Ali remet tout en cause, et sa vie vole en éclats. Faut-il pour autant renoncer ? La rencontre entre deux cultures est parfois mal perçue En arrière-plan, on découvre une Égypte serrée dans son carcan de traditions, où l’on ne fait pas ce qu’on veut. « Certains amis avaient tenté de te prévenir que la présence d’Ali commençait à délier les langues, mais sans jamais en aborder frontalement la raison. Était-ce réellement la place d’un zabbal ? N’avais-tu pas les moyens de recruter un aide titulaire d’une formation médicale ? » Ce premier roman, qui sonde les âmes, est puissant. La situation conflictuelle devient vite insupportable et l’on suit le vacillement de Tarek avec empathie. Seul l’exil peut ramener la paix, croit-il, mais les blessures ne se referment pas aussi facilement. L’auteur a su raconter ces vies brisées par le biais d’un narrateur inattendu, la preuve même que le chemin du pardon est long. On souffre pour Tarek et pour son pays, si beau, mais enfermé dans une tradition qui tétanise des vies et des envies. Un roman humaniste, subtil et implacable, qui dénonce sans juger.

C’est un roman qui parle de la vie. C’est un roman qui te prend par la main. C’est un roman que j’ai lu, puis écouter. La version audio, se vit dans les trippes. On est là-bas en immersion culturelles et familiales, sous le joug de la bienséance. L’interprétation de Loïc Renard nous imprègne dans cette ambiance. Encore plus que le roman papier, il offre ce voyage en Égypte. Et d’un coup, la flamme s’allume, l’histoire se dévoile sous-entendue, l’histoire brave cette culture. Si je reste énigmatique, c’est pour que ce roman vous surprenne parce qu’au de là de la plume magnifique de Eric Chacour, au-delà de ce roman bien construit, au-delà de ces personnages attachants, l’histoire est belle, pure et pourrait vous dévoiler bien des secrets. Bref, lisez le, écoutez le mais allez à la rencontre de Tarek au Caire