C'est pas marqué dans les livres : Le livre de Julien Rampin, Odile Cohen

À force de recevoir des « publicités » à rejoindre Audible, avec des essais gratuits et tutti quanti, malgré une grande réticence spontanée, j’ai fini par craquer, et me dire que j’essaierais bien « d’écoulire » un livre – néologisme tellement adéquat, vu tout récemment sur Instagram (chez ma compatriote « lire1x » - voir https://www.instagram.com/lire1x/?igsh=bzRoc3E1YzdocXYz#), et que pour le coup j’adopte volontiers ! Par ailleurs, pendant les « heures » que je passe à plier du linge ou autres activités très mécaniques mais suffisamment silencieuses et solitaires, liées au ménage (aussi inévitables que rasantes), j’ai toujours eu l’habitude d’écouter de la musique, notamment en prévision de mes différents cours. Mais pour une fois, j’avais envie d’autre chose. Enfin, ma fille de 16 ans est quant à elle beaucoup plus convaincue que moi par les livres audio, ce qui m’a évidemment interpelée. En effet, elle a pris l’habitude de lire les livres qu’elle doit aborder pour l’école en « double ». Je m’explique : comme il faut bien qu’elle ait le livre papier (et de préférence la même édition pour toute la classe, ah ! les profs !! je rigole hein), on le lui achète suivant la liste fournie… mais elle lit ce livre papier et, en même temps, l’écoute en audio-livre ! Au début elle cherchait un peu au hasard sur Internet, ce qui m’a effrayée quand elle me l’a dit, si bien que je lui ai acheté le dernier titre nécessaire en livre audio chez un éditeur bien connu, a priori plus sérieux que tout et n’importe qui, qui se déclarerait lecteur en ligne ! Bref, ce roman est donc le tout, tout, tout premier que je découvre en livre audio (ou audiobook à l’anglais, ou audiolivre par symétrie) ! Alors, pour commencer, j’admire les lecteurs/lectrices qui prêtent leur voix à l’exercice : quel boulot quand même ! Évidemment, je n’ai pas assez de recul pour pouvoir donner un avis « éclairé » sur la qualité de la lecture de ce roman-ci, ce sera donc du brut de brut, et je m’en excuse d’avance auprès d’Odile Cohen Toutefois, j’ajouterai à ça que je n’ai absolument aucune expérience d’actrice (même à un niveau scolaire) ou de lectrice à voix haute, mais il se trouve que je suis chanteuse lyrique – certes à un niveau amateur, mais un niveau honorable paraît-il. Ainsi, je suis particulièrement sensible à la voix en général, et même à la voix parlée, dans la mesure où le chant (comme me le répète ma prof à chaque cours, avec raison) n’est jamais que le « prolongement » de la narration parlée… ou en tout cas ne devrait pas être autre chose. Mon jugement a donc un petit quelque chose d’intérieur, si je peux l’exprimer ainsi. Tout ça pour dire : j’ai parfois trouvé la voix d’Odile Cohen un peu monotone, mais j’imagine que c’est dû davantage au fait qu’on se met bien davantage d’intonations, de « personnalisation » de la narration, quand on lit tout seul dans son coin, dans sa tête, qu’à un réel ennui que provoquerait la lectrice ! Ce que je craignais le plus était d’être déçue dans les dialogues, mais le lectrice a réussi à fléchir quelque peu sa narration lorsque la parole était donnée à Colette (dame âgée bien-sur-soi) ou à Lucie (jeune étudiante un brin rebelle). Cela m’a toutefois moins marquée quand il s’agissait de Sacha (si ça s’écrit ainsi !?), Odile Cohen n’ayant pas tenté d’imiter une voix d’homme artificiellement ; ou de Pauline, la bibliothécaire, qui joue pourtant parmi les personnages principaux. Les autres personnages étant davantage en retrait, la voix de la lectrice est restée neutre dans leurs interventions, mais dès lors ça n’a pas semblé dérangeant. Sinon, de façon générale, c’était une lecture agréable malgré cette vague monotonie, et en tout cas ça semblait adéquat pour une lecture « neutre » de ce roman de type feel-good même si, au risque de me répéter, il y aurait sans aucun doute eu bien davantage d’inflexions si j’avais lu tout ça moi-même ! Quant à l’histoire même… Présenté sous forme d’un « faux » roman choral – dans la mesure où un narrateur omniscient se penche à tour de rôle sur l’un ou l’autre personnage plus particulièrement, mais aucun ne s’exprime jamais à la 1re personne du singulier, ce qui en ferait un « vrai » roman choral -, on prend plaisir à découvrir au fil des pages les différents personnages, de façon très subtile et comme il en va dans la vraie vie. Ainsi, on rencontre d’abord ce que chacun des personnages veut bien donner de soi dans les premières rencontres de ce nouveau club de lecture que Pauline, la bibliothécaire citée plus haut, a eu l’envie de créer : c’est une façade, celui ou celle qu'on montre au quotidien, qui cache bien des qualités qu’on veut parfois masquer pour ne pas se sentir « faible », et tout autant de fêlures… et inutile de dire que chacun des personnages a son secret difficile enfoui. L’amitié qui naît peu à peu entre trois personnages en particulier (Colette, Lucie et Sacha) leur permet aussi à chacun d’ouvrir peu à peu leur cœur ainsi que leurs yeux et leurs oreilles, sous la houlette discrète mais toujours présente de Pauline, tandis que les autres personnages restent donc en retrait. J’en ai carrément oublié les prénoms des deux collègues qui se chamaillent sans cesse mais ne manquent aucune réunion du club de lecture (il y avait une Pétronille me semble-t-il, mais l’autre ??), mais je garde un souvenir attendri de la vielle dame narcoleptique, jamais appelée autrement que « Madame Germaine », dont la révélation soudaine est pleine d’un humour bien un peu noir qui a fait mouche ! On aime aussi les « interruptions », à la fin de certains chapitres, qui consistent en la lecture de posts Instagram d’une influenceuse qui avait nommé son Insta « C’est pas marqué dans les livres » - à ce sujet, je dois dire que j’aurais infiniment préféré les voir imprimés sur du papier, que lus ainsi : ça m’a bien un peu perturbée ! On les trouve sympathiques, parfois touchants ; on se demande évidemment qui est ce personnage car il n’est pas nommé, et pourrait être n’importe qui des participants au club de lecture… ou quelqu’un d’autre, mais alors qui ? Inutile de préciser que (i) je ne vous dirai pas qui c’est, non mais ! et (ii) c’était à chaque fois un moment carrément prenant ! En outre, à travers tout cela, l’auteur rend hommage à toute une série d’auteurs que je suppose qu’il aime plus particulièrement ou en tout cas qu’il a eu envie de mettre en avant. Je ne les ai pas tous relevés – soit parce que je les connaissais déjà, soit parce que sur le moment ça ne m’a pas intéressée – mais on notera un hommage répété à Émile Zola et sa grande œuvre des Rougon-Macquart, ou la mention au passage d’autrices contemporaines qui jouent dans la même cour (d’un certain feel-good) que l’auteur même, comme par exemple Clarisse Sabard (dont j’ai déjà lu un livre à cause de sa mention ici ! en l’occurrence le tome 1 de « Le secret des Agapanthes ») ou Cynthia Kafka, dont je n’avais jamais entendu parler, mais ça m’a rendue curieuse, notamment à cause de son célèbre homonyme tchèque (qui de ma génération n’a pas dû lire « La métamorphose » à l’école ?). Sans même parler du travail des bibliothécaires qui est ici célébré tout en pudeur, sans entrer dans des détails techniques qui n’auraient de toute façon pas eu leur place dans un tel roman, mais l’auteur laisse bien entendre que ce n’est pas facile tous les jours, et pourtant, on continue, pour le plaisir de partager le goût de la lecture, notamment à travers la création d’un club de lecture, en espérant que « ça fonctionne » ! Un roman très agréable donc, tout doux, parfaitement dans l’esprit tellement à la mode du « feel-good », sans dramatisation excessive, malgré quelques drames du quotidien tel qu’ils peuvent survenir pour les uns et les autres, toujours abordés avec sensibilité. Il m’a touchée par son réalisme tout en pudeur. J’ai apprécié de le découvrir en livre audio, même si je ne suis pas encore tout à fait convaincue de vouloir continuer cette expérience un chouïa monotonisante avec d’autres livres. Un bel hommage à la lecture, aux bibliothèques et à tous ceux qui font vivre les livres !

Dès les premières pages, C’est pas marqué dans les livres séduit par l’authenticité de ses personnages. Lucie, Colette et Sacha forment un trio profondément humain, dans lequel il est facile de se reconnaître. Chacun, à sa manière, nous renvoie à nos propres interrogations et expériences, rendant la lecture d’autant plus immersive. Au-delà de son histoire touchante, ce roman pousse à la réflexion. Il nous invite à nous interroger sur notre propre vie : sommes-nous vraiment heureux ? Y a-t-il quelque chose à changer pour être en accord avec nous-mêmes ? Cette dimension introspective apporte une richesse supplémentaire au récit, qui résonne longtemps après avoir tourné la dernière page. Julien Rampin glisse également de nombreux clins d’œil à des personnalités du monde de la culture, un détail qui ajoute une touche de complicité et de sourire au fil des chapitres. En refermant ce livre, c’est avec un petit pincement au cœur que l’on quitte Lucie, Colette et Sacha, des personnages attachants qui nous auront accompagnés avec justesse et bienveillance. Et même si Mme Germaine ne démérite pas, c’est bien tout ce trio que l’on aurait aimé suivre encore un peu plus longtemps.

Eh voilà ce roman , je ne l’ai pas lu, je l’ai ouvert et littéralement dévoré . Il vient en top 1 de tous les romans de l’auteur que j’ai pourtant tous adorés . De nombreux sujets forts sont abordés et Julien Rampin a fait fort ! Quand des personnages que tout semble opposer se retrouvent dans un club de lecture, c’est un lien qui va se créer , de la tendresse et une amitié inconditionnelle. Lucie, Colette et Sacha. Chacun cache ses blessures et pourtant. Beaucoup d’émotion, d’espoir et d’amour de l’autre se dégagent de ce roman et c’est splendide .

Alors, il y a des livres qui vous marquent : celui-ci en fait partie ! Je l'ai vu passer sur de nombreuses pages littéraires et j'ai été attiré par le titre ! Je n'avais jamais lu de roman de cet auteur : c'est mon tout premier ! Une véritable bouffée d'amour, d'oxygène pour ce récit. Mélangez une passion pour la lecture, un club de lecture dans une médiathèque, des personnages ultra attachants, attendrissants, étonnants (sacrée Colette), des secrets, ... tout y est ! Des personnages qui se rencontrent de façon tout à fait inattendue dans cette bibliothèque ; et aux histoires personnelles prenantes. Des personnages qui, au départ, n'avaient rien pour se rencontrer et pourtant ! Mais que j'aimerais y être... On a l'impression de les connaitre. On ne peut s'empêcher que de les soutenir tout au long de leur progression dans l'histoire. L'écriture est fluide, facile, certes, mais véritablement jubilatoire. Un livre dont il faut absolument parler, faire connaitre tant il fait du bien au coeur tout bonnement ! Merci Julien Rampin pour ce superbe moment passé ! Vous m'avez littéralement embarqué.