Contes & Légendes - Perceval : Le livre de Chevalier Gambette

Il n’y a rien de très original dans l’histoire qui suit Perceval de son premier combat contre le chevalier Vermeil jusqu’à la Quête du Graal. Il s’agit de l’histoire initiatique que l’on connaît et qui relate la version de Chrétien de Troyes. En revanche, s'il n'y a rien de neuf sur le fond, je vais surtout parler de la forme de ce magnifique objet-livre. Les illustrations sont de toute beauté, on a des effets enluminures bourrés de détails, il faut prendre son temps pour tout bien observer. Les flashbacks sont sublimes. Certaines vignettes sont allongées, d’autres placées bien au centre pour mettre en valeur des éléments, celle du Graal par exemple qui est juste sublime. Les phylactères sont tous plus ingénieux les uns que les autres et liés au personnage qui s’exprime, par exemple en forme de poisson quand c’est le Roi Pêcheur qui parle. Il y a un aspect moderne avec des cases qui débordent sur d’autres, des bulles reliées entre elles sur toute la longueur d’une page, mais ça reste toujours très lisible, le public visé est plutôt jeune. Pour conclure, l’histoire, on a un petit résumé fort intéressant de la bouche de Perceval lui-même. Bref, une superbe réalisation !

Perceval est l’un des chevaliers emblématiques de la Table ronde, dirigée par le roi Arthur. Dans cette bande-dessinée scénarisée par Clotilde Bruneau et illustrée par Chevalier Gambette, on s’intéresse plus particulièrement aux débuts du jeune chevalier lorsqu’il quitte sa mère pour rejoindre la cour du roi Arthur et cherche à prouver sa valeur. Ainsi, Perceval apparaît comme un jeune homme naïf et plein d’espoir, quittant l’innocence de sa forêt pour se confronter au monde chevaleresque avec une certaine candeur qui lui réussie plutôt bien. Le récit est riche en péripéties tandis que Perceval cherche à se faire un nom. Une partie de l’intrigue tourne aussi autour de sa rencontre avec le Roi Pêcheur, où, malgré la présence du Graal sous ses yeux, Perceval ne s’en rend pas compte, et râte ainsi une occasion cruciale de s’illustrer. La narration est originale car le ton est très humoristique, presque moqueur. Les dialogues sont savoureux, souvent ponctués de traits d’humour. Globalement on ne se prend jamais trop au sérieux, tout en restant fidèle à l’histoire du personnage inventé par Chrétiens de Troyes. Le dessin de Chevalier Gambette s’accorde bien à l’ambiance de cette BD. Le trait est fin et minutieux avec beaucoup de détails. Les couleurs de Metachromia ajoutent encore plus de richesse à cet univers : des tons chauds, dorés et naturels qui rappellent les enluminures médiévales et participent à l’immersion totale dans ce monde.