Croc-Blanc : Le livre de Jack London

Livre mythique, à lire absolument ! L’auteur parvient à nous plonger dans l’esprit de Cros blanc, son évolution, ses difficultés et ses joies. Il s’agit nécessairement de l’une des plus belles histoires narratives jamais écrite, de laquelle Disney s’est en tout logique inspiré pour son célèbre film.

Quelle vie que celle de Croc blanc ! Une vie dure, de luttes permanentes contre le froid, les hommes et les autres animaux ; Une vie de survie. C'est un classique de la littérature qui m'attendait sagement. J'imaginais un livre contemplatif glorifiant la nature sauvage et son incarnation par un chien loup, alors qu’il s'agit d'un vrai roman d'aventures, qui débute dans le grand nord sauvage, le Wild. Dès sa naissance, on est dans sa tête. On suit en permanence de façon détaillée ses observations de ce qui l'entoure et qui vont façonner progressivement son comportement et son rapport aux autres. Son analyse aigue des situations lui permet de s'adapter en permanence : qui je peux mordre ou pas, à qui je me soumets et de qui je dois m’éloigner. Dès son enfance, son intelligence se forme dans une ambiance hostile et sans chaleur - à part les premiers temps avec sa mère - où tout le monde à le droit de le taper. Immergé dans son esprit, on ressent cette loi permanente du plus fort. Dans ce contexte Croc-blanc devient en grandissant un redoutable tueur qui égorge presque par réflexe - il faut se faire respecter - les autres chiens. On ressent pourtant de l’empathie pour ce tueur de chiens - c'est un exploit de l'auteur - jusqu'à se ranger à son schéma de pensée : c’est normal de fondre sans sommation sur un chien qui me fait de l’ombre et lui sectionner la jugulaire sans qu'il ait le temps de réagir. Il va même jusqu’à devenir un leader de meute qui rosse par divertissement souvent mortellement les chiens un peu trop apprivoisés qui débarquent de la ville. Il prend aussi beaucoup ! C'est inouï le nombre de morsures qu’il reçoit tout au long du roman mais c'est une force de la nature : un coup de langue sur la plaie et hop ça repart ! Etonnamment, ce loup qui a un quart de sang de chien a un besoin atavique de soumission à un homme, le dieu, fut-il fou, cruel ou injuste, acceptant ses coups et l’absence d’affection. Son obéissance aveugle lui permet d'adapter ses limites pour son maitre-dieu, jusqu’à réfréner ses instincts si dieu lui demande. Trouvera t’il un jour la sérénité ? Superbe roman que j'ai lu d'une traite. A lire absolument.

#x1f3a7audio#x1f3a7 On explore le grand nord, terre des loups, des indiens du grand froid et des colons chercheur d'or. On voit naître ce petit loup, intelligent, on grandi et souffrons avec lui.. il découvre la violence, la faim, la lutte pour survivre. et aussi le respect, la tendresse et l'amour. J'ai adoré ce livre. J'ai sauté quelques passages compliqué, mais un très joli livre. A découvrir ou redécouvrir

Grand classique de la littérature américaine, Croc-Blanc est une véritable ode à la nature. Une exploration dans les contrées boisées américaines aux côtés d’une chienne-louve puis de son petit, le fameux Croc-Blanc. J’ai été étonnée de voir que la première partie se concentrait sur la mère du loup éponyme. Un choix judicieux qui permet à l’auteur de placer les origines de Croc-Blanc, ainsi q’une vraie étude naturaliste digne d’un reportage National Geographic sur le mode de vie d’un loup : choix du partenaire, enfantement, premiers mois des louveteaux… Jack London est un auteur hors pair pour décrire les grandes étendues sauvages où règne la nature et dont les hommes ne sont que de simples fourmis. Marqué par son expérience dans ces contrées, notamment au Canada, l’auteur nous livre une immersion totale, une ode à la nature, à ses dangers, ses beautés, ses habitudes, mais aussi aux intuitions ancestrales et sauvages qui habitent chaque être. La seconde grande qualité de l’écriture de London, c’est sa façon d’explorer les pérégrinations de nos protagonistes. L’auteur nous plonge dans l’esprit de Croc-Blanc en décrivant de manière détaillée son mode de pensée, en l’amenant presque à être humanisé, mais tout en accordant une frontière sur le fait que ces animaux, oui, possèdent des émotions comme nous, sont intelligents et il ne faut jamais les considérer comme nous étant inférieurs. Mais ils suivent également leur instinct et ne doivent pas être considérés comme des animaux totalement apprivoisables, loin de là, ou alors avec force de patience et de confiance. Ils incarnent la liberté, la nature dans toute sa beauté et sa cruauté. Tout comme l’empreinte sauvage ne peut être oubliée dans le for intérieur des loups, la patte humaine non plus. Et une main nourrie par l’homme quasiment toute sa vie, a aussi beaucoup de difficultés à s'adapter dans un milieu sauvage, et sera toujours imprégnée d’une façon ou d’une autre par l’humain. Une balance, une ambivalence, qui fait de ces êtres, des animaux imprévisibles et insaisissables, les caractérisant à la fois par une conscience propre, mais aussi une loyauté influençable. A travers les pensées de Croc-Blanc, nous suivons son parcours initiatique, tout d’abord en tant que louveteau, puis une fois “civilisé” par les autochtones, utilisé à différentes fins. Il connaîtra la douleur, la solitude, la tristesse, la colère mais aussi l’amour. London nous expose la dualité humaine à la fois violente et bienveillante, et ce, à travers les rencontres de Croc-Blanc. Toute cette partie, plus que la première avec la mère de Croc-Blanc, m’a fasciné et grandement intéressé. En dehors de l’intrigue animale, Jack London met aussi en exergue l’un des plus grands mal qu’ont pu perpétrer les Occidentaux envers les autochtones : la dépendance. Dépendance à l’alcool, aux armes, aux plaisirs occidentaux qui ont amené la ruine de beaucoup de communautés indigènes. London pose un portrait social des différents acteurs de cette époque : opportunistes et pionniers malavisés usant de la violence, indigènes victimes d’échanges empoisonnées, mais aussi ceux vivant en harmonie avec la nature, le développement des grandes villes et ses ingénieurs…