De vagues herbes jaunes : Le livre de Françoise Bourdin

Le personnage de Cyril, on l’aime, on le déteste,on le plaint, on l’envie, on l’admire, on le blâme et on le méprise, tout à la fois. Pour autant, on ne parvient pas à le cerner, à le comprendre vraiment. Que veut-il ? Où va-t-il ? Peut-être, est-ce à cause du style volontairement décousu qui marque le récit. Ce manque de liant est perturbant. Et de fait, si je me suis accroché jusqu’au bout, je n’ai pas apprécié. Du début à la fin, un sentiment mitigé m’a accompagné durant la lecture, pourtant facile, de cet ouvrage.

Le premier ouvrage que je lis de cette auteure. Et rien de mieux que de commencer par l’un de ses premiers romans.   L’histoire est celle de Cyril Montignac, un trentenaire qui a hérité du domaine familial, le Peyrou, et qui l’a laissé tomber à l’abandon. Ce qui lui vaut les critiques et commentaires acerbes des habitants du village qui ne souhaitent que son départ. L’incendie qui détruit les dépendances et les quelques verdures du Peyrou va avoir raison de Cyril et va le convaincre de vendre la propriété, pour couvrir ses dettes…   Un joli roman, très court, qui nous raconte l’histoire de la famille Montignac, qui a voué sa vie à leurs terres, au Peyrou. Cyril est un jeune homme tourmenté, très solitaire, avec son chien et son cheval. Il n’est pas fainéant comme le clament les habitants du village, il a une relation avec ses terres, compliquées, ambivalentes. Il y est attaché, mais elles lui rappellent aussi son enfance malheureuse.   Je ne connaissais pas la plume de Françoise Bourdin, et même si je pense bien qu’elle a évolué entre 1974 (date où ce roman est écrit) et ses derniers ouvrages, mais ce roman est écrit avec douceur, d’une manière très simple et très triste. On sent à travers la plume, la tristesse de Cyril, la haine des villageois à son égard, et la main tendue de certains…   C’est un livre vraiment intéressant, différent de mes lectures habituelles, où tout se concentre sur Cyril, sur sa psychologie, sa personnalité, ses relations aux autres hommes.