Déréglée - Journal d'une ménopause : Le livre de Francine Oomen

À 52 ans, Francine ne comprend pas ce qui lui arrive : cerveau en compote, bouffées de chaleur, sautes d’humeur, syndrome de la page blanche… Elle ne se reconnaît plus. Jusqu’à ce qu’elle identifie la source de ces bouleversements : la ménopause bien sûr ! Voilà une BD écrite par une autrice néerlandaise queer aussi intéressante que créative, donc évidemment bonheur ! Avant que les hormones ne s'en mêlent, la narratrice essayait déjà de tout bien faire : être une bonne partenaire, une bonne mère, une bonne fille avec sa mère en fin de vie, travailler dur, faire du sport... Merci à la mère Tapedur qui vit dans sa tête et ne lui laisse pas trop de repos ! J'adore ses passages dans le livre car soyons honnêtes, on en a toutes une qui nous pourrit bien la vie avec ses armes de destruction massive : la culpabilité et la peur de ne pas être assez bien. Alors ajouter à cette longue liste de choses à bien faire la fatigue, les sautes d'humeur, les trous de mémoire, l'incompréhension, la colère, la détresse et tout explose ! Au pied du mur, la narratrice va devoir ralentir, comprendre et accueillir les crises, traîner la mère Tapedur et ses copines Marteau et Enclume en thérapie, et lentement avancer. Un récit de vie passionnant, drôle, sincère, émouvant et plein d'infos pour affronter cette fameuse ménopause. Maintenant que j'ai vu Vice-Versa 2, j'imagine un bouton rouge à la place de celui pour la puberté #128561;#128513; On verra quand ça arrivera... J'ai pris autant de plaisir de lecture qu'avec une BD d'Alison Bechdel, car on est vraiment en immersion dans la vie et la psyché de l'autrice et c'est très immersif. J'ai été bluffée par l'objet même, une mise en page très hybride, mélange de dessins, collages, textes courts ou longs, noir et blanc, couleurs, typos différentes... C'est franchement très créatif et tout fait sens ! Comme quoi, tout est encore possible même avec la ménopause !!

46 ans... Ca commence forcément à me travailler, surtout quand j'envoie paitre ma perle de mari pour rien! Je ne connaissais pas l'autrice, je l'ai ainsi découverte au minimum de sa forme... Mais non, que dis-je? Certes, elle revient sur le début de son "climatère" (mot que j'ai appris ici et que je trouve plus parlant puisqu'il indique à la fois une période critique et un barreau d'échelle) mal vécu. Mais, surtout, elle nous raconte son "combat", les mesures qu'elle a prises pour pallier cette difficulté. Le discours est donc finalement très positif. Par ailleurs, de nombreuses explications nous sont données sur ces changements, qu'elles soient scientifiques (mais très abordables au demeurant) ou physiques (l'autrice nous décrit par exemple comment surviennent les fameuses bouffées de chaleur et l'effet produit). Des conseils aussi sont prodigués, parmi lesquels: ne pas passer par un apport d'hormones pour attendre que cette sale période passe! D'ailleurs, elle nous sermonne: fait-on en sorte de "faire passer" la puberté?! Que c'est vrai! Si on a accepté ce premier passage en ruant dans les brancards et claquant les portes, pestant contre les parents et les profs, alors il faut aussi accepter ce passage, en annonçant qu'on va râler, et en s'excusant par avance... ;-)

Bien que pas encore concernée, j'ai feuilleté ce roman graphique sur un salon de la BD, et j'ai eu envie de l'acheter. J'avoue que je me suis beaucoup amusée avec ce journal-récit dessiné, écrit et illustré tout-à-fait dans l'air du temps. L'autrice raconte son histoire, sa souffrance (on ose le dire !) face à sa ménopause qui arrive alors qu'elle ne s'y attendait pas, et qu'elle prend de plein fouet, car elle a la malchance d'en avoir les effets secondaires les plus importants. Perte de mémoire, agressivité, fatigue excessive, bouffées de chaleur, et j'en passe... Cela la chamboule tellement que sa compagne met la clé sous la porte. Commence alors un long chemin vers l'acceptation et la redécouverte d'elle-même. Ce récit est sympathique, parce qu'il dédramatise et donne aussi qqs conseils, l'air de rien. Et puis, évidement, c'est drôle : ça tombe bien, c'est fait pour ça,en fait !