Frankenstein : Le livre de Mary Shelley

Bercée par l’idée d’un être sans cervelle, débordant de boulons, au teint vert, nommé Frankenstein conçu par un savant fou, j’étais complètement à côté ! L’histoire initiale de Mary Shelley est bien plus : celle d’un étudiant en sciences, passionné, qui réussit à animer de la matière morte. Il donne naissance à une créature qui n’a pas de nom. Apeuré par le physique de sa création, il la fuit et tombe en dépression. Il brillera par son caractère pleutre et égoïste. Quand à la créature, quel magnifique personnage humble, intelligent, courageux et très altruiste. Abandonné par son créateur et chassé par les humains, il va certes s’adonner à des meurtres mais au final, il est touchant. Une lecture bien menée par une jeune fille de 19 ans, réalisée après un défi entre amis, elle donne vie au premier roman classique du genre.

Frankenstein de Mary Shelley est un livre qui m’a profondément surpris, car il est bien loin de l’image d’un simple récit d’épouvante que l’on veut souvent lui attribuer. On parle de monstre, d’horreur, de science qui dépasse les limites du raisonnable, mais en réalité, j’ai découvert une œuvre bien plus profonde, un roman qui interroge notre rapport à l’autre, à la différence, et surtout à notre propre responsabilité en tant que créateurs. Ce qui m’a particulièrement touché, c’est à quel point la créature de Frankenstein est loin du monstre grotesque que la culture populaire a retenu. Elle est un être sensible, en quête d’amour et d’acceptation, mais qui est rejeté avant même d’avoir pu prouver sa valeur. Cette solitude imposée, ce regard de l’autre qui définit l’existence d’un être, m’ont semblé être le véritable cœur du roman. Ce n’est pas la science qui fait peur dans Frankenstein, mais bien l’incapacité des hommes à accepter ce qui leur semble différent. Un autre aspect fascinant du livre, et qui résonne particulièrement aujourd’hui, c’est la relation entre le créateur et sa création. Victor Frankenstein façonne une vie nouvelle, mais dès que celle-ci échappe à son contrôle, il l’abandonne, en refusant d’en assumer la responsabilité. Ce renversement, où l’inventeur devient impuissant face à ce qu’il a engendré, m’a immédiatement fait penser aux débats actuels sur l’intelligence artificielle. Comme la créature de Frankenstein, l’IA est née du génie humain, mais une fois qu’elle atteint un certain niveau d’autonomie, comment la contrôler ? Jusqu’où va la responsabilité du créateur, et que devient une création lorsqu’elle est livrée à elle-même ? En refermant Frankenstein, j’ai eu la certitude que ce roman n’avait rien d’un simple conte gothique, mais qu’il posait des questions universelles qui restent terriblement actuelles. C’est un livre sur l’altérité, sur les limites de la science, mais surtout sur le poids de nos propres actes et la peur de ce que nous ne comprenons pas. Un chef-d’œuvre de philosophie bien plus qu’un récit d’horreur.

Le docteur Victor Frankenstein est passionné par l'étude du vivant au point de vouloir créer lui-même un être vivant. Or, quand il y arrive, il est saisi d'horreur et abandonne sa Créature. C'est ce rejet qui fera de la Créature, un être au départ pur et innocent, un véritable monstre épris de vengeance. Je n'aime pas beaucoup ce docteur Frankenstein qui, non content de se laisser dominer par son hubris, se montre d'un égoïsme sans borne en laissant livrée à elle-même une créature qui ne connaît rien à la vie et devra tout apprendre seule parce qu'elle est constamment rejetée par tous les être humains qu'elle croisera. C'est la cruauté des Hommes, leur manque d'empathie et leur ignorance crasse doublée de superstitions qui pousse la Créature à devenir un monstre. J'ai été très touchée par cet être qui contemple la beauté d'un monde qu'il finit pourtant par haïr et rejeter faute de compassion et d'empathie. C'est la troisième fois que je lis ce classique de la littérature gothique et la première fois que je me confronte à la version originale. J'ai trouvé la plume de Mary Shelley magnifique, fluide et poétique. Elle m'a emmenée dans un univers beau et mélancolique. Une excellente lecture que je ne peux que conseiller.

1ère lecture classique de cette année ! Honnêtement, si je ne le lisais pas pour les cours je n'aurai même pas encore encore touché à un classique et encore moins "Frankestein". Alors, je ne m'attendais à rien dans ce très court roman. J'espérais juste passait un bon moment, et ça à quand même été le cas ! Lu en VO, alors j'ai eu droit à l'anglais du XIXème siècle de Mary Shelley. Pourtant, il n'a pas été difficile à lire, au contraire. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. Le roman est divisé en 3 volumes et j'ai commencé à accroché grâce au second. On ressent aussi la maturité de l'autrice qui évolue au fur à mesure des pages. Malgré la plume accessible, un roman court, et mon entrain qui était plus ou moins présent, j'ai passé beaucoup beaucoup de temps à le lire, ce qui m'a déplu. L'univers était tel que j'attendais. Froid, gothique et morbide. Je ne connaissais pas l'intrigue de ce roman alors ça a été une bonne surprise. Les différents éléments sont bien amenés. Sauf pour la scène du mariage, que j'ai trouvé beaucoup trop prévisible alors que le personnage principale n'a rien vu venir. Par contre, j'ai trouvé que le message que l'autrice veut faire passer était très beau et fort. Les personnages étaient tous très bien construits. L'aspect psychologique est très bien expliqué par l'autrice notamment avec La Créature. C'est un personnage que j'ai adoré. A travers lui, l'autrice explore différents aspects sociétales qui sont encore d'actualités ! Le personnage de Victor est ambitieux et se retrouvent dépassés. Les personnages plus secondaires sont eux aussi, très bien travaillés. Bref, "Frankestein" est un bon roman. Je n'en attendais rien et il ne m'a pas déçu plus que ça. Je lui reproche juste ses quelques longueurs (notamment dans le volume 1) et certains aspects de l'intrigue qui était prévisible. Je le recommande à celles et ceux qui souhaitent découvrir un classique qui transmet un beau message dans un univers sombre.