Histoire du Japon médiéval le monde à l'envers : Le livre de Pierre-François Souyri

Poche

Perrin

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Enfin en poche une histoire du Japon médiéval par le meilleur spécialiste du Japon en France.

A travers l'ascension des samouraïs et la naissance d'une société guerrière qu'on a pu qualifier de féodale, ce livre nous plonge dans les temps troubles du Moyen Age japonais (XIIe-XVIe siècle). Pierre-François Souyri montre l'importance des conflits sociaux qui déchirèrent le pays, la poussée des classes populaires, les diversités régionales, l'émergence, enfin, de nouvelles formes culturelles à l'origine du Japon " traditionnel ". Chemin faisant, il éclaire la dynamique d'une société fondamentalement instable que les chroniqueurs contemporains désignaient comme " un monde à l'envers ".

Ancien directeur de la Maison franco-japonaise de Tokyo, Pierre-François Souyri est professeur à l'université de Genève où il enseigne l'histoire japonaise. Il est l'auteur, entre autres, de la Nouvelle Histoire du Japon.

" Une évocation des temps médiévaux japonais qui ne craint pas les morceaux de bravoure.[...] Il y a ici quelque chose qui s'apparente au souffle littéraire d'un Duby. "
Philippe-Jean Catinchi, Le Monde

De (auteur) : Pierre-François Souyri

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finitysend

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Je suis venu au japon médiéval par les châteaux. J'adore les châteaux japonais. En effet ils sont un mystère pour moi ,car selon les règles de base de la poliorcétique ils ne devraient pas exister tels qu'ils sont. Mais ils existent. Ce que l'on entend par moyen-âge au Japon est une période assez longue, de 1185 à 1573 ou 1603. Il est impossible de résumer brièvement l'histoire politique de ce territoire très morcelé pendant cette période en peu de mots. Le japon est fondamentalement une singularité absolue qui a pour base un switch étonnant désormais invisible et intraçable. Le japon antique repose beaucoup sur un fond de populations originaires de Corée (donc des sibériens). Des populations qui ont supplanté culturellement les Aïnous (entre autres) de l'archipel. Mais le japon contrairement à l'idée qu'on s'en fait est une société créole qui s'ignore largement. La langue japonaise entretient des liens grammaticaux très forts avec le coréen mais elle a excessivement peu de lexique en commun avec les dialectes historiques coréens. Les continentaux qui ont migré sur l'archipel parlaient une langue apparenté fortement aux dialectes coréens connus actuellement. Mais c'était une langue qui n'a pas survécu suite à des défaillances politiques sur le continent. le fond japonais est donc en partie apparenté à une Corée qui a disparu et qui a grandement façonné le japon en osmose avec des éléments insulaires antérieurs. La question fondamentale que pose la lecture de cet ouvrage de qualité est de savoir si le terme médiéval est approprié ? En fait le pouvoir repose comme en Europe sur des allocations de terre domaniale. Le Shogunat distribuait ses domaines à des « amis » et ces terres restaient gérées par des administrateurs du pouvoir central .Avec le temps et de manières variées ces différents acteurs s'approprièrent ces terres et créèrent des armées privées dont certaines furent très importantes. Le lien au départ était d'origine contractuel : Allocation de domaine contre services militaires. Il y a une idéologie de type pseudo familiale qui plane et qui cimente ce système assez bancale finalement car très vite il ne repose plus sur des institutions gouvernementales mais sur des liens privés assez aléatoires théoriquement car finalement ces liens sont des liens interpersonnels fluctuants structurellement et sur des légitimités contestables car déviantes. Par ailleurs le territoire était divisé entre des gouvernorats dont les maitres (les shugos) devinrent aussi de plus en plus indépendants. Les shugos tenaient compte des coutumes locales et des lois militaires. Ils avaient des fonctions de police, de collectes de taxes. Ils étaient l'institution qui rendait le pouvoir shogunal solide en répondant à des convocations militaires et en défendant la capitale par rotations arbitraires. Ils s'approprièrent les pouvoirs du gouvernement central. Comme les shoguns avaient écarté l'empereur du pouvoir politique et non religieux. Je conclue en soulignant que les shoguns matèrent la noblesse du japon comme le fit Louis XIV (sourires) en obligeant les nobles à résider dans la capitale. Mais là ce n'est plus le moyen-âge. C'est un ouvrage long mais agréable à lire mais cependant l'histoire politique compose un ensemble difficile à appréhender à cause de sa longueur et de son aspect vraiment détaillés. Personnellement je conclurai en soulignant que les comparaisons entre l'Europe et le Japon enseigne à mon humble avis que structurellement les ressources étant locales et le plus souvent immeubles elles avaient vocation à être détournées et ce n'est pas par hasard que l'astreinte à résidence est apparue comme une solution viable en France et au Japon pour solutionner cette problématique.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Sciences Humaines & Savoirs , Histoire
  • EAN
    9782262041892
  • Collection ou Série
    Tempus
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    528
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Pierre-François Souyri

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11,00 € Poche 528 pages