Il était une fois Lamartine : Le livre de Sylvie Yvert

Sylvie Yvert nous raconte la vie de Lamartine (principalement sa carrière politique) par la bouche ou plutôt la plume de son épouse, l'Anglaise Mary Ann devenue Marianne. le style est donc celui des aristocrates du XIXème, ce qui ne le rend pas particulièrement sexy. Mais le travail de recherche est remarquable, car ce roman, qui n'en est pas vraiment un, suit presque jour après jour l'évolution des ambitions politiques du poète, ce qui parfois rend sa lecture quelque peu fastidieuse, mais qui constitue un véritable cours d'histoire. J'ignorais l'importance De Lamartine dans la politique française de l'époque. Il nous est présenté comme l'honnête homme par excellence, refusant toute attache à un parti, votant à gauche ou à droire selon sa conscience. C'est un modéré, approuvant l'esprit de la Révolution, mais non ses débordements. Plutôt royaliste au début, il en arrive vite à défendre l'idée d'une République, et réussira à l'imposer en février 1848. Au sommet de sa gloire, il refusera toutefois d'occuper les postes importants qui s'offraient à lui. Pour ne jamais se compromettre, nous dit son épouse sans doute peu objective, plutôt parce qu'il n'a pas été un véritable homme d'action. Idéaliste certes, qui supprima la peine de mort, l'esclavage, mais désireux avant tout de montrer une image de parfait gentilhomme. Ainsi il n'hésite jamais à aider financièrement quelqu'un, alors que lui-même croule sous les dettes. Mais il n'y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne ! Quelques mois après l'instauration de la République, et l'espoir d'un vrai changement de mentalité, Louis Bonaparte vient perturber tout ça et fait renaître des envies monarchiques. Etre le neveu de Napoléon n'est pas rien et le peuple n'a pas oublié le « grand » ( ?) homme. Découragé, écoeuré de voir ce peuple qu'il a défendu retomber dans ses anciens travers, Lamartine reniera quelque peu ses idées politiques et terminera tristement sa vie, malade, ruiné, rancunier, et oublié de la France. L'image qu'il donne alors de lui a changé et est bien moins sympathique.