La Chute de la lune - Tome 1 La Prophétie : Le livre de James Rollins

Vous avez déjà rêvé d’une rencontre entre les films catastrophes et la fantasy ? James Rollins l’a fait. Avec ses inspirations venant aussi bien de The 100, Terry Brooks, Anne McCaffrey ou N.K. Jemisin, il a réussi à imaginer une histoire addictive et divertissante aux frontières entre la SF et la fantasy, un genre qui décidément a le vent en poupe. Si le nom de James Rollins ne vous dit rien, peut-être que James Clemens vous dira quelque chose. En effet, l’auteur qui écrits sous ces pseudos a déjà connu le succès chez nous avec sa saga Les Bannis et les Proscrits en pleine vague Bit-Lit avec son histoires de sorcières dans une bande de hors-la-loi redresseurs de torts. Il revient ici dans quelque chose de totalement différent où pourtant on retrouve, selon moi, les mêmes forces et faiblesses : à savoir, une lecture addictive et divertissante mais un univers survolé et des personnages clichés. En bref, ça se lit bien mais ce n’est pas foufou. Tout commence comme son nom l’indique pour une prophétie qui annonce la chute de la Lune. Sur une planète Terre qui a cessé de tourner depuis bien longtemps et dont la géographie ainsi que le peuplement a bien changé, ce n’est pas surprenant. Je m’attendais donc après ce constat à suivre une aventure qui allait soit expliquer ce qui était arrivé, soit qui allait tout faire en sorte que cette chute ne se produise pas ou du moins qu’elle affecte le moins d’humains possible. C’était bien mal connaître l’auteur. J’ai eu l’impression de lire un tome entier de filage. Certes, cela se lit très bien. J’ai beaucoup aimé découvrir le bestiaire de cette nouvelle planète Terre notamment, grâce aux illustrations de Danea Fidler qui accompagnent la lecture. Celles-ci ont des allures de chimères terrifiantes ou d’animaux ayant été touchés par la radioactivité. Dégoûtant à souhait ! Mais l’auteur nous lance sur les routes pour ne jamais en sortir, comme s’il y avait une course pour aller toujours plus haut, toujours plus loin. On voyage, mais sans les descriptions pour se rendre compte de la différence entre cette Terre et la nôtre. On apprend des choses, mais très minces et brèves, sur son évolution et celle des sociétés. On croise notamment une »femme-statue » des plus fascinantes, une androïde ?, qui est fort utile en histoire. Mais dans l’ensemble, il y a beaucoup de blablas pour très peu d’avancées de l’histoire. Heureusement, même s’ils sont on ne peut plus classiques, pour ne pas dire vu et revu, les personnages rendent ce voyage agréable. J’ai aimé découvrir au fil des aventures celle qui a eu la première vision, Nyx, la façon dont elle a été conçue, dont elle est née, comment et où elle a grandit, ses liens avec les »chauves-souris » et ce qui fait d’elle un être à part. Elle me fait penser à une version gentille et naïve de Clarke dans The 100. A ses côtés, on trouve le jumeau déchu d’un prince prêt à tout pour s’en débarrasser, ce qui va ajouter un petit twist politique à l’histoire et ajouter des poursuivants. Il y a aussi l’équivalent du gentil Sam de Games of Thrones, dans l’ami de Nyx qui l’accompagne dans sa quête et tente de l’épauler. Sans oublier, le vieux chevalier, sorte de Geralt du Sorceleur, qui va se greffer au groupe avec son besoin de rédemption. Cela donne une jolie troupe à qui il va arriver bien des aventures, aventures qui se lisent toutes seules malgré mes bémols grâce à la science narrative de l’auteur, qui rend tout cela bien addictif. C’est donc plutôt assez facilement que je me suis collée dans les basques de tout ce petit monde pendant plus de 900 pages pour certes, aboutir pas beaucoup plus loin qu’au début de l’histoire en terme de progression narrative de l’intrigue, mais après avoir vécu bien des aventures, traversé bien des lieux, rencontré bien des créatures effrayantes et tentée de percer à jour derrière ce décor de »science-fantasy » des éléments qui relevaient de notre époque. Je sens un peu trop les influences de certains auteurs mais en moins bien, La Terre Fracturée de N.K. Jemisin en tête qui fut un immense coup de coeur. Cela joue malheureusement en défaveur du titre actuel… Ce fut cependant une lecture vraiment divertissante où je me suis amusée face à ce mélange inattendu de film catastrophe à venir avec la Chute de la Lune, de SF avec cette Terre ravagée par des millénaires d’absence de rotation et de Fantasy avec l’introduction de prophétie, de créatures effrayantes et de foyers politiques moyenâgeux. Certes, j’aurais aimé un univers, des personnages ou des thèmes plus denses et percutants, mais ça fait du bien aussi parfois des lectures faciles, légères, qui se bouffent malgré leur épaisseur. Je suis donc curieuse de découvrir la suite, qui d’après Wikipedia serait traduite par Emmanuel Chastellière et arriverait chez nous sous le titre de L’Ultime Secret de la Glace Bleue.