La Danse de la tarentule : Le livre de Claire Blanchard

Émilie est une enfant douée. Les adultes ne s’en rendent pas compte et elle ne le sait pas elle-même mais elle l’est. En fait, tous les enfants sont comme Émilie. Ils ont tous en eux l’insondable talent de la sincérité et de l’instinct. Mais Émilie fait partie de ces enfants qui n’ont pas la chance d’un foyer aimant, qui ne peuvent se réfugier dans les caresses de leurs parents. Non. Émilie vit loin de ses parents, partis vivre et travailler en Afrique. Oh, elle les voit. Deux fois l’année pour les fêtes et l’été. Et à chaque fois, c’est comme si le ciel gris de son existence s’estompait. Comme si, tout d’un coup, les gifles de sa tante et les réprobations de sa grand-mère n’existaient plus. Heureusement pour elle, elle vivra à nouveau avec ses parents, elle retrouvera les baisers de sa mère, l’équilibre d’une famille unie, l’ordre des choses rétablit. Mais que sait-elle de ses parents ? Elle n’a que de vagues souvenirs de sa toute jeune enfance. À quel point la confiance d’une enfant peut elle être aveugle ? À quel point une enfant peut-elle accepter les situations les plus extrêmes pour l’amour d’une mère ? La danse de la tarentule… Il n’y a pas de mystère quant à la tarentule, mais qu’en est-il de sa danse ? La danse est faite de joie, de légèreté et de liberté. Mais cette liberté ne peut-elle pas mener à la désinvolture ? Entraînant avec elle aveuglement et aliénation ? La danse… Pourrait-elle être la chasse ? Ses subterfuges utilisés afin d’attirer sa proie ? Faite de séduction et de mensonges menant tout droit au danger ? Je me suis laissé prendre par les mots et l’histoire de Claire Blanchard. Son histoire est si touchante que je n’ai pas pu laisser de côté ce roman. Je n’ai pu abandonner Émilie, je n’ai pu la laisser seule face au monde si horrible des adultes qui l'entourent. Avec ses mots, si bien choisis, son histoire, si forte, et son regard, si juste, j'ai ressenti toute l'horreur d'une enfance faite de violence. L'injustice, la douleur, le sang, les maux... J’ai reconnu en Émilie une part de l’enfant que j’ai été mais aussi une part de tous les enfants que j’ai pu rencontrer et connaître dans ma vie. Que reste-t-il de leur passé ? Que leur reste-t-il pour vivre le présent et construire leur avenir ?