La Promesse : Le livre de Marie de Lattre

Un roman très intime. Cette histoire m'a profondément touché car l'on sent au cours du récit tout le poids de l'Histoire et les conséquences sur l'humain même des années après, voire des générations. Une belle histoire dans l'enfer de 1942, le destin de ce petit Jacques tient à une promesse et je trouve ça tellement beau. Une lecture qui m'a fait ressentir beaucoup de sentiments différents de ceux auxquels je suis habituée dans les romans sur la guerre. Car il ne s'agit aucunement d'un récit de ce qu'il se passe dans les camps, c'est un récit de tendresse, d'amour, de lucidité ...

Il me semble que je ne pourrai plus passer devant le Lutetia sans penser à La Promesse de Marie de Lattre. Livre très émouvant qui retrace l'itinéraire des Kogann, Otchakovsky, Mandelstam, des ancêtres de Philippe, devenu journaliste en Amérique, mais aussi l'histoire d'Au revoir les enfants et l'oeuvre de Modiano et les fait revivre autrement. Nous écoutons le Kaddish qui les transperce et nous comprenons son émotion au Mémorial de la Shoah. Nous comprenons aussi les vingt ans qu'elle a mis à écrire ce livre, véritable immersion dans un passé secret qui lui permet enfin de devenir elle-même et d'aller vers l'avenir, avec sa famille. Nous comprenons enfin ce que signifie l'expression Justes parmi les Nations. Un livre qui rejoint tous ceux qui ont pu être entravés par un secret lourd à porter.

Promis, ce livre ne vous laissera pas indifférent, car ce récit n'est pas banale. Marie de Lattre nous offre l'histoire longtemps cachée de ses grands-parents paternels. Mais elle va découvrir qu'elle n'avait pas, comme tout le monde, un papy et une mamie mais 2 de chaque et que le deuxième couple était juif. Comment est-ce possible ? L'auteur va faire un très long travail de détective pour soulever la chape de silence recouvrant une partie de l'enfance de son papa. Lever le voile sur tous les mystères du passé n'a pas été chose facile. J'avais adoré la carte postale d'Anne Berest, mais même si la démarche est proche, l'histoire et la narration sont bien propres à l'auteur et c'est passionnant. En ce 80ème anniversaire de la découverte du camp d'Auschwitz, témoigner toujours et encore est de + en + nécessaire, les survivants se faisant de + en + rare !

Avec ce premier roman autobiographique, Marie de Lattre nous invite à entrer dans l’histoire de sa famille. Une famille dont elle apprend la singularité, à l’adolescence : son père lui confie alors qu’il a été adopté, que ses véritables parents étaient juifs et qu’ils ont été déportés et assassinés à Auschwitz. Mais cette histoire familiale recèle bien d’autres secrets, que l’auteure ne connaitra que bien plus tard, à la mort de son père, lorsqu’elle se verra confier une enveloppe remplie de photos et de lettres. Autant d’indices qui viendront nourrir une enquête et qui l’amèneront à découvrir la relation particulière qui unissait les parents adoptifs et les parents biologiques de son père.