L'Armée des ombres : Le livre de Jean David Morvan, Emmanuel Moynot, Joseph Kessel, Benoît Lacou

Club N°60 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique ------------------------------------ JD Morvan continue son travail de mémoire autour de la résistance en adaptant un livre (pas lu) de Kessel devenu un film (pas vu non plus) de Melville. Un hommage aux résistants et à la Résistance qui nous plonge dans cette époque sombre. Le dessin de Moynot colle bien au récit et on est vite embarqué, à lire donc ! A noter : le dossier de fin est très documenté et complète parfaitement cette BD. Clément ------------------------------------ La tension, le risque et le sacrifice des résistants français durant la seconde guerre sont très bien montrés. Laurent L ------------------------------------ Différents récits, différents lieux. Ce travail de mémoire est intéressant et bien nourrit de faits historiques. BP ------------------------------------ Nouvelle BD de JD Morvan sur la période de la 2e guerre mondiale (Adieu Birkenau, Simone, Madeleine Résistante, etc.) Il est actuellement LE référent BD de cette période. J'ai eu un peu de mal à accrocher au scénario, qui se déroule dans plusieurs endroits géographiques, jusqu'au moment où les 8 résistants arrivent à la ferme de madame Viellat. À partir de là, le scénario est plus clair. Pas ma BD préférée de JD Morvan sur tout son travail de mémoire, peut-être dû aussi au respect scénaristique du livre de Joseph Kessel (que je n'ai pas lu) mais quand même un très bon moment de lecture. Aaricia ------------------------------------

A grand renfort de brun, d’ocre et de marron, Moynot restitue une période sombre de l’histoire de France d’où émergent des personnages rédempteurs. Les traits de visage taillés à la serpe concourent à la dramaturgie du moment. Le trait est proche d’un semi-réalisme, aux silhouettes tranchées. L’heure n’est pas à la rondeur, aux volutes et aux courbes. Toutes les compromissions sont écartées au profit d’un graphisme anguleux aux couleurs ternes. Le ciel n’existe pas. L’horizon est un aplat aux couleurs successivement rembrunies. L’ombre s’incruste dans le dessin au point d’en disputer la structure : Moynot dessine l’ombre...et ça se voit. A défaut de suspense, le scenario emprunte au documentaire que les imperfections des visages brouillent par instant. Le roman témoignage de Joseph Kessel y sert vaguement de trame. Un dossier historique en fin d’ouvrage renforce l’intérêt d’une lecture qui l’est moins.

La résistance mise en image d’après le roman de Joseph Kessel. C’est l’histoire de ces anonymes qui agissent dans l’ombre en cachette de leur famille pour s’opposer à l’occupant au péril de leurs vies. On est pris par l’histoire de ce réseau et de ces résistants. Un film a été tiré de cette histoire, réalisé superbement par Jean-Pierre Melville. J’ai retrouvé dans la BD les mêmes sensations que dans le film quand Lino Ventura refuse de courir ou quand Simone Signoret (Mathilde) marche vers son destin sur le trottoir à la fin du film. J’ai apprécié cette BD, j’ai eu un peu de mal avec le visage de certains personnages pour les replacer dans le contexte. Il me reste à lire le roman pour compléter cette histoire.