L'aube des dragons : Le livre de Anne McCaffrey

Le Vol du dragon (dont la première partie, La Quête du Weyr, remporta le Prix Hugo du roman court en 1968) est le premier tome publié de La Ballade de Pern. Il sera suivi de nombreux autres dont les histoires s’échelonneront avant ou après cette époque. La dernière édition de cette saga propose un ordre de lecture chronologique. Le Vol du dragon se retrouve ainsi dans le troisième volume de l’intégrale. Pour une première lecture, je ne peux que vous déconseiller cet ordre qui ne vous permettra pas de vous immerger pleinement dans ce riche univers, et qui vous dévoilera un peu trop tôt la résolution de certaines intrigues. Lorsque l’orbite de l’Étoile Rouge se rapproche suffisamment de la planète Pern, elle déverse dans son ciel des fils mortels. Les chevaliers-dragons et leurs bêtes majestueuses s’élancent alors pour les calciner et protéger ainsi tous les êtres vivants menacés. Pour les habitants de Pern, cette histoire n’est qu’une simple légende, car depuis 400 révolutions, aucun fil argenté n’a fait son apparition. Les seigneurs des forts répugnent à payer la dîme aux chevaliers-dragons qui sont tombés en disgrâce. La preuve, il ne reste plus qu’un seul Weyr et trop peu de dragons à l’intérieur. Pourtant, les fils ne sont pas issus d’un mythe et l’Étoile Rouge brille aujourd’hui haut dans le ciel. Le danger semble imminent. L’unique reine dragon ayant pondu un œuf d’or, les chevaliers partent en quête de jeunes filles capables de donner l’Empreinte à cette nouvelle reine. Lessa ferait une candidate idéale avec sa capacité à comprendre tous les dragons. Mais seule la soif de vengeance gouverne son cœur. Quand elle était enfant, Fax assassina sa famille pour s’emparer de leur fort. Cela fait dix ans qu’elle fomente sa chute et elle est prête à tout pour le voir mourir et revendiquer Ruatha. À la frontière entre la fantasy et la science-fiction, Le Vol du dragon est un roman incontournable tant par son univers fascinant que par ses personnages attachants. Les liens d’amour qui unissent humains et dragons sont magnifiquement retranscrits et on ne peut s’empêcher de se demander qui est réellement le maître, si maître il y a. Sur la quatrième de couverture de l’édition de 1989, il est noté : «#8201;Anne McCaffrey fut l’un des premiers auteurs de S.F. à centrer ses romans sur un personnage féminin#8201;». En effet, une héroïne aussi téméraire qui s’émancipe de l’aval des hommes a de quoi surprendre au siècle dernier. Néanmoins, les mœurs ont évolué et ce qui peut décontenancer aujourd’hui est tout autre. Par exemple, la nécessité pour les chevaliers-dragons de chercher des femmes belles, jeunes et minces fait grincer des dents. Malgré la position de choix qu’elle va atteindre, Lessa sera relégué au second plan. Pourtant elle n’aura de cesse de se battre pour trouver sa place dans un monde qui ne lui convient pas. Une lutte effrénée magnifiquement rendue par l’écriture fluide d’Anne McCaffrey.

Dans le cadre du challenge de l’imaginaire j’ai décidé de ressortir 3 auteurs dits classiques dans ce genre. Pour moi il s’agit d’Anne Mccaffrey, Marion Zimmer Bradley et du couple Eddings. Premier roman publié (en 1968 !) dans la très longue saga de Pern, LE VOL DU DRAGON s’apparente à un ensemble de quatre nouvelles, certaines précédemment publiées en revue: « La Quête du Weyr », « Le Vol du Dragon », « Poussières » et « Le Froid Interstitiel » qui établissent l’univers de Pern. Un début en fanfare puisque « La Quête du Weyr » obtint le Hugo du meilleur roman court tandis que « Le Vol du Dragon » gagnait pour sa part le Nebula l’année suivante. Bref après ce petit aparté introductif à la saga j’en reviens à ma lecture. Je commence donc ce défi par le tome 1 de La vallée de Pern avec Le vol du dragon. Comme dit précédemment c’est le premier roman publié de cette série qui en comptera 27. Ce n’est cependant pas le roman que l’on peut considérer comme le plus introductif car il nous propulse dès le départ dans une situation de crise plus que dans la découverte. C’est ainsi que certains termes utilisés et inventés par l’auteure seront un peu flous de prime abord mais rapidement compris dans le contexte ambiant (comme Weyr, gueyt …). Pour ce qui est de l’univers il faudra peut être un peu plus de temps pour découvrir en quoi ce fantasy medieval peut être considéré en fait par les puristes comme de la Science-fantasy. Pern. Cela fait plus de 400 révolutions que les Fils ne sont plus tombés. 400 révolutions que les chevaliers-dragons périclitent pour ne plus être qu’une poignée. 400 révolutions que leur présence semble pour le reste du peuple devenir inutile et encombrante. Pern est une planète qui a subi dans le passé le passage d’un astre erratique sur un orbite irrégulier: l’Étoile Rouge. De son passage cet astre recrache aux abords de Pern des filaments argentés qui en chutant détruisent tout sur leur passage. Tels de l’acide ils rongent toutes matières et une fois enfouis dans le sol détruisent tout espoir de vie. La seule riposte face à ces Fils est une attaque de dragons cracheurs de feu et de leurs chevaliers. C’est ainsi que la chronologie de Pern a fini par se baser sur les révolutions de l’astre en question pour mesurer le temps. Le Weyr de Benden À l’heure actuelle il ne reste qu’un Weyr, ce que l’on pourrait considérer comme un fort pour les chevaliers-dragons et leurs montures. Il faut bien se rendre compte que la créature appelée dragon n’a rien d’une miniature. Elle est chevauchée par des hommes et des femmes adultes pour lutter contre les Fils. Il leur faut donc des logements adaptés à cette vie dangereuse et à cet état d’alerte imminent (pour ce dernier point c’était du moins le cas 400 révolutions plus tôt). Nichés dans des cavernes en hauteur ils peuvent ainsi s’élancer chacun de leur grotte personnelle. De même les hommes et femmes ont ils aussi des grottes plus petites creusées à même la roche et reliées les unes aux autres par des escaliers. Selon les écrits anciens, les Fils doivent revenir. Mais plus personne n’y croit ou presque et la vie même dans le Weyr restant s’est embourbée dans la routine. Dragon bronze Mnemmenth Seul un homme et son dragon-bronze ainsi que les hommes sous son commandement croient au retour du danger. F’lar le chevalier-dragon de Mnemmenth est persuadé après voir étudier les anciennes archives que les Fils vont revenir. Mais aussi qu’ils ont besoin d’une nouvelle Reine et de sa Dame pour apporter du sang neuf et secouer tout ça. Ramoth une Reine dorée Ce tome nous apporte beaucoup d’informations sur cet univers. Sur les chevaliers dragons et leur rôle au travers d’anciennes ballades écrites et transmises au fil des Révolutions par les Harpistes. D’ailleurs de nombreuses ballades sont intégrées au roman en guise de tête de « chapitres ». Elles permettent une immersion dans le quotidien et le passé de nos personnages. Car Ann McCaffrey nous propose ici à la fois un univers riche en histoire avec la résurgence des Fils et les anciennes ballades, mais aussi personnages et catégories de métiers. Pas de cosmologie mais un univers médiéval fantastique empli de dragons, de chevaliers, de Seigneurs et d’Artisans. Et mis en avant dans ce tome : F’lar et sa conviction du retour des Fils. Mais aussi Lessa et sa vengeance d’abord puis son implication et sa rébellion face aux Traditions oubliées et à l’encroûtement des chevaliers. Sur ce dernier point ces deux là se sont bien trouvés. Par contre leurs forts caractères va les opposer aussi à de nombreuses reprises et occasionner de sacrés heurts parfois mais aussi de grandes choses. Il faut cependant dire qu’ils sont plutôt désagréables à suivre au départ. Chacun ayant à cœur SA mission avant tout le reste. Le lecteur pourra alors les détester mais aussi petit à petit découvrir ce que cache chez chacun d’eux ce caractère entêté et parfois obtus . C’est d’ailleurs grâce à cet entêtement que beaucoup de choses vont changer dans le Weyr et ailleurs. Par ses tendances à la rébellion Lessa va faire des découvertes qui réécriront l’Histoire de Pern future mais peut être aussi passée. C’était une relecture pour moi mais un éternel plaisir à retrouver mes dragons préférés, leur humour, leur mode de pensée simple mais pas simpliste. Il n’y a que l’humain pour se compliquer autant la tâche. Bref un coup de cœur même après des années d’écart entre deux lectures. Si ma chronique vous a paru un peu flou sur cet univers ou que cela vous donne envie d’en savoir plus avant de vous lancer voici une page wikipedia assez détaillée pour combler ces lacunes : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/La_Ballade_de_Pern Enfin voici une chronologie de lecture basée sur les dates de sorties aux US et préconisée par l’auteure elle-même : https://www.babelio.com/liste/12421/La-Ballade-de-Pern-dAnne-McCaffrey à moins que vous ne préfériez les lire dans l’ordre chronologique dans l’univers de Pern au fil des passages de l’Étoile Rouge, ce que je conseillerais plutôt pour une relecture.