Le Doute : Le livre de S. K. Tremayne

Première découverte pour moi de cet auteur britannique et après ce premier opus, certainement pas la dernière. J'ai, en effet, trouvé particulièrement efficace la façon dont, sur la forme, l'auteur amène son lecteur à douter autant que ses personnages... et ce, jusqu'à la fin de l'ouvrage. Difficile d'en dire trop pour ne pas éventer le suspense de ce thriller psychologique sombre et efficace. Il a le mérite d'évoquer plusieurs thèmes : la difficulté de faire le deuil d'un enfant, les relations de couple difficiles avec la perte d'un enfant, avec leurs possibles dérives adultères, la façon dont on peut se laisser manipuler par des faux-semblants, les difficultés à faire face à un traumatisme (et notamment le rôle non négligeable du déni)... mais surtout, celui-ci explore un thème rarement abordé en littérature : les liens indéfectibles qui unissent les vrais jumeaux, avec toutes leurs possibles manifestations et, entre autres, leur univers particulier avec ses codes, ses rites, ses blagues ; la capacité à utiliser un langage qui leur est propre ; le ressenti des émotions y compris à distance (et par-delà la mort ?) ; les jeux tendant à échanger leurs identités pour tromper leur monde ; et les troubles inhérents à la perte de l'un d'entre eux, suite à un décès, une maladie grave ou une absence qui se prolonge, notamment le poids de la solitude. J'ai particulièrement apprécié la description des paysages et de l'atmosphère particulière de ces îles des Hébrides (en Ecosse), la dramaturgie qui va crescendo ; la façon dont le doute, chez les différents personnages, est distillé ; l'alternance des points de vues (celui de la femme et mère Sarah ; celui du mari et père Angus) ; les rebondissements dont on imagine qu'ils expliquent les questions en suspens, puis se dégonflent ; les explications détaillées fournies par l'auteur pour expliquer le fonctionnement des vrais jumeaux, mais aussi la façon dont le corps enseignant, les parents d'élèves et les autres enfants sont amenés à réagir, en milieu scolaire, face à la différence... J'ai moins aimé les différents allers-retours entre les deux petites filles Kirstie et Lydia - j'ai compris leur raison d'être, mais à un moment, c'est lassant et on ne sait vraiment plus très bien qui est qui et quelle est la vérité... Et ce, jusqu'à la fin avec un énième rebondissement. J'ai douté aussi de cette trop grosse et peu crédible histoire de fantôme, mais j'ai bien compris que ce point de vue narratif de l'auteur était "raccord" avec l'atmosphère du lieu et de la maison, et avec les croyances des habitants de ces îles. Mon conseil serait donc de se laisser porter par l'histoire qui nous est ici racontée, sans chercher à en débusquer la véracité ni la crédibilité. J'ai recherché pour savoir si ce livre avait été adapté au cinéma ou à la télévision, je n'ai rien trouvé, mais je pense que celui-ci ferait un bon film.

Ile flottante #x1f3dd Angus et Sarah, couple dans la tourmente depuis le décès d'un de leurs filles, décident de racheter la maison de la mamie décédée. Une île particulière, au milieu, bah de rien, c'est une île. Tu suis toujours ou pas ? #x1f601 Ils pensent que ce nouveau départ sera salvateur et sain pour repartir sur de bonnes bases. #x1f340 C'était sans compter sur : La petite Kirstie qui voit sa soeur jumelle morte #x1f631 Les non-dits entre les parents qui n'arrivent même plus à communiquer #x1f910 Cette maison , au milieu de la mer , la solitude des lieux #x1f3da Un huis clos plein d'angoisses en plein air. Un brouillard qui vous glace pendant votre lecture. Cette lourdeur et pesanteur du récit Qui est qui ? Qui fait quoi? Qui ment ? Où est Charlie ? (nan je déconne, il n'est pas dans le livre, enfin je ne l'ai pas trouvé#x1f923) J'ai vraiment été surprise #x1f601

Angus et Sarah Moorcroft étaient les heureux parents de jumelles, Lydia et Kirstie, jusqu'à ce que Lydia décède accidentellement. Un an après le drame, la famille décide de quitter leur vie londonienne pour se reconstruire sur une petite île écossaise au large de Skye. Cependant, tout ne va pas se passer comme prévu : la maison présente énormément de travaux de rénovation à réaliser, l'île sur laquelle ils ont emménagé est très isolée du reste de la civilisation et pour couronner le tout, Kirstie commence à affirmer quelque chose de terrible... Elle n'est pas Kirstie mais Lydia. Angus et Sarah se seraient-ils trompés sur l'identité de leur fille rescapée ? Que s'est-il vraiment passé le jour de l'accident ? Un roman plutôt bon mais qui me laisse une impression mitigée. Le résumé de ce thriller m'avait pourtant beaucoup attirée et j'étais assez impatiente de démarrer ma lecture. Le début commence bien, laissant planer pas mal de mystère et de doute concernant la suite de l'histoire. Néanmoins, plus ma lecture avançait, plus je me suis sentie perplexe. En effet, je n'ai pas trop accroché au couple que forme Angus et Sarah. Bien que j'imagine la peine et la douleur qu'ils vivaient suite au décès d'une de leurs filles, je n'ai pas totalement apprécié ce mélange de haine, de colère mêlé aux sentiments amoureux, au ressentiment, à la rancœur, au mensonge... Tout ce melting-pot d'émotions a fait que j'ai eu des difficultés à m'attacher à eux. D'autant que le personnage de Kirstie/Lydia était également complexe à comprendre car pour le coup, l'auteur a parfaitement réussi son coup en laissant en suspens ce fameux doute quant à l'identité réelle de l'enfant survivant. Ajouté à ces personnages peu attachants selon mon point de vue, l'ambiance du roman est aussi particulière et a beaucoup joué sur mon humeur de lecture : une île isolée de tout, une météo chaotique... rendaient l'atmosphère très lourde et pesante, même si je reconnais qu'au final, cela correspondait complètement à l'intrigue ! J'ai trouvé aussi qu'il y avait quelques longueurs et certains passages pouvaient paraître répétitifs. Je n'ai pas trop adhéré à la fin non plus qui m'a semblé floue (ou alors c'est moi qui ne l'ai pas comprise !) et qui du coup n'a pas joué en faveur de mes interrogations quant à mon ressenti final. En résumé, bien que d'ordinaire je sois assez friande des thrillers psychologiques, horrifiques ou autres, celui-ci m'a laissé un sentiment un peu oppressant et n'ayant eu que peu d'affinités avec les personnages, il me laisse un avis plutôt indécis quant au fait de l'avoir aimé ou non.

J'avais découvert cet auteur par un autre de ses romans même si c'était celui-ci, à la base, que je souhaitais découvrir, en ayant entendu de très bons échos, notamment ici-même sur Babelio. Alors, peut-être que j'ai été atteinte ici du syndrome "j'en attendais sans doute trop" mais je sors plutôt déçue de ma lecture. Elle ne fut pas mauvaise, vraiment pas, l'auteur a suffisamment de talent et possède largement les codes du thriller psychologique pour en faire un page-turner. Tous les éléments y sont: un point de départ accrocheur, un démarrage intriguant, une atmosphère suffocante, un rythme haletant. Imaginez, des parents qui perdent un de leurs enfants, Lydia, accidentellement. En outre, cette enfant avait une soeur jumelle monozygote, Kirstie, qui se retrouve seule en quelque sorte. Et cette enfant commence à dire qu'elle n'est finalement pas Kirstie mais Lydia, l'enfant enterrée. Se seraient-il trompé de jumelle? Comment des parents peuvent-ils confondre leurs enfants, même si elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau? Ou alors, Kirstie/Lydia leur joue-t-elle un (mauvais) tour? Ou alors, l'enfant est victime d'un spectre ou d'un dédoublement de personnalité? Ou alors...? Ajoutez à cela une envie pour la famille de tout recommencer ailleurs, pour mettre le douloureux passé derrière elle, en choisissant néanmoins de déménager sur une île écossaise, loin de tout, et se retrouver en vase clos... Tout y est, je n'ai rien à dire dessus et, malgré quelques petites longueurs et répétitions, l'histoire est racontée tambour battant et ne laisse pas vraiment de répit au lecteur. Mais, malheureusement, j'ai trouvé au final que c'était sans réel relief pour arriver à une fin à laquelle je n'ai pas du tout adhéré ni accroché, et où je me suis dit, "ah, tout ça pour ça". Bref, une lecture en demi-teinte, je trouve que l'on fait nettement mieux dans le genre. Cependant, il reste un excellent roman de divertissement.