Le Président toxique - Enquête sur le véritable Emmanuel Macron : Le livre de Etienne Campion

“Savoir dissimuler est le savoir des rois.” (Le Cardinal de Richelieu) Ceux qui sont inconditionnels d'Emmanuel Macron trouveront probablement ce livre fascinant, tandis que ses contempteurs jugeront sans doute qu'il est excessif et caricatural. Peu importe l'opinion politique, ce livre peut être critiqué objectivement. Je vais tenter d'en faire une critique impartiale, centrée uniquement sur la personne et la personnalité d'Emmanuel Macron, dans la mesure où cet ouvrage est précisément dédié à l'analyse de cette personnalité. L'aspect politique, bien que présent, ne sera qu'un aspect contingent de la critique, qui se concentrera davantage sur l'homme lui-même. Il est possible d'être macroniste et de rédiger une critique négative, tout comme il est possible de ne pas l'être et de rédiger une critique positive, si l'on analyse avec rigueur son cynisme, ses mensonges et ses manipulations. "Le président toxique - enquête sur le véritable Emmanuel Macron" -, écrit par Étienne Campion, journaliste à Marianne, publié aux éditions Robert Laffont en 2025, n'a pas vocation à être politique, mais à évaluer l'homme derrière l'image. On s'y attendait, mais je n'aurais jamais imaginé un tel degré de caractère toxique chez un homme à ce "niveau de pouvoir" : cynique, intéressé, égotique, menteur, manipulateur... Le livre ne se contente pas de simples accusations ; il expose des faits saisissants, détaillant la personnalité d'un adolescent, puis d'un homme à travers les yeux de ceux qui l'ont côtoyé au fil des années : anciens élèves de tous les parcours, ami(s) (un seul), collègues ... Tous attestent du même portrait, ce qui rend ces révélations d'autant plus frappantes. L'intérêt de cet ouvrage réside dans la rigueur de ses sources. Ce n'est pas une simple succession de rumeurs ou de conjectures, mais une véritable enquête fondée sur des témoignages vérifiés. L'enfance et l'adolescence d'Emmanuel Macron sont analysées à la loupe, permettant de comprendre les racines profondes de ce qu'il est devenu aujourd'hui. En plongeant dans son passé, l'auteur nous donne les clés pour saisir la personnalité complexe et parfois dérangeante de ce président. Une citation saisissante du livre résume bien cette analyse de la personnalité de Macron : "À l'oral [de mathématiques à l'École Normale Supérieure], où ses professeurs et camarades le voyaient comme un élève très moyen, peu doué à l'écrit, il donnait le sentiment d'avoir un peu l'intuition de la façon dont il fallait résoudre le problème. Or typiquement en mathématiques, il n'y a pas 36 cas de figure : soit vous avez la solution, soit vous ne l'avez pas. Lui, il trouve la troisième voie entre celui qui n'a pas la solution et celui qui l'a : celui qui a l'air d'avoir compris quelque chose et qui va vous amener quelque part en vous embobinant, alors que la solution n'est pas là… On lui propose l'option A ou l'option B, il proposait une option C ou demandait une option D... " Et ça marchait (cf la théorie et la technique éprouvée pour charmer et fasciner son interlocuteur) P. 48 et S. Ce petit jeu consistant à avoir toujours raison, à détourner la réalité et à manipuler les situations, pourrait expliquer une partie de son ascension. Ce n'est pas un simple jeu intellectuel : c'est une technique bien rodée qu'il a perfectionnée au fil des années, et qui a conduit à des anecdotes succulentes où Macron s'est retrouvé dans l'embarras, tant en France qu'à l'étranger (voir P.59-60). Ce côté manipulateur, où l'image prime sur la substance, est au coeur de l'ouvrage. L'auteur dévoile les rouages d'une personnalité dont la ruse et la manipulation deviennent des outils politiques indissociables de son parcours. Au-delà du simple calcul politique, ces comportements reflètent une forme d'incompétence qui, à force de dissimuler la vérité, finit par se retourner contre lui. Certes, l'écriture n'est pas exempte de défauts, mais il serait injuste de réduire ce livre à une simple oeuvre sensationnaliste. Il ne s'agit ni de gossip ni de voyeurisme, mais d'une analyse nécessaire d'un homme qui détient l'une des fonctions les plus importantes du pays. Étienne Campion réussit brillamment à nous présenter un portrait convaincant, loin de toute approche complaisante. Alors Emmanuel Macron : Richelieu, Mitterrand ? Peut-être. Mais sans aucun doute, l'intelligence politique en moins. Je recommande l'ouvrage, qui n'est pas dénué d'intérêt, même s'il présente certains défauts, notamment de style. Bonne lecture. Michel.

Dans le cadre de mon partenariat 2025 avec la ME, j’ai choisi cet ouvrage, non pour son versant politique (a chacun ses idées) mais pour son versant humain, curieuse de découvrir ou tenter de décrypter qui est cet homme qui : #128205;a fait naître l’espoir d’un renouveau politique en 2017 #128205;a collectionné dans le même temps des revers retentissants (gilets jaunes, APL, ISF, Benalla, retraites…), #128205;a blessé les français avec son mépris et ses phrases assassines #128205;mais surtout a surpris autant ses alliés que ses opposants politiques en décidant de dissoudre l’assemblée en juin 2024. L’image de cet homme qui a su parvenir au sommet de l’état, qui vous regarde droit dans les yeux, pose sa main compatissante sur votre bras et vous promet le meilleur pour demain …. a quelque peu été ternie par ma lecture. Loin de moi l’idée de vous résumer les 462 pages qui brossent le portrait d’un jeune étudiant amoureux de littérature qui deviendra pourtant banquier d’affaires avant d’infiltrer la politique. Car le plus révélateur, c’est le chemin emprunté par ce dernier et sa façon d’agir pour y parvenir. Les témoignages, situés dans le temps et nommément identifiés corroborent le portrait de l’homme qui se dessine. Contrairement à ce que je pensais, cet ouvrage se lit comme un roman. Mon attention était sans cesse retenue par tout ce que je découvrais de cet homme intrigant, séducteur dans l’âme, qui flatte les uns et fait enrager les autres avant d’inverser la dynamique. L’écriture est très accessible, l’enquête bien structurée, et j’ai avalé les 460 pages au cours du week end dernier sans même m’en apercevoir. Si je vous dis que la figure de Narcisse séduit par sa propre image, est celle qui définit le mieux le Président, est ce que je vous surprends ?