Le prisonnier du ciel : Le livre de Carlos Ruiz Zafón

Ce troisième tome du Cimetière des livres oubliés sert de lien entre L'Ombre du vent et Le Jeu de l'ange. On y suit Daniel Sempere et son ami Fermín, dont le passé mystérieux est enfin révélé. L’histoire plonge dans la Barcelone franquiste et explore les événements qui ont façonné les personnages, notamment les secrets entourant David Martín et les conséquences de son passé sur Daniel. Ce roman est plus court et plus direct que les précédents, donnant parfois l’impression d’être un prologue plus qu’une œuvre à part entière. Malgré cela, l’écriture de Zafón reste envoûtante, avec cette atmosphère sombre et gothique caractéristique de la série. Le mélange entre mystère, tragédie et suspense est toujours maîtrisé, mais le récit manque de l’ampleur et de la complexité des autres tomes. Un bon complément au cycle, mais qui peut sembler plus accessoire que véritablement indispensable.

Un immense plaisir de se replonger dans les aventures de Daniel, Bea et Fermín. Le livre le plus drôle et le plus court de la tétralogie, quand on a adoré "L'ombre du vent", découvrir la suite n'en est que plus palpitant. Petit détail, Zafón voulait que sa tétralogie puisse être lue dans le désordre et aussi que chaque livre puisse se suffire à lui-même or je trouve que ça ne fonctionne pas ici. La fin appelle clairement une suite (en l'occurence "Le labyrinthe des esprits") alors que les 2 précédents tomes que sont "L'ombre du vent" et "Le jeu de l'ange" peuvent eux se satisfaire à eux-mêmes !

"Le prisonnier du ciel" est le troisième volet de la série du Cimetière des livres oubliés. On est en 1957 et on en apprend plus sur la vie de Firmin. Avant d'être employé à la librairie Sempere, celui-ci a connu la prison de de Monjuïch en 1939 et les horreurs de la guerre. Il a côtoyé aussi un certain David Martin, auteur d'une série de romans. Firmin est un personnage très attachant dont j'ai eu plaisir à en découvrir la face cachée. Un bon moment de lecture comme à chaque fois avec la belle écriture de Carlos Ruiz Zafon.

Le prisonnier du ciel Carlos Ruiz Zafon (1964-2020) Barcelone 1957. On retrouve la librairie Sempere fils que l’on avait découverte dans « L’ombre du vent », et notamment Daniel le fils de la maison. Alors que son père est allé en courses, Daniel reçoit la visite d’un curieux personnage qui semble marcher difficilement en claudicant. L’inconnu est vivement intéressé par une édition de luxe du Comte de Monte Cristo d’Alexandre Dumas. L’achat effectué cet homme bizarre dédicace le livre à l’intention de Fermin Romero de Torres, le collègue qui travaille à la librairie Sempere et qui aujourd’hui est en congé. Une dédicace très étrange qui fait allusion à un passé troublé…Ce curieux acheteur ressorti, Daniel, fermant la boutique un moment, le prend en filature afin de tenter de savoir qui il est, d’où il vient, où il va … Lorsque Fermin rentre de congé le lendemain, Daniel lui montre le livre et lisant la dédicace, son teint devient pâle et il manque tomber dans les pommes… Va-t-il pouvoir révéler à Daniel son histoire qu’il a toujours tenue secrète ? Retour en arrière : nous sommes en 1939, aux pires moments du franquisme avec son lot de prisonniers torturés au fort de Monjuïc et parmi eux, un certain Fermin dans la cellule numéro 13. Dans une cellule voisine, un certain Martin, écrivain de romans à succès, purge une peine du même genre, délit d’opinion. On vit une époque où tout un chacun peut être accusé de tout et de n’importe quoi, et on ne sait plus que penser. C’est lui le prisonnier du ciel. Dix-huit années ont passé et Fermin, son récit à Daniel terminé, voit les ombres du passé ressurgir avec son lot d’incertitude et d’appel à la vengeance… Avec ce roman de Zafon, on retrouve le monde mystérieux du Cimetière des livres oubliés que l’on avait découvert dans l’Ombre du vent et Le jeu de l’Ange. Pour autant, à mon avis, cet opus se situe en dessous de l’Ombre du vent, même si l’on retrouve l’ambiance brumeuse et très particulière de Barcelone, une ville que j’ai bien connue et aimée au début des années 60, avec ses Ramblas, son Barrio Chino et sa forteresse de Montjuïc.