Le prix à payer : Le livre de Joseph Fadelle

Alors qu'il cherche à convertir à l'islam un compatriote chrétien lors de son service militaire, le jeune irakien Mohammed Moussaoui (devenu Joseph Fadelle), est amené à réfléchir à sa foi musulmane et à sa pratique de la religion. Il est interpellé par de nombreux passages du Coran qui ne correspondent pas à sa vision de Dieu et comprend que sa pratique religieuse est jusqu'ici restée superficielle et extérieure. Ironiquement, c'est lui qui va se convertir au christianisme, ce qui constitue, en terre d'islam, un crime puni de mort. Même si elle reste évoquée assez succinctement, on comprend la force de son expérience intérieure lorsque la lecture d'un passage de l'Évangile de Saint Jean fait écho à une vision d'un rêve de la nuit passée. C'est le début d'un long chemin (de croix!) pour devenir chrétien. De fait, les obstacles à ce projet sont si nombreux et si hauts, qu'il faut vraiment une foi "à déplacer les montagnes" pour tenir, persévérer, se relever après les nombreuses et douloureuses déconvenues, les rejets et trahisons, la déchirure d'une vie d'exilé. L'aide miraculeuse de la Providence est omniprésente dans le récit. Joseph Fadelle a mis en jeu non seulement sa propre vie, mais aussi celle de sa femme et des communautés chrétiennes irakiennes dont une a fini, non sans réticence, par accepter sa présence. La fuite finit par être l'ultime solution pour sa sécurité et pouvoir enfin vivre sa foi. A la lecture de ce récit, je me dis que nous ne mesurons pas toujours la chance que nous avons de vivre dans un pays laïc où l'on est totalement libre de croire ou de ne pas croire, de changer de religion, sans risque et sans contraintes! C'est aussi tout l'honneur de la France que d'accueillir ceux qui sont persécutés dans leur pays pour des motifs politiques ou religieux. Le récit s'achève sur une conclusion pleine d'humilité et très émouvante sur le combat intérieur qui se poursuit, pour parvenir à pardonner sa famille, à l'origine de tant de souffrances.