Le retour de la Bete : Le livre de Jean-Luc Marcastel, Cécile Marty, Lionel Marty

1942, la Lozère, sous l'occupation allemande. Et si la Bête qui terrorisa le pays du Gévaudan au 18eme siècle était revenue ? Et si les monstres n'étaient pas toujours ceux des légendes ? Jean-Luc Marcastel nous propose avec le Retour de la bête un roman entre historique et fantastique. Il nous transporte il y a soixante-treize ans, où des écoliers se retrouvent confrontés à la monstruosité humaine. Parmi eux, Jacques, Françoise, Gaston et Dédé imaginent un plan rocambolesque pour sauver leur ami Moshe. Au-delà du récit, l’auteur consacre quelques pages pour évoquer la légende de la Bête du Gévaudan ainsi que des éléments sur la Seconde Guerre mondiale. Les illustrations de Cécile et Lionel Marty traduisent avec justesse les émotions des enfants, à l’image du paysage enneigé de la couverture qui se change en silhouette de Bête. Ce livre contient tous les ingrédients pour plaire aux enfants à partir de 10 ans : un soupçon de fantastique, une pincée de peur, un zeste de bravoure, une larme de tristesse, un brin de joie et une belle dose d’amitié. Et surtout une magnifique leçon de courage et d'histoire, servie par un beau texte sur la barbarie et la résistance.

Jacques visite le musée d’histoire naturelle avec sa petite fille et se fige devant un squelette qui le ramène à sa propre enfance, en 1942. Son village d’Auvergne vient d’être envahi par les Allemands comme le reste de la zone libre. Le père Gustave affirme que la Bête est revenue, il a vu ses traces autour de son étable et des brebis ont disparu, mais tout le monde sait que cet homme est un poivrot et qu’il raconte n’importe quoi. Ce jour-là les nazis arrivent à l’école, ils cherchent des résistants, arrêtent l’instituteur et Maurice, Moshe de son vrai nom. Jacques et ses amis ne peuvent les laisser disparaître là d’où on ne revient jamais. Avec l’aide de la Bête, ils ont un plan pour les délivrer. C’est un roman jeunesse très réussi, court mais très percutant. Les enfants ont un plan saugrenu, Jacques s’en rend compte avec le recul, mais la vraie Bête leur prêtera main forte. Ils sont prêts à prendre des risques et à faire le maximum pour sauver leur ami et leur instituteur, qu’ils apprécient. Les drames de la guerre sont vus à travers leurs yeux d’enfants de dix ans. Il y a une réflexion intéressante sur la cruauté et qui est vraiment un monstre. Même si les héros et le public visé sont des enfants, l’auteur ne cache rien des difficultés de cette époque où la peur, même assez vague régnait. La narration de Simon Jeannin est très réussie, il sait donner une personnalité distincte à chaque enfant et son récit est très vivant, il nous transmet leurs émotions. Une bonne manière d’aborder cette période avec les plus jeunes. #LeRetourdelabête #NetGalleyFrance !

Dans une France occupée par les Allemands, où les légendes de la bête du Gévaudan font frissonner les moins vaillants, quatre enfants vont prendre leur courage à deux mains pour libérer leur ami. Ce roman jeunesse se lit facilement et est accessible dès 8 ans. Contexte historique, légende, pointe de fantastique inspirée d'un roman célèbre, belles tournures de phrases, tout y est pour offrir aux plus jeunes un roman de qualité. C'est toujours un plaisir de lire Jean-Luc Marcastel. Il a une plume très agréable et travaillée.