Les Mystères de Soeur Juana - Tome 2 Sang d'encre : Le livre de Oscar de Muriel
Don Carlos Sigüenza y Góngora a disparu. Il ne reste de lui qu'un chapeau couvert de sang retrouvé dans la cour du palais royal. Aidée de la novice Alina et de Matea, sa fidèle servante, soeur Juana mène à nouveau l'enquête. Retrouver Góngora lui permettra peut-être d'expier d'anciens péchés...
Mais quelqu'un semble décidé à ne pas laisser le génial astronome reparaître. Est-ce à cause de cette comète maléfique surgie dans le ciel il y a peu, et qui a causé une terreur sans nom dans les Amériques ? Ou des manuscrits hérétiques controversés que l'érudit était enfin parvenu à faire publier ?
À trop vouloir se mêler d'affaires qui les dépassent, les religieuses de San Jerónimo risquent de s'attirer les foudres des puissants... Qui a dit que la vie cléricale manquait de piquant ?
De (auteur) : Oscar de Muriel
Traduit par : Vanessa Canavesi
Expérience de lecture
Avis Babelio
SZRAMOWO
• Il y a 1 mois
Un polar historique comme on les aime. Le couvent de San Jeronimo à Mexico. Sœur Juana Inès, poétesse et philosophe mène l'enquête. Don Carlos Sigüenza y Góngora a disparu, ce fin lettré, astronome de surcroit bénéficie de protections au plus haut niveau de la hiérarchie mais lorsqu'il tente de publier des écrits remettant en cause la doxa catholique, tout se complique. Entre faux semblants et faux culs, il existe de vrais hypocrites et des tortionnaires prêts à tout. « Tout d’abord, parce que celle qui passe pour l’aguicheuse est doña Elvira, et son mari s’en lave les mains. C’est typique des aristocrates : ils versent tous dans le péché et la débauche, s’incitent même mutuellement au mal, mais ce sont toujours les femmes qui sont perfides et coupables… » Juana peut compter sur Alina, la novice petite fille de la comtesse de Gijon qui ne s'en laisse pas conter, ni compter d'ailleurs. « Elle tourna vers Alina son regard cruel et son message fut très clair : la comtesse de Gijón n'agissait jamais par amour ou charité. » Face à elle l'archevêque Aguiar et ses sbires, l'alguazil Ogazon et ses deux esclaves africains. El Finito et Le Nègre. Peut-elle compter sur l’Abbesse de San Jeronimo ? Pas sûr ! Obscurantisme religieux contre science et connaissance : « - Tout a commencé avec cette maudite comète de 1680. Te rappelles-tu la panique qu'elle déclencha ? - Bien sûr, c'était bien pire que celle de l'an dernier. D'ailleurs ma grand-mère a raconté à Demián que le père Nuñez s'était prostré à genoux quand il la vit. » Lutte sourde entre les natifs et les envahisseurs Espagnols qui tolèrent à peine leur présence et leur refuse l’essentiel, un statut réservé aux puissants et à leurs représentants : « — Ce n’est pas tant mon opinion qui compte. Tu sauras, ma fille, dit-il en s’adressant à Alina, qu’il y a des personnes, parmi lesquelles l’archevêque Aguiar, qui soutiennent que les Indiens ne furent pas créés en même temps que le reste des hommes. Et puisqu’ils ne descendent pas d’Adam, le Seigneur les a placés sur ces terres reculées, loin de Son œuvre maîtresse qu’est l’humanité. Cela ferait donc des Indiens de simples créatures du Seigneur. Sans âme. Sans espoir de salut. Alors de là à parler de canonisation, imaginez ! » Ceux qui contestent ces préceptes doivent êtres prêts à passer par la case inquisition, et on sait d’expérience qu’ils n’en sortiront pas indemnes, condamnés à la trahison, au renoncement et à l’affirmation de leur dégoût des idées qu’ils défendaient. En considérant Matea, sa fidèle servante indienne, comme son égal devant Dieu, Alina flirte dangereusement avec le danger… Comme toujours au fil des siècles, l’argent et le pouvoir ne s’accommodent ni de la vérité ni de la connaissance ni du bonheur des peuples, mais uniquement des moyens de maintenir sa domination, « — Exactement, acquiesça sœur Juana. L’Espagne a besoin de l’or, du bois et des navires que l’on produit ici. La Couronne n’est toujours pas remise des désastres de la guerre de Quatre-Vingts Ans, et les mauvaises langues prétendent que la monarchie espagnole ne s’en remettra jamais totalement. Imaginez que, soudain, les colonies qu’il lui reste de ce côté du monde se soulèvent ? » Un roman bien documenté, qui se lit avec bonheur, et vous transporte dans le Mexique du 17ème siècle loin de l’Espagne qui y a exporté les règles qu’elle a de plus en plus de mal à faire respecter chez elle. Ce Tome 2 de la trilogie peut se lire indépendamment des deux autres.
Isambour
• Il y a 2 mois
J'avais oublié combien cet auteur a une qualité inégalable : ses personnages sont des drogués... de chocolat ! Adieu polars et cup of tea, bye les enquêtes clope et café. Bon par contre, ça ne m'a pas aidée à réduire ma consommation de chocolat.... Bref, toute gourmandise mise à part, ce deuxième tome est à la hauteur du premier. Le côté Mexico du 17ème est bien documenté (en plus d'être original), les bonnes sœurs du couvent et leurs querelles intestines plutôt douces amères (comme le cacao...) sont vraiment drôles, et l'intrigue, ici quasiment en huis clos et sans cadavres, bien menée. Dans ce tome, l'accent est porté sur la situation des Indiens et leur absence de droits, la prégnance de la religion au quotidien, et les femmes qui sont un peu de la ***. D'ailleurs, les reparties de soeur Juana face à l'un des gros machos c*** sont délectables au possible ! (Je vous le dis, c'est un polar gourmand...) Il y a une super atmosphère et ça se lit avec un plaisir savoureux... A lire.... chocolat oblige à portée de main...
Selkis
• Il y a 4 mois
A peine le premier tome terminé j’ai enchainé sur la suite. Si j’avais aimé le premier j'ai encore plus apprécié celui-ci ! Quel plaisir de retrouver le trio soeur Juana, Alina et Matea. Les personnages importants du couvent sont toujours là mais les rôles ont un peu changé suite à l’élection d’Encarnación à la tête du couvent. Alina a maintenant la charge d’un potager qu’elle a crée et développe une petite herboristerie (on se souvient de l’herbier et du manuel d’herboristerie de son père) et va même jusqu’à distiller des préparations végétales. Elle s’est vite coulée dans la vie du couvent et semble s’y trouver de mieux en mieux. Son intérêt pour les cieux et les astres grandit et le passage de la comète de 1680 ne fait que raviver son intérêt; et il ne faut pas oublier que soeur Juana est également intéressée par le sujet. Les deux femmes font partie de ceux qui ne voient pas la commette comme un présage funeste. Ça commence fort ! La disparition de Don Carlos Sigüenza y Góngora ! Soeur Juana est très inquiète car c’est l’un de ses amis de longue date. A ceci s’ajoute l’inquiétude d’Alina car son propre frère, Demián, disparait à son tour. Et les autorités, bien qu’alertées, semble ne porter aucun intérêt à ces disparitions. Le personnage de Demetria prend de l’importance, au vu de son lignage maya et de ses connaissances de cette culture. Et elle nous en fait profiter. Elle nous parle des peuples et civilisations indexées, des différences entre les tribus Indiennes, des croyances des Toltèques et des Acolhuas, de l’écriture, des glyphes, des pictogrammes, des symboles, des rituels. Le trio va passer par bien des aventures et va trembler pour sa vie. Les trois femmes vont enquêter, Matea va risquer sa vie plus d’une fois dans les démarches pour tenter de localiser les deux disparus. Elles vont devoir résoudre des énigmes, affronter le pouvoir - tant politique que religieux -, déjouer les pièges que l’administration, la police et les autorités religieuses vont leur tendre… et la grand-mère va intervenir car si la vie d’Alina lui importe peu, il n’en va pas de même pour celle de son petit-fils, qui est synonyme de grosse dot !#8232;C’est un roman historique passionnant et fondé sur des éléments véridiques comme le mentionne la note de l’auteur en fin de volume ( La comète de décembre 1689 - Publication de Libra astronomica y philosophica par Carlos Sigüenza y Góngora - existence prouvée du livre Phénix de l’Occident - Fernando de Alva Cortés Ixtlilxóchitl a réellement existé - codex rédigés en langues amérindiennes - invasions vikings du nord de l’Espagne - tombolas de doña Elvira - etc..) Ma conclusion : vivement le troisième tome !!!
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Policiers & Thrillers , Roman Policier
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- EAN
- 9782258201521
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 352
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- Dimensions
- 203 x 132 mm
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