Les Nus et les morts : Le livre de Norman Mailer

Poche

Robert Laffont

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" Le plus grand roman sur la Seconde Guerre mondiale... et peut-être sur toutes les guerres. " San Francisco Chronicle

Sur les eaux du Pacifique, un peloton de treize soldats américains est envoyé en mission pour conquérir Anopopéi, une petite île du Sud, face aux forces japonaises. Au fil des pages, Norman Mailer déploie une vision de la guerre, basée sur sa propre expérience de soldat, dans laquelle se heurtent le quotidien terrible et les rêves de chacun, entre réalisme et révolte.
Témoignage d'une époque, ce premier roman de Norman Mailer, souvent comparé à Guerre et Paix, marque l'entrée dans la légende de celui-ci alors qu'il n'a que vingt-cinq ans. Aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands romanciers de tous les temps, couronné du prix Pulitzer en 1969 et 1980, il est aussi l'un des enfants terribles de la littérature américaine – provocateur, subversif et iconoclaste.

" Sept cents pages de bruit et de fureur racontées avec un
stylo en guise de lance-flammes. " Éric Neuhoff, Le Figaro

De (auteur) : Norman Mailer
Traduit par : Jean Malaquais

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Valmyvoyou_lit

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Dans le Pacifique Sud, une section de treize soldats américains est envoyée conquérir Anopopei, une île fictive occupée par les Japonais. Sous les ordres de l’impitoyable sergent Croft, ils avancent péniblement dans un paysage hostile. Ils affrontent l’épuisement et la peur. Loin des combats, le général Cummings orchestre cette opération avec froideur et une douceur manipulatrice. Les nus et les morts est un roman exigeant : il raconte la guerre, mais fait, également, percevoir sa brutalité. J’ai ressenti l’ennui, l’épuisement, la peur des soldats, leur déshumanisation progressive, mais aussi les rires dans les moments de relâchement. Le rythme est lent, immersif, parfois éprouvant, car il décrit la réalité du conflit : des journées entières à attendre, des marches harassantes sous une chaleur étouffante, avant que l’horreur n’éclate soudainement. Il m’a semblé captivant mais parfois long à lire. J’ai particulièrement apprécié les intermèdes qui dévoilent le passé des soldats. Norman Mailer révèle leurs motivations et les raisons qui les ont menés à s’engager. Ces passages offrent une véracité au roman : ils rappellent que derrière l’uniforme, il y a des hommes avec leurs failles et leurs contradictions. De plus, ils offrent un souffle dynamique, en contradiction avec l’immobilité et l’attente interminable sur le terrain. Ce roman explore aussi les tensions internes à l’armée. Il révèle un antisémitisme insidieux, y compris parmi ceux qui combattent le nazisme, et il dissèque les rapports de pouvoir. Le duel psychologique entre le général Cummings et le lieutenant Hearn m’a fascinée : c’est une confrontation entre cynisme et idéalisme, qui illustre une violence perverse et destructrice. Cependant, ce livre ne conviendra pas à tous les lecteurs. Il est long, parfois répétitif, et son univers exclusivement masculin, ainsi que ses thématiques guerrières, peuvent créer une certaine distance. Il s’adresse plutôt à ceux qui aiment les récits de guerre immersifs, ou qui s’intéressent aux mécanismes psychologiques des combats et de la survie. Paru en 1948, c’est un roman dur, parfois lent, mais puissant. Même si j’ai mis beaucoup de temps pour le lire, je l’ai bien aimé, mais son rythme et son approche masculine ont parfois rendu cette lecture difficile pour moi.

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LeslecturesdeSixtine

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

GRANDIOSE . Dans le Pacifique Sud, une section de treize soldats américains est envoyée en mission pour conquérir Anopopei, une petite île derrière les lignes japonaises. Norman Mailer publie à vingt-cinq ans ce roman magistral sur la Seconde Guerre mondiale à laquelle, enrôlé volontaire, il a participé au premier plan. Paru en 1948, succès immédiat, Les nus et les morts inaugure une manière résolument novatrice d'écrire la guerre. La nouvelle traduction de ce livre culte permet de faire résonner la langue de Norman Mailer dans sa vitalité et sa modernité. Longtemps après sa première publication, le texte de l'enfant terrible des lettres américaines, récompensé deux fois par le prix Pulitzer, demeure on ne peut plus subversif et puissant. . Anapopei, une île du Pacifique Sud, exotique et montagneuse, est le théâtre de l'affrontement entre américains et japonais. Après l'angoisse du débarquement, la section Yankee s'engage dans une vraie campagne militaire,les treize soldats la composant partageant tout : leurs craintes, leurs espoirs, leur jeunesse... Un roman grandiose, immersif et brut, écrit avec la vitalité des chefs d'oeuvre. La nouvelle traduction d'un livre culte paru trois ans après la fin de la seconde guerre mondiale.

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JIEMDE

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

Relire l’avant-propos de Les nus et les morts de Norman Mailer – dans une nouvelle traduction de Clément Baude – juste après en avoir terminé ses 762 pages, tient du délice ! Car l’auteur y qualifie son livre, cinquante ans après sa parution, de « best-seller d’un dilettante », se souvenant qu’à l’époque il « ne savait pas s’il devait rester dans l’ombre de Tolstoï ou s’il était fondamentalement dénué de talent ». Il deviendra ensuite double Pulitzer… Mais pour qui comme ma pomme, aime les romans de guerre, Les nus et les morts est véritablement un must-read, un incontournable à ranger au même étage que les œuvres de Jünger, d’Hemingway, de Genevoix ou de Littell. C’est vous dire le niveau. Derrière Croft et sa section de reconnaissance, aux côtés de Red, Wilson, Gallagher, Martinez, Goldstein, Ridges ou Wyman, des p’tits gars venus des quatre coins des États-Unis, Mailer nous fait vivre la conquête ardue de l’île fictive d’Anopopei, maillon stratégique d’une victoire dans le Pacifique lors de la Seconde Guerre mondiale. Au-delà de l’épopée romanesque et guerrière au rythme addictif dont certaines scènes sont quasi-cinématographiques, Mailer dit la guerre, dans toutes ses dimensions, des plus terribles aux plus cocasses, des plus connues aux plus anodines, des plus pitoyables aux plus méprisables. Il dit la vie d’avant de ces conscrits ou engagés volontaires que rien ne préparait à partir à l’autre bout du monde dézinguer du Jap’, mais qu’une peine de cœur, un conflit familial, une frustration sociale ou une idéalisation de la guerre ont fait basculer dans la guerre. Il dit l’attente, la camaraderie, l’insouciance des heures d’avant, loin du feu, quand la guerre n’est encore qu’un concept. Il dit les blagues salaces et l’obsession du sexe, bravades potaches qui ne masquent que l’angoisse de l’infidélité potentielle de l’être aimée restée au pays. Il dit le choc du premier feu et de l’enfer du combat, auquel nul ne peut se préparer, quand avancer devient une question existentielle. Il dit la vitesse de compréhension du seul choix de la guerre, ce « lui ou moi » que tout soldat fait sien, puis cette barbarie envers l’ennemi qui transforme un soldat en avatar d’homme. Il dit la peur, l’angoisse, les entrailles qui lâchent et les nerfs qui disjonctent dans la nuit au moindre bruit, qui devient forcément l’ennemi dans l’inconscient incontrôlable de tout soldat. Il dit la chaleur de la jungle, le froid glaçant de la pluie, les corps blessés qui suintent, les progressions poussives de quelques centaines de mètres en une seule journée, les combattants devenus juste un peu moins morts-vivants que ceux d’en face. « Ils ne se percevaient plus comme des individus. Ils n’étaient que des enveloppes de souffrance. Ils avaient oublié la patrouille, la guerre, leur passé et même le terrain qu’ils venaient de parcourir. » Il dit aussi la révolte et les questionnements incessants, jusqu’au plus haut du commandement, à l’image de ces hallucinantes joutes verbales entre le pervers général Cummings et le lieutenant Hearn, son aide de camp. Il dit enfin le paradoxe de l’antisémitisme, larvé ou assumé, présent au cœur même du camp qui est censé le combattre. Un antisémitisme incompréhensible pour les GI’s juifs qui le subissent, ayant dû attendre d’être à l’autre bout de la planète pour y être confrontés par leurs propres frères d’armes. « C’est ridicule, pensa-t-il, ce n’est pas une race, ce n’est pas un pays. Une religion à laquelle on ne croit même pas, et on en serait quand même ? (…) Non seulement les gens ne l’aimaient pas, mais ils noirciraient encore un peu plus l’étiquette qu’ils lui avaient accolée. » Vous l’aurez compris, Les nus et les morts est un grand livre, incontournable pour les amateurs du genre.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9782221265932
  • Collection ou Série
    Pavillons Poche
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    960
  • Dimensions
    183 x 124 mm

L'auteur

Norman Mailer

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15,00 € Poche 960 pages