Loin des îles mauves - Livre I La Sans-Étoiles : Le livre de Chloé Chevalier

#x1f40b Et tandis que j'apprenais, mon esprit se dilatait. Il se déployait à la façon d'une carte qu'on déroule avant de la lire. Une carte presque vierge, encore, mais que je couvrais de mots.#x1f40b Chloé Chevalier est une autrice dont j'avais adoré Les récits du Demi-Loup, une série en 4 tomes qui comprenait tout ce que j'aime en imaginaire : des complots, un univers incroyablement riche et bien tissé, des personnages moralement gris, un récit choral, et une plume précise et entraînante.J'ai donc été incroyablement heureuse de la retrouver dans sa nouvelle duologie Loin des îles mauves, publiée chez @collectionr Dans La Sans-Etoiles, nous découvrons un archipel d'îles boréales, où cohabitent les Leifa et le peuple des Bruyères. Ces deux peuples se sont longtemps affrontés et un équilibre précaire a été trouvé pour maintenir une paix fragile mais nécessaire. Ils se retrouvent menacés par des raids menés par des navires d'un lointain Empire (qui n'a pas été sans me rappeler celui décrit dans Récits du Demi-Loup #x1f496), qui pillent leurs ressources marines, empêchant les baleines de se reproduire dans les eaux des îles et détruisant méthodiquement tout navire cherchant à obtenir des produits de la pêche. C'est dans ce contexte que 6 amis, représentants de ces deux peuples, décident de braver les interdits et de rejoindre l'Empire qu'ils espèrent naïvement convaincre de les laisser retrouver l'accès à leurs zones de pêche historiques. Ce n'est là qu'un infime aperçu de la complexité de l'intrigue et de la richesse de l'univers. J'ai été comblée par les descriptions imagées des plaines mauves, des teintes changeantes de la bruyère, de ces espaces immenses et ouverts qui évoquent la nature rude et enchanteresse des pays du Nord. Les thèmes sont sombres (esclavagisme, v*olences, destruction d'un habitat/peuple, assimilation à marche forcée,...), les croyances des peuples recherchées et documentées. C'est rude, exigeant et envoûtant. Cela questionne le rapport à l'identité et à son environnement. Je n'ai qu'une hâte : être fin avril pour découvrir la suite et fin de cette histoire #bookstagram #booksofinstagram #chloechevalier #loindesilesmauves #lasansetoiles #collectionr

Les récits du Demi-loup ont été mon coup de cœur de l'année passée. Aussi, quand j'avais chanté auprès de l'autrice mon amour pour sa plume et de son univers, elle m'avait parlé des îles mauves qu'elle était en train d'écrire. Les îles mauves sont un archipel de petites îles noyées de bruyères. La vie y est difficile car au large, de grands baleiniers les empêchent de pêcher à leur fin, et au sein des îles, sans compter la toxicité des bruyères qui rendent régulièrement tout le monde fou, l'existence est âpre. A Argyl par exemple, chaque première née d'une famille sera mère porteuse pour perpétuer l'espèce, le reste des enfants auront le titre de héros, élevés en garçons puis en hommes quelque soit leur genre pour protéger leur peuple. Mais une bande de jeunes espère bousculer un peu l'ordre établi. En commençant par négocier une pêche plus juste parce que là ces derniers temps ils crèvent tous la dalle. Et ce qui commençait comme un simple projet utopique et naïf va se transformer en une épopée dont personne n'avait imaginé les conséquences. On est en collection jeunesse mais je pense que la lecture est sans âge. Certes on suit des adolescents et jeunes adultes mais l'univers est complexe et exigeant, surtout au début pour appréhender tout le système qui régit les îles et comprendre petit à petit ce que le groupe d'amis a fomenté. Et c'est ce que j'ai énormément aimé, le monde tel qu'il est imaginé. Et la façon dont chacun le voit suivant son genre, son peuple, sa civilisation ou son habitat. Il en résulte une lecture extrêmement riche dont on savoure les pages une fois les codes compris. Et donc, même si ce n'est pas le coup de cœur du Demi-loup, j'ai été heureuse de replonger dans la plume de Chloé Chevalier, tout en étant admirative de l'univers qu'elle a, une nouvelle fois, construit. Crédible, fouillé, multiple, on sent combien il a été réfléchi, il est là encore presque le personnage principal de son histoire. L'histoire se terminant juste sur une étape, j'ai très envie d'ouvrir le deuxième tome maintenant.

Loin de chez soi, le masque tombe et les incertitudes gagnent du terrain... Yvanel est un héros, enfin tout le village le considère tel quel. Mais l'être humain est vite devenu esclave de l'autre espèce qui vit avec eux. En effet, en échange de leur liberté les humains doivent donner un enfant. Enfin enfanter avec eux. Et de ça en découle la fin des femmes. Mais quand la faim tire la sonnette d'alarme, Yavnel et ses amis se lancent dans une entreprise des plus dangereuses, aller voir l'Empire et négocier de quoi survivre à défaut de vivre. Dans un monde où tout se troque, même le plus petit défaut de la terre se trouve à être mis en périple. À travers le voyage, Yvanel va se chercher et va vite déchanter. Pour faire simple je n'ai pas accroché du tout à ce roman. Je voulais un récit de Fantasy, je me suis retrouvée avec un récit d'introspection sans grande vague. Je ne m'attendais pas à un récit aussi tourné vers la sexualité, rien dans le résumé ne nous prépare à ça. Pourtant la Fantasy qui aurait pu en découler est plus que fort intéressante. En effet, ici nous avons des humains à la solde d'un peuple plus fort et plus puissant. Nous avons aussi un mystère avec la Brume qui rends les habitants fous lors de leur contamination. Malheureusement celle-ci n'est pas réellement travaillée même si on ne doute de quelque chose avec celle-ci. La plume était beaucoup trop lourde à mon sens, bien que très poétique et magnifique à lire. Elle se retrouve noyée parfois sous des longueurs qui ne sont pas obligatoire, ce qui fais que j'ai beaucoup décroché de ma lecture. Ici les femmes se déguisent en homme pour éviter la reproduction avec le Peuple qui les exploite. Ça nous parle des règles douloureuses sous fond d'expédition maritime au delà de leur île. Ça nous questionne aussi sur le genre, le racisme, la sexualité et la masturbation (même si elle n'est pas explicite). Au moins j'ai voyagé avec notre groupe. Même si l'action n'est pas réellement au rendez-vous dans ce 1er tome qui est assez introductif et dans l'inclusivité, on espère que la suite sera plus plaisante à lire et on espère découvrir un univers de Fantasy bien travaillé. Côté personnage, je me suis tout de même attachée à Yvanel, un coup homme un coup femme. Iel se cherche tout au long du roman, nous montre ses forces et ses faiblesses ce qui la rends forcément attachante. En bref, un 1er tome assez introductif, sans rebondissement mais avec beaucoup de questions.

Un roman original où la couleur des îles est semblable à la couverture et ses nuances. Sacré épopée que La Sans Étoile. Univers riche, complexe autour d'une tribut aux traditions effrayantes divisée en deux castes. Une bande va se construire entre les deux, bravant les interdits et partir à l'aventure tous ensemble pour tenter de sauver leur île. Iels vont devoir se confronter à l'Empire. Ce roman est une épopée maritime, poétique, politique aussi, certaines scènes sont des tableaux tant c'est beau. Je ne savais jamais à quoi m'attendre mais j'avais hâte de découvrir ce que l'autrice réservait à l'histoire. Certains moments m'ont parus un peu long malgré tout et certains persos moins intéressants que d'autres. J'aime les récit qui prenne leur temps a se mettre en place mais d'autres trouveront peut être ça trop lent. Même si ce n'est pas un coup de cœur j'ai beaucoup aimé ce roman, la question de la femme, de la sexualité, de l'intimité, du racisme, la remise en question des normes et des lois est très bien mené et subtile. Tout quitter pour se découvrir. Ce livre malgré son côté introductif à été plutôt passionnant. J'attends la suite ~