Miss Eliza : Le livre de Annabel Abbs

Miss Eliza Acton se rêve poétesse, ce qui lui paraît possible puisqu’elle a déjà publié un opus qui a eu un succès d’estime et qu’elle vient d’envoyer le second à un nouvel éditeur. Pourtant le verdict est sans appel, écrivez de préférence des roman à l’eau de rose, ou lieu, encore, un bon livre de recettes culinaires. Mais ce n’est pas parce que sa famille est ruinée, son père exilé à Calais, et qu’elle est contrainte de tenir une pension de famille avec sa mère qu’elle va se plier à cette injonction. Pourtant, à force de lire de très mauvais livres de cuisine, elle se rend compte qu’elle va pouvoir proposer quelque chose de mieux. Elle est secondée dans sa tâche par Ann, jeune fille pauvre mais douée, discrète, attentive et travailleuse qui a tout pour devenir une excellente aide cuisinière. J’étais à peine réticente pour découvrir ce roman, comme de plus je ne lis pas les 4e de couverture quand il s’agit de lire les titres de la sélection d’un prix, et j’ai été plus qu’agréablement surprise. Deux soirées à peine pour dévorer, savourer, goûter, tester, ce roman assaisonné d’épices, de parfums doux et sucrés, de recettes savamment mijotées dans la cuisine claire et propre d’une maison de Londres en 1835. Le roman évoque la vie de la véritable Eliza Acton. Elle a écrit en 1845 le livre de cuisine qui a révolutionné les foyers britanniques. Dix ans d’essais, de soins, d’écriture à Bordyke House pour le finaliser en testant, approuvant et validant chaque recette. Une femme seule, pugnace, inventive, en avance sur son époque en particulier dans le soin qu’elle porte à composer et expliciter ses recettes pour le bien être de tous. Produits sains, de saison, pas de gaspillage, faire tout soi-même, elle était un incroyable précurseur, totalement en accord avec les problématiques évoquées aujourd’hui. Un livre agréable à lire en particulier grâce à l’alternance de chapitres assez courts donnant deux points de vue, tantôt Eliza, tantôt Ann, et qui portent toujours le nom d’une recette qui donne envie. C’est simple, poétique, inspiré, étayé par les recherches approfondies faites par l’autrice et qu’elle expose à la fin du roman. Un bel exemple de fraternité entre femme, un sujet passionnant sur la difficulté d’être une femme et qui plus est une femme célibataire dans l’Angleterre du 19e siècle. Un savant mélange entre romanesque et histoire avec des personnages attachants et singuliers. Autant vous l’avouer tout de suite, j’ai aimé ! https://domiclire.wordpress.com/2024/02/22/miss-eliza-annabel-abbs/

Inspiré de faits réels, Miss Eliza nous raconte ici l'histoire du premier livre de cuisine moderne, celui de l'essayiste et poétesse Eliza Acton, qui fut une petite révolution! C'est en effet à Eliza Acton que nous devons la liste d'ingrédients et des recettes claires et détaillées dans nos livres de recettes ! En mêlant les destins d'Eliza Acton et d'une jeune servante du nom d'Ann Kirby, Annabel Abbs nous livre ici une fresque historique et culinaire sur fond d'un Royaume-Uni encore conservateur sur la place des femmes dans la société. J'ai trouvé ce roman frais et léger pour un récit historique. Il est très agréable à lire et j'ai aimé me trouver aux côtés de ces deux femmes. On a d'un côté Eliza Acton, qui adore la poésie et rêve que celle qu'elle écrit soit publiée. Elle refuse d'être la femme que la société (et sa mère) lui demandent: être une épouse mondaine, mais surtout savoir rester à sa place. Personne ne veut publier ses poèmes, soit! Elle fera un livre de recettes ! Et c'est ainsi qu'elle se découvre une réelle passion pour la cuisine. En liant ses deux passions, elle écrit alors le premier livre de cuisine moderne, qui sert encore de base pour nos livres de recettes aujourd'hui. D'un autre côté, nous avons la jeune Ann Kirby. Seule en charge d'une mère atteinte de démence et d'un père alcoolique et infirme, extrêmement pauvre, elle est engagée par la mère d'Eliza pour l'aider en cuisine. Instruite, intelligente et loyale, elle essaie de se faire une place dans une société où elle n'existe pas. Elle permet à Eliza et au lecteur de découvrir la vie dans l'ère Victorienne d'une autre manière: où l'extrême pauvreté et la maladie sont oubliés et mis de côté. Un beau roman historique que j'ai aimé lire. J'ai appris beaucoup de choses et j'ai passé un doux et merveilleux moment auprès d'Ann et Eliza.

Je frôle le coup de cœur avec ce roman qui mêle historique, amours, amitié et classes sociales. L’alternance des points de vue est une construction très judicieuse car elle permet d’embarquer le lecteur sur plus de pages qu’il ne pensait en lire ahah. Même si sans cela j’aurais été happée je trouve que cela apporte du rythme. Ann et Eliza sont très touchantes, mais aussi deux jeunes femmes aux ambitions certaines et à l’environnement familial parfois un peu bancal. Le mérite qui se dégage de ces tranches de vie est sans commune mesure. Je garderai un très bon souvenir de cette lecture et la recommande !