Mon chien stupide : Le livre de John Fante

Henry Molise, un écrivain scénariste quinquagénaire désabusé, vit sur la côte californienne dans le quartier résidentiel de Point Dume. Marié et père de quatre grands enfants, Henry aspire à une autre vie. Un jour, un énorme chien crade et mal élevé débarque chez lui. Si au départ Henry veut chasser l’animal de sa propriété, il finit par l'adopter et le prénomme "Stupide". L'imposante bête se révèle placide au regard plein de tendresse. Oui, mais aussi idiot, indiscipliné, paresseux et surtout obsédé ! Il "saute" sur les chiens et les humains. Enfin, seulement les mâles, et tout particulièrement sur le petit ami de la fille d’Henry... Cependant, Henry s'attache à son chien qui lui permet d’échapper à la monotonie de son quotidien. Sans doute aussi Stupide incarne une liberté qu’il cherche retrouver. En effet, l'écrivain rêve de tout plaquer, travail et famille, pour s’enfuir à Rome. Traversant une crise existentielle de la cinquantaine, il se trouve confronté à ses choix de vie, autant sur le plan personnel que professionnel. Or le chien agit comme un catalyseur des tensions au sein de la famille, exacerbant les disputes avec sa femme et ses enfants qui voient en lui une source de problèmes. Et son arrivée met en lumière les frustrations et les conflits latents entre Henry et les siens ; En effet, plutôt immatures, les enfants se montrent peu respectueux et très critiques envers leur père, tandis qu’ils abusent de la gentillesse et de la faiblesse de leur mère. Cette ingratitude ajoute de la confusion dans la vie du protagoniste qui cherche un nouveau sens à sa vie. Alternant des moments d’absurdité, d’émotions et de mélancolie, ce roman est une satire sociale de la société des années 1970 qui voit les relations familiales commencer à se déliter. Le style léger et cynique de l’auteur m’a un peu dérangé au début (surtout le vocabulaire grossier), mais le ton à la fois humoristique et tendre a fini par me séduire. L’humour noir de cette comédie est omniprésent, et on s’attache aux personnages, à leur vulnérabilité et humanité.

« Mon chien stupide » commence par une scène familière : un animal abandonné qui arrive près d'une maison familiale... Dans ce roman de Fante, l'animal en question est un chien imposant, étrange, qu'on pourrait prendre pour un ours, un mouton ou un chien errant. En réalité, c'est un mélange des trois. Mal élevé mais profondément attachant, ce molosse vient s'installer dans une famille brisée et désunie. L'homme, écrivain d'origine italienne, est marié depuis de nombreuses années. Le couple, fragile et à bout de souffle, est marqué par une incompréhension mutuelle. Autour d'eux, des enfants, pour la plupart adultes, ne correspondent en rien aux attentes du père. Comme le dit le narrateur, « le mariage brutalise un homme ». Cette petite famille semble se détester mutuellement. C'est alors que le chien apporte une sorte de renouveau, un peu de mouvement dans ce quotidien morose. Par ses maladresses et ses bêtises, il parvient à divertir un peu son entourage. Car ce chien a un défaut majeur : il cherche à se reproduire avec tout ce qui bouge… ! Cependant, malgré sa présence, il est incertain que le chien puisse combler ce vide. L'homme, déraciné, rêve encore de retourner à Rome... Il est bourré de nostalgie pour son pays d'origine, mais ce sont les Etats-Unis qui lui ont permis d'avoir de l'argent... La femme, quant à elle, semble indifférente à tout. Les enfants, eux, s'éloignent progressivement. Les adultes sont désabusés, les enfants ingrats. Le chien, tellement stupide... Mais l'histoire, racontée avec une douce mélancolie et une touche d'amertume, nous livre une réflexion nuancée sur le mariage et la famille... Un super livre.

Mon chien stupide est ma première incursion dans l univers de John Fante. On suit l histoire d harriet et Henry Molise, famille américaine type avec ses 4 enfants. Les parents se supportent depuis 25 ans. Henry, est un écrivain raté qui n arrive plus à écrire et qui végète dans sa vie actuelle et rêve de filer à Rome sur la piazza navona, refaire sa vie. Tout cet équilibre précaire vole en éclat quand un énorme chien apparaît sur leur jardin et qu Henry décide de l adopter et que les enfants le baptisent Stupide, étant donné qu il passe ces journées à manger, dormir et sauter sur tout ce qui bouge de sexe masculin. C est un livre sur la crise d adolescence, le démon de midi, la dislocation de la famille américaine. Ce sont des personnages haut en couleurs, tous plus raté les uns que les autres. C est caustique, provocateur, passant à la moulinette tous les codes de la bourgeoisie américaines mais avec à mon sens trop de vulgarité et pas assez de sens. A vous de vous faire un avis.

Chef d'oeuvre de cynisme et de drôlerie! Âmes sensibles s'abstenir. Un écrivain aigre de sa médiocrité fait payer son manque d'envergure à sa femme et ses enfants. Dernière mauvaise idée en date... S'enticher d'un immonde chien vagabond. Le seul être digne de son amour! A lire et à rire.