Monstres : Le livre de Frédéric Richaud

Alors que j’ai utilisé l’acronyme VDM pour définir la vie de Flor de oro dans « La fille de l’ogre », je me rends compte qu’il est bien mieux utilisé pour définir celle de Catherine Beauvais , dite « Cateau la borgnesse » VDM , au sens figuré et au sens propre puisque le talent reconnu de Cateau est de soigner le fondement de certains privilégiés . C’est ainsi qu’elle se retrouvera en charge du royal fessier d’Anne Autriche , mère de Louis XIV qui saura se montrer reconnaissante de l’avoir si bien soulagée… Monstrueuse, indéniablement Cateau, l’est, du moins physiquement Evidemment puisque difforme, laide et borgne mais Riche d’un savoir utile et profond que les autres n’ont pas Détestée par Mazarin , abusant de son pouvoir , en vrai orchidoclaste qu’il est . Excusez du peu. Vous l’aurez compris , « Monstres » n’est pas une histoire à l’eau de rose. Juste une belle histoire ,parfois crue , qui confirme que la vie n’est pas toujours juste et qu’il ne faut surtout pas s’arrêter aux apparences.

Un récit court, mais rondement mené et servi par une plume efficace. Frédéric Richaud arrive facilement a dépeindre l'ambiance (sale et puante) de Paris au XVIIe siècle sous le règne du jeune Louis XIV. L'auteur ne prend pas de gants pour décrire les odeurs, les couleurs et tout ce qui fait le côté un peu sale et moche de Paris. Et surtout, dans ce roman, on y découvre Catherine Beauvais qui est un haut sujet de moqueries et autres ragots de par son physique hors norme qui la fait passer pour un monstre. On suit cette femme depuis sa naissance, jusqu'à son arrivée à la cour en tant que lavandière de la reine Anne d'Autriche, mère de Louis XIV. Tout est raconté sans temps mort, sans fioritures. Ici, on a une écriture efficace qui va à l'essentiel. Catherine est un sacré personnage. Malgré les épreuves et le rejet qu'elle inspire chez les autres, elle devient au fur et à mesure une personne au fort caractère qui ne se laisse pas faire. Les gens la sous-estiment, mais c'est bien par son esprit et son érudition en matière de botanique qu'elle va se faire une place au palais. "Monstres" est écrit au pluriel, et donc comme vous vous en doutez, Catherine n'est pas le vrai monstre de cette histoire. Un roman que je conseille, surtout qu'il n'est pas bien long à lire.