Nos puissantes amitiés - Des liens politiques, des lieux de résistance : Le livre de Alice Raybaud

J'ai lu ce livre dans le cadre de la LC de janvier et je ne peux commencer ma chronique autrement qu'en remerciant les participantes pour tous les échanges et témoignages riches et sains partagés au cours de la lecture. Ce genre de lieux vivent grâce à vous donc merci. Je lis très régulièrement des essais et celui-ci sort vraiment du lot avec une thématique qui change de l'ordinaire : l'amitié ! Au quotidien, mes ami.e.s sont très importants et pourtant, je n'ai jamais vraiment "penser" nos relations comme j'ai pu le faire avec mes relations amoureuses. Ce livre m'a donc beaucoup apporté et a bousculé ma façon de voir le monde. Et c'est tout le but de ce genre de livres alors merci à l'autrice pour cet apport et cette prise de position nécessaires ! J'ai aimé l'approche intersectionnelle du livre notamment avec une réflexion profonde sur la communauté Queer et toute la richesse qu'elle a apporté aux réflexions autour de l'amitié. Les témoignages et exemples sont variés, ce qui permet d'apercevoir le potentiel monde de demain. Et je vous le dit volontiers, c'est encourageant ! Nous n'entendons pour le moment que les balbutiements de nos amitiés mais dans les décennies à venir, nous serons certainement prêt.e.s à les crier. C'est important de le mentionner dans le cadre d'un essai donc je m'arrête un instant pour saluer le sérieux des sources. La pensée proposée est crédible ce qui renforce ce sentiment d'espoir quant à une potentielle évolution de nos fonctionnements. En outre, l'autrice, bien que proposant une approche qui remet l'amitié au centre, respecte les différentes façons de vivre et invite simplement à plus de liberté et de variété dans nos relations. C'est un déplacement du regard pour que le couple ne soit plus automatiquement au centre ou une fin en soi. Le seul petit point négatif que j'ai relevé n'est pas intrinsèquement lié au livre mais plutôt au fait que je lise des essais très souvent. En effet, j'ai parfois été peu surprise par le contenu car il était proche de textes que j'avais déjà lus. Je vous recommande donc cet ouvrage qui pousse à l'ouverture d'esprit et au changement en nous invitant à repenser nos amitiés, ces liens solides qui nous animent depuis l'enfance. Profondément féministe et queer, cet essai est un très bel ajout dans ma bibliothèque personnel et je vous recommande chaudement de le découvrir. Pour nos amitiés, nos chères et puissantes amitiés.

Sans surprise, comme son titre l’indique, l’autrice met ici l’accent sur les relations amicales et sur l’importance qu’elles revêtent. Aujourd’hui, le modèle classique consiste à s’installer en couple et à avoir des enfants. De fait, les amitiés se voient souvent reléguées à un plan secondaire une fois l’entrée dans l’âge adulte et dans le modèle de la famille nucléaire. Et pourtant, n’avons-nous pas tout autant besoin de nos ami.es ? Pourquoi considérer cette relation comme secondaire une fois arrivé.es à l’âge adulte ?   Au fil des chapitres, différents exemples nous expliquent des constructions sur d’autres schémas possibles, tels que le coparentalité, la vie en communauté (avec chacun un espace à soi mais aussi des espaces communs permettant de réduire les coûts, de limiter l’impact écologique) et bien d’autres sujets encore.   J’ai trouvé cet essai vraiment intéressant, ouvrant des pistes de réflexion à creuser, tout au long de la vie. Il est très bien documenté via des témoignages et des références. Un très bon ouvrage de questionnement et de réflexion.

Quelle importance accordiez-vous à vos amitiés dans votre enfance ? Et aujourd’hui ? À quel moment avez-vous commencé à y investir moins d’énergie, et pourquoi ? Comme le chante si justement Ben Mazué : « À côté de ça, y’a le silence de mes amis, à qui j’ai renoncé par amour et qui me rappellent qu’aujourd’hui je n’ai plus ni elle ni le temps pour ne serait-ce que les reconquérir. » Avec l’âge et l’assagissement, la réussite semble encore se mesurer à une belle maison, un couple, des enfants. L’amitié, reléguée au second plan, n’existe plus que si le temps le permet. Alors, peut-on repenser la place de l’amitié dans nos vies ? Imaginer de nouvelles manières de créer des familles, de vivre ensemble, de s’aimer ? C’est la question que soulève Alice Raybaud dans son essai. Des amitiés qui deviennent le socle de projets de parentalité, au rôle central des liens amicaux dans les communautés queer, en passant par la réhabilitation des amitiés féminines, trop souvent réduites à la jalousie et à la compétition, l’autrice dissèque les mille facettes de l’amitié. Elle nous invite à poser un regard empreint de douceur et de bienveillance sur ces relations précieuses, trop souvent délaissées au profit du couple, alors qu’elles jouent, elles aussi, un rôle fondamental dans nos vies. À travers cet essai, Alice Raybaud nous invite à reconsidérer la place de l’amitié dans nos vies avec sensibilité. J’ai particulièrement apprécié la manière dont elle déconstruit les schémas traditionnels pour proposer une vision plus inclusive et bienveillante des relations humaines. Une lecture précieuse, qui donne envie de chérir encore plus ces amitiés qui nous façonnent et nous accompagnent.

Offert par mon amie, cet essai m'a permis de redéfinir ma propre perception de l'amitié et repenser l'avenir avec des possibilités que je n'osais même pas imaginer ! L'autrice réussit parfaitement à nous ouvrir à des futurs différents de ce que la norme sociale attend de nous. Et ces futurs semblent doux. Alice Raybaud n'oublie personne : queer, personnes racisées, vieux, jeunes, femmes, hommes... Tout le monde peut s'identifier, tout le monde peut s'identifier ! D'une écriture sourcée et juste, cet essai est juste tellement important aujourd'hui. A lire, à recommander et à offrir !