Nous sommes les chardons : Le livre de Antonin Sabot

Antonin Sabot, natif de Saint-Etienne et ayant passé une partie de son enfance en Haute-Loire, a été un temps journaliste au Monde, vivant alors à Paris. Il en est revenu depuis, abandonnant son métier de journalisme comme la capitale. Il a, à ce jour, publié trois romans dont celui-ci est le premier, salué par le prix Jean Anglade du premier roman. Cette récompense est tout à fait justifiée. Nous voici plongé dans l’univers d’une « cabane », sorte de chalet amélioré, auto-construit, à l’écart et au-dessus d’un village de montagne. C’est que celui qui y habite a rompu avec la carrière d’universitaire qui l’attendait à Paris pour vivre en autosubsistance et élever seul son fils. C’est quand celui-ci atteint les 20 ans que son père meurt et c’est son fantôme qui, en quelque sorte, le lui signifie. C’est Martin, le fils, qui raconte l’histoire. D’abord la recherche de son père, en fait de son corps… Je n’en dis pas plus. Ce livre est construit sans formatage : Antonin Sabot n’est vraisemblablement allé suivre des cours, des ateliers d’écriture ou des conseils pour écrire un bon roman. On ne tient donc pas entre les mains un « page turner » ; c’est un roman sans presque de dialogues, constitué de parties et de chapitres d’inégales longueurs, avec, souvent, des phrases longues. Mais je n’y ai perçu aucune maladresse ni aucun manque de clarté ou de cohérence. Et le propos laisse place à des réflexions profondes sur la relation des individus à la société, au monde qui nous entoure, que ce soit la ville ou la montagne. C’est aussi un plaidoyer pour la nature et pour une vie humble, entourée de livres et très éloignée des plaisirs de la ville et de la surconsommation. De quoi nous faire réfléchir par rapport à l'avenir qui s'annonce. J’ai eu un petit peu de mal à entrer dans le roman mais cela n'a pas duré. Au bout du compte, pour une première entrée dans la littérature, c’est un très bon roman que nous a livré Antonin Sabot.