Poétesses du monde entier : Le livre de Sylvie Brunet

Ouvrir cet ouvrage, c’est comme pousser une porte vers un jardin où chaque fleur est unique, mais toutes vibrent d’une même force : celle de la poésie. *Poétesses du monde entier*, sous la direction de Sylvie Brunet, nous offre bien plus qu’une simple collection de textes. C’est une invitation à découvrir, à ressentir, et à rendre hommage à des voix féminines souvent invisibilisées, mais ô combien puissantes. J’ai toujours pensé que la poésie, comme le théâtre, pouvait intimider. Ces genres ont cette aura d’élitisme qui semble parfois nous murmurer qu’ils ne sont “pas pour nous”. Mais ce livre déconstruit cela avec douceur. Il nous tend la main et nous propose un voyage. Un voyage à travers le temps, les cultures, et les émotions. Certaines plumes m’étaient familières : Emily Brontë, Emily Dickinson, ces voix indémodables qui continuent de résonner. Mais d’autres, venues des quatre coins du monde, ont été une véritable révélation. Ce que j’ai trouvé fascinant, c’est cette différence culturelle dans la manière d’exprimer des émotions universelles, comme l’amour ou la tristesse. Une sensibilité propre à chaque autrice, mais une vérité qui nous touche toutes et tous, peu importe l’époque ou l’endroit. J’ai aimé traverser les pages comme on traverse des vies. Parfois en lisant d’une traite, parfois en m’arrêtant sur un poème pour mieux le savourer. Certains textes m’ont bouleversée, d’autres m’ont laissée plus indifférente – c’est le propre d’une anthologie. Mais chaque découverte m’a donné envie d’aller plus loin : d’ajouter plus de poésie à mon quotidien, et de plonger dans des recueils écrits par ces femmes. De Sappho à Igeborg Bachmann ou encore Sylvia Plath c’est un tour du monde émouvant. Ce livre n’est pas qu’un recueil de poèmes. C’est un rappel vibrant de l’importance de redonner leur place aux poétesses dans l’histoire littéraire. Un point de départ parfait pour celles et ceux qui, comme moi, souhaitent explorer davantage la richesse des plumes féminines.

#129723;Chronique#129723; « Dis-moi une chose que je ne sache pas Par exemple » La couleur pourpre, l’orange bleue Quelque chose de l’iris et des yeux primitifs De la joie soudaine ou de la brume épaisse Dis-moi une chose que je ne sache pas Les poétesses du monde entier N’écrivent pas en vain Je veux être leurs pareilles Même si elles sont incomprises Dis-moi une chose que je ne sache pas Permets que mon affection déborde Vers celles qui ont aimé souffert éprouvé Leurs mots dans leurs chairs Fais venir Aphrodite Marie Vénus la sagesse La mer emportera les douleurs Mais fais-les venir que je sache Comme il est bon d’être ce genre de femme Dis-moi une chose que je ne sache pas Des Précurseuses, des Audacieuses, des Ardentes Dis-moi leurs galères leurs hymnes leurs dévotions Leurs signes de reconnaissances leurs inespérances Je répandrai aux quatre vents la douceur De leurs vers, leurs éternelles mélancolies J’en ferai des kiosques j’en ferai broderie Pour que les cercles se reforment Dis-moi une chose que je ne sache pas Car je sais déjà le rejet l’indifférence l’exil Je sais déjà le féminicide le suicide le vide Je sais presque tout de la souffrance de mes Sœurs Car être femme est à ce prix C’est ce que je suis C’est ce qu’elles étaient, sont et seront Quoique qu’il arrive -Phénoménales- Pas plus pas moins que inspirantes Dis-moi une chose que je ne sache pas Ou au pire laisse-moi cette anthologie Entre les mains Que je me repaisse de ce plaisir inouï De lire ces poèmes Qu’elles ont écrit avec leurs cœurs Et qui, au fil des siècles, nous racontent La condition féminine Je vais vous dire une chose que vous devinez Sans doute Ce recueil est un coup de cœur fulgurant À aller s’émerveiller au lyrisme D’hier et d’aujourd’hui Il est dans le même temps un espoir pour Demain Tous ses prénoms tournent dans ma tête Et virevolteront dans les vôtres Si vous ouvrez ces pages Laissez-vous juste envoûter Dis-moi une chose que je ne sache déjà La magie opère Et les mots de mes Sœurs ainsi retrouvés Font monts et merveilles Et je m’élève à leurs pouvoirs enchanteurs!