Proust : Le livre de Ghislain de Diesbach
Ghislain de Diesbach a connu des survivants de ce monde auquel Proust rêvait d'appartenir et qu'il a coloré de tous ses artifices et de toutes les nuances de son génie. Nul ne pouvait mieux que lui en restituer les différents aspects.
Que ce soit du côté de Guermantes ou de celui de Cabourg, du côté du boulevard Haussman ou de celui de Mme Verdurin, le biographe observe, avec finesse et souvent ironie, le jeu des acteurs, leurs méthodes et leur mentalité, dans cette nouvelle Comédie humaine montée, de sa chambre de liège, par cet écrivain de la nuit, cette "altesse des ténèbres" que fut Proust.
C'est, suivant une formule célèbre, "l'histoire réussie d'une vie ratée" qu'il relate en contant les passions et les coquetteries, les intrigues et les tourments, les plaisirs et les nuits de l'écrivain, virtuose dans l'art de souffrir et habile aussi à créer sa légende. En toile de fond, son biographe évoque les salons parisiens et trace de savoureux portraits de personnages qui ont formé l'univers sentimental ou mondain de "la Recherche".
De (auteur) : Ghislain de Diesbach
Expérience de lecture
Avis Babelio
migdal
• Il y a 3 mois
Il existe de nombreuses et excellentes biographies sur Marcel Proust, que beaucoup d’écrivains ont connu (Jacques Benoist-Méchin, Marthe Bibesco, André Maurois, Paul Morand). Ghislain de Diesbach, en publiant son « Proust » en 1991, bénéficie de deux avantages concurrentiels, d’une part l’édition du manuscrit de « Jean Santeuil » (autobiographie masquée) et de la « Correspondance de Marcel Proust » (19 tomes) établie par Philippe Kolb de 1970 à 1991, et d’autre part sa connaissance du XIX siècle qu’il a labouré au fil de ses ouvrages (Madame de Staël, Chateaubriand, La Comtesse de Ségur, L’abbé Mugnier, La Princesse Bibesco, Ferdinand de Lesseps, Ferdinand Bac, Les secrets du Gotha) et qui lui livre les clefs pour ouvrir les placards du grand Marcel. Cet ouvrage est monumental (XIII pages de préface, 23 chapitres couvrant 746 feuilles, plus un cahier photographique, les remerciements, les choix bibliographique et l’index, 800 pages en tout) et je suis parti à la recherche du temps perdu en choisissant de lire un chapitre chaque soir. Au fil des pages l’auteur décrit la généalogie familiale, le cercle dans lequel Proust a grandi, les salons où il a été introduit, les amitiés et inimitiés qu’il a nouées, les combats qu’il a mené (Dreyfus) ou observé (Guerre 14-18). La narration est détaillée (environ un chapitre par année à compter de 1902), précise, étayée par un arsenal de notes et de références qui sont comme des liens hyper textes menant à la source des citations ou anecdotes. La plume n’hésite pas à manier humour et ironie, ce qui rend la lecture aussi plaisante qu’instructive. Enfin, et surtout, Ghislain de Diesbach démontre une connaissance exhaustive et détaillée de toute la production de Proust, sa (trop) vaste correspondance, ses chroniques journalistiques, ses billets mondains, ses études sur Ruskin, ses romans et il relie la vie et l’oeuvre de Proust avec beaucoup de doigté. Cette immense biographie exige du temps et de l’attention mais il me semble que le lecteur est très largement récompensé au terme de ce portrait d’un géant de notre littérature et de ce tableau d’un monde que Proust a immortalisé.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Sciences Humaines & Savoirs , Histoire
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- EAN
- 9782262101305
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- Collection ou Série
- Tempus
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 1056
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- Dimensions
- 185 x 130 mm
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16,00 € Poche 1056 pages