Une pluie de septembre : Le livre de Anna Bailey

Dans la petite ville de Whistling Ridge dans le Colorado, les jeunes font la fête dans la forêt de Tall Bones. L’alcool coule à flots, la drogue circule. Lors de cette soirée, Abigail Blake, une jeune fille de 17 ans disparaît. Cet évènement provoque une certaine effervescence dans la bourgade bien tranquille. (seulement en apparence).De mauvais souvenirs vont refaire surface, des secrets enfouis vont ressurgir, les rumeurs vont aller bon train. D’autant plus que la jeune disparue fait partie d’une famille ”déséquilibrée” dont le père frappe régulièrement sa femme et ses enfants. La mère s’assomme au Valium pour fuir la dure réalité. La peur et la suspicion s’installent. Les habitants vont trouver le bouc émissaire idéal pour évacuer leur angoisse : un jeune gitan(roumain). Le roman démarre assez lentement se focalisant sur la personnalité de la jeune Abigail et sur les liens d’amitié très forts qu’elle entretenait avec sa copine Emma. Puis le rythme s’accélère progressivement lorsque les secrets du passé refont surface. On constate finalement que les habitants n’ont pas la conscience tranquille. Que tous ont des problèmes. Whistling Ridge n’est pas la petite ville sereine de l’Amérique rurale, il y a eu ici des évènements peu glorieux dont les gens se souviennent. L’intrigue se dénoue, le rythme s’accélère pour finir en véritable thriller. Deux personnages ont une grande influence sur la population : le patron de la scierie, principal employeur de la région, et le pasteur aux sermons enflammés. Ces deux hommes sont complices pour imposer leurs idées communes au reste de la population. Le poids de la religion est considérable dans cette communauté où tout le monde se connaît. Le dimanche les paroissiens se retrouvent à l’église où le pasteur Lewis leur inflige des discours dans lesquels la culpabilisation, la xénophobie, l’homophobie ont une bonne place. Dans sa bouche la haine a remplacé l’amour du prochain. Ses imprécations sont des véritables pousse-au-crime. Un autre personnage en appelle toujours à Dieu dans toutes ses actions, même les plus mauvaises : c’est le père de la jeune disparue. C’est un psychopathe qui bat cruellement sa femme et ses enfants. Il a rendu son plus jeune fils infirme en le balançant dans les escaliers et sous prétexte de pénitence et de repentir il inflige de véritables tortures à sa famille, mais toujours au nom su Seigneur et de Jésus-Christ. La jeune Abigal est-elle morte ou a-t-elle simplement fui ce père violent ? On découvrira plus tard qu’Abigal avait aussi des secrets. Dans ce roman la religion et ceux qui en sont les plus fervents adeptes ont une influence néfaste. Dans ce livre l’autrice montre de façon remarquable comment, dans une petite ville d’aspect tranquille, un évènement déclencheur comme la disparition d’une adolescente provoque le chaos et réveille la violence, le racisme et la xénophobie latents. Une intrigue bien agencée et une belle palette de personnages crédibles sont les qualités supplémentaires de ce très bon premier roman superbement maîtrisé.

Ce roman découvert un jour grâce à Babelio, ajouté à mon pense bête et ignoré longtemps, j'ai fini par l' emprunter à la médiathèque, certaine de l'apprécier. Et puis, il y a des maisons d'édition qui me déçoivent rarement, comme les Éditions Sonatine. Ce roman me laisse malheureusement un sentiment mitigé. Dans un premier temps, j'ai eu du mal avec l'écriture. Je ne sais pas comment dire, ça accrochait quelque part, il y avait un manque de fluidité qui me gênait. Le roman a pour toile de fond la disparition d'Abigail un soir de fête. Il se situe dans une petite ville du Colorado, il y a un petit côté David Joy pour l'ambiance mais surtout l'image d'une Amérique profonde conservatrice. Entre retours dans le passé et présent, on assiste au quotidien d'une famille brisée par un père violent, à la vie d'une petite communauté très croyante sous emprise et petit à petit, va se dessiner ce qui va aboutir à un drame. Normalement je devrais adorer, je suis dans ma zone de confort. Sauf que c'est un peu fouilli parfois et je n'ai pas trouvé la construction suffisamment maîtrisée pour me procurer le plaisir de lecture attendu. Je suis restée un peu distante des personnages et je n'ai pas ressenti de suspens, sauf à de trop rares moments. Dommage.

C’est dans la forêt de Tall Bones que se réunissent des adolescents pour une soirée. Dès le lendemain, ils réalisent que la jeune Abigail Blake a disparu. Rapidement, les rumeurs fusent et les non-dits ressortent. La disparue d’Abigail interpelle. A-t-elle été tué ou a-t-elle décidé de s’enfuir ? J’ai été bouleversé par cette histoire ! Pourtant, au début, j’ai eu du mal à accrocher. Le résumé met en avant une disparition, je m’attendais donc à suivre une enquête policière. Or, celle-ci est relayée au second plan. En ouvrant ce livre, ne vous attendez pas à un polar classique mais plutôt à un drame psychologique. L’histoire se déroule dans une petite ville ultra conservatrice, au Texas. L’autrice nous présente de nombreux personnages allant du shérif aux camarades de classe. Je me suis attachée à certains d’entre eux. D’autres, en revanche, sont détestables. On découvre également l’environnement familial d’Abigail. Son père est un homme autoritaire, violent avec sa famille qui instaure un climat de peur au domicile. L’autrice alterne entre le passé et le présent. Les flashbacks s’additionnent et donnent du rythme à l’intrigue. Ce roman a été une belle découverte !