Le cri : Le livre de Nicolas Beuglet, NG Laval

Même si je connais et apprécie les productions de Nicolas Beuglet, je ne connaissais pas son roman Le Cri. J'ai donc été attiré par cette adaptation mais aussi par la couverture avec cette felle rousse et ce visage étrange déformé en arrière plan. Et naturellement, mon cerveau a fait une connexion entre ce titre, ce dessin et le célèbre tableau de Edvard Munch. L'histoire se passe au début en Norvège où l'inspectrice Sarah Geringën doit enquêter sur une mort dans une institution Très vite, les éléments relevés troublent l'enquêteuse rousse. L'homme qui est mort avait un nombre gravé sur le front, l'autopsie démontre qu'il est mort "de peur". L'inspectrice est intrigué par le comportement étrange de l'institut qui hébergeait ce malade depuis de nombreuses années, elle va devoir remonter une piste complexe qui va l'amener à des rencontres parfois violentes loin de son pays natal. Makyo et Laval NG nous proposent une adaptation rythmée, avec un scénario bien cadencé. Grâce à celui-ci et au graphisme choisi, ils arrivent à nous plonger dans l'atmosphère si spécifique des policiers nordiques (ce qui était l'option originelle de Nicolas Beuglet). On est dans le Thriller mais aussi dans l'espionnage, dans la préservation d'un secret d'état où tous les moyens sont bons pour garder le silence. La réflexion pourrait être de savoir jusqu'où les hommes sont capables d'aller pour essayer de percer le secret ou les secrets de l'univers. C'est un peu une réflexion philosophique, une réflexion inquiétante qui reprend les thèmes des recherches scientifiques qui peuvent dégénérer. Le graphisme de Laval NG est très particulier, il peut sembler nébuleux. Pour ma part, étant d'entrée avec l'image du tableau de Edvard, je l'ai trouvé adapté et me promenant dans deux mondes qui se superposent. Une belle découverte et une nouvelle production de Pierre Makyo à déguster.

C’est une première, j’ai enfin lu une bande-dessinée adaptée d’un livre, ici celui d’un thriller de Nicolas Beuglet, Le Cri. Il en sort tellement aujourd’hui que j’ai saisi l’occasion afin de nourrir ma curiosité. J’avais un souvenir vivace de ce livre choisi pour son titre. Je l’avais associé au célèbre tableau de Munch. C’est d’ailleurs en Norvège au sein d’un hôpital psychiatrique que l’inspectrice Geringën s’interroge sur la mort suspecte d’un homme tatoué du chiffre 488 sur le front car son corps a été déplacé. L’examen du légiste est sans appel : « La victime est morte de terreur, madame l’inspectrice. » . Ce patient a subi un traitement personnalisé expérimental tenu secret avec l’injection d’un médicament le LS34 produit par un laboratoire français. Le scénariste Makyo a nécessairement fait des coupes. Elles ne nuisent en aucun cas à l’intrigue du thriller et sa compréhension. Le scénario donne un rythme plus rapide et évite surtout une fin à l’américaine faite de rebondissements à outrance qui m’avait déplu. Je n’ai d’ailleurs pas lu les derniers romans de l’auteur. Quant au dessin, après quelques pages d’acclimatation, je trouve que le style s’accorde bien au sujet sombre. Le traitement de la couleur basé sur le jeu froid/chaud est vraiment réussi. Ce fut un premier essai transformé.