Beauté fatale : Le livre de Mona Chollet

Ce qu'avait révélé l'affaire DSK, au-delà de la vie privée d'un homme public, c'était une France dont le pouvoir économique, médiatique et politique appartient encore trop exclusivement aux hommes. Quarante ans après la vague féministe, les femmes se retrouveraient plus que jamais soumises à une injonction à la séduction qui les enferme insidieusement dans les rôles d'objets auxquels elles avaient tenté d'échapper. C'est la thèse que développe Chollet dans Beauté fatale. Injonctions à être jeune, mince, belle, bien habillée, parfumée, sexy, assenées cette fois par le capitalisme via la presse et leurs étendards, les actrices et les mannequins, qui enferment les femmes dans un monde miniature (les vêtements, le maquillage, la décoration) limité à leur personne. "Aux hommes l'abstraction, la pensée, le regard, les affaires publiques, le monde extérieur ; aux femmes le corps, la parure, l'incarnation, le rôle d'objets de regards et de fantasmes, l'espace privé, l'intimité."
|Nelly Kaprièlian

Lisez Mona Chollet ! Dans Beauté fatale, les nouveaux visages d'une aliénation féminine, la journaliste et essayiste s'attaque à la question de l'aliénation des femmes par la culture de masse (séries télé, blogs de beauté, tyrannie du look, régimes minceur...). Et ça soulage ! Car il faut mesurer les ravages de cette injonction permanente à la féminité. Non contente de nous faire endosser des rôles sexués archaïques, elle entretient aussi, selon l'essayiste, " la logique sexiste au cœur de la sphère culturelle ". Autrement dit, on ne naît pas quiche, on le devient. Encore faut-il en prendre conscience. Mona Chollet reconnaît que c'est difficile : " Sans qu'on y prenne garde, notre vision de la féminité se réduit de plus en plus à une poignée de clichés mièvres et conformistes. " Sans compter que l'industrie de la mode, de la beauté et de la pub, dont le progressisme n'est pas la première des caractéristiques, contamine de plus en plus la sphère culturelle. C'est le propos de ce livre remarquablement documenté et écrit d'une plume vive et parfois révoltée.
|Johanna Luyssen

" La question du corps pourrait bien constituer (...) la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans. " Mona Chollet interroge dans Beauté fatale la réception d'une culture de masse – feuilletons, magazines, etc. – qui façonne les imaginaires et informe les corps. Entre injonction de perfection et digestion de l'information, elle pointe les ravages des représentations de la " féminité ". Lesquelles poussent à devenir si mince qu'on finit par disparaître, estime par exemple l'auteure, prenant le contrepied des explications psychologiques de l'anorexie. Un ouvrage à dévorer avec appétit pour en finir avec la négation de soi.|Marion Rousset

Mona Chollet décortique avec efficacité et humour les paradigmes de cette aliénation. Elle en montre les effets ravageurs sur les femmes, et la désinvolture de la société vis-à-vis de ces générations d'intelligences sacrifiées. Elle attaque violemment – on n'en fera jamais assez – Elle et le grand marché de la duplicité de la presse féminine. |Valérie Manteau

La force des essais rédigés par Mona Chollet ? Entremêler les références historiques, sociologiques et la culture pop dans une réflexion aussi riche qu'accessible. Dans Beauté fatale, elle s'interroge sur la façon dont les diktats liés au corps nous asservissent. Tout un programme !|Joséphine Lebard

Dans la remarquable enquête que la journaliste Mona Chollet a menée autour de cette Beauté fatale (Éd. Zones), les liens entre ces symptômes et les messages insistants adressés aux femmes par des médias, de la mode et de la beauté sont évidents : " Les pressions sur leur physique, la surveillance dont celui-ci fait l'objet sont un moyen rêvé de les contenir, de les contrôler, estime la journaliste. Ces préoccupation (...) les maintiennent dans un état d'insécurité psychique et de subordination qui les empêche de donner la pleine mesure de leurs capacités et de profiter sans restriction d'une liberté chèrement acquise. "|Pascale Senk

Hier obligées de rester à la maison ; aujourd'hui condamnées à être belles. Certes, la dénonciation du " sois belle, tais-toi " n'est pas une nouveauté. " Ce qui change, c'est le peu de résistance que rencontre désormais cette pression ", souligne Mona Chollet, journaliste au Monde diplomatique, auteure d'un essai grinçant où la " beauté fatale " du titre peut s'avérer réellement mortelle...|Pauline Graulle

Mona Chollet propose une analyse des représentations de la femme, qui va de la presse magazine aux livres pour enfants, en passant par la chirurgie esthétique. L'anxiété et l'insatisfaction permanente où la société les plonge rejoignent " une très vielle haine du corps féminin ", analyse-t-elle, devançant notamment les accusations de puritanisme. [...] Citant les auteures américaines comme Susan Faludi et Naomi Wolf, elle décrypte comment le culte de l'apparence maintient les femmes dans un état d'insécurité psychique et de subordination. Une lecture émancipatrice !|Naïri Nahapétian

Mona Chollet s'attaque ainsi, d'une plume acérée et avec une sacrée dose d'humour, au processus de dévalorisation qui alimente une anxiété constante au sujet du physique, et condamne les femmes à ne pas savoir exister autrement que par la séduction... [...] Pour ce faire, l'auteure analyse et déconstruit minutieusement, les discours stéréotypés sur la féminité, véhiculés par la presse féminine, la publicité, la télévision.|Anna Musso

Halte à l'hégémonie de la pétasse ! Si, comme toutes celles qui en ont dans le ciboulot (et pas juste dans le décolleté), vous déplorez la prolifération des bombasses dans les médias, si vous voulez en découdre avec l'abrutissement sexuel ambiant et les nouvelle tortures (régimes, Botox, tchador mental) qui pourrissent la vie des femmes, glissez dans votre cabas cette pépite, le déjà culte Beauté fatale, de Mona Chollet. Ça se dévore comme un roman d'émancipation et ça revigore comme une discussion avec une copine (intelligente). |Audrey Simonin

Vouloir être belle ou vouloir être, tout simplement ? Avec pertinence et impertinence, Mona Chollet questionne notre idéal de la beauté féminine. Cette brillante mise en cause des " nouveaux visages d'une aliénation féminine " - impératifs de la mode, de la publicité, des séries télé, du discours ambiant, des stéréotypes sur la minceur, la jeunesse, la séduction – dénonce la promotion omniprésente d'une beauté fatale. L'auteure en démontre la logique à l'intérieur d'un système sexiste qui la légitime.|Évelyne Bloch-Dano